Tel un sombre conte de Grimm ou de Perrault mis en image, l’univers magnifiquement inquiétant de Little Nightmares ne s’oublie pas une fois croisé.
Chef d’oeuvre pictural tout en clair-obscurs et sépias dans la lignée des admirés Limbo et INSIDE, auxquels il rend hommage, ce nouveau chapitre remet en scène avec talent les peurs enfantines. Celles des adultes géants et grimaçants, des institutrices sadiques à qui rien n’échappent dans la salle de classe, des cuisiniers ogres prêts à découper les enfants et les manger…
Raffinée, la modélisation des personnages évoque, tout en restant d’une fluidité parfaite, l’animation en stop motion (image par image) en argile.
Visage caché par un sac papier troué, le nouveau petit Poucet traverse cette fois forêt brumeuse et maisons glauques, cité oubliée et ruelles jonchées de gravas. Lors de son parcours transversal à travers des pièces plus génialement angoissantes les unes que les autres (dortoir d’enfants abandonné, bibliothèque cathédrale poussiéreuse, hôpital dans le noir…), le petit héros libère une petite fille qui partagera son aventure.
Dès lors, le couple s’entraide, se tient par la main comme dans l’immense Ico de Fumito Ueda (2001), s’appelle d’un souffle, se fait la courte échelle pour atteindre les poignées de porte de ce monde de géants, tire ensemble des valises gigantesques, des chariots, tout ce qui peut aider à grimper et trouver la sortie.
Bruitages chirurgicaux sur fond de comptine enfantine participent à créer un univers surréaliste où le cauchemar des petits héros devient le nôtre.
PC, Switch, PS4, PS5, Xbox One et Series
Plate-forme réflexion
Démo gratuite téléchargeable
1 joueur
PEGI : à partir de 16 ans
Tarser Studios / Bandai Namco
François Bliss de la Boissière
(publié dans le mensuel Comment ça marche / mai 2021)
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Comme dans la rue, pas de minimum requis. Ça fera plaisir, et si la révolution des microtransactions se confirme, l’auteur pourra peut-être continuer son travail d’information critique sans intermédiaire.
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