Cyrano : Chansons d’amour

Un musical avec un Cyrano de Bergerac sans problème de nez ? Hérésie américaine ou coup de génie universel ? La réussite audacieuse s’impose très vite.

Les spectateurs de Game of Thrones ou de The Station Agent (2003) le savent, malgré sa petite taille, Peter Dinklage dégage une énorme présence à l’écran. Sa voix puissante soutenue par de brillantes tirades remaniées des vers originaux d’Edmond Rostand vaut bien celle de Gérard Depardieu (célèbre Cyrano de Bergerac à la française au cinéma de 1990).
Sans nez postiche, la différence handicapante du Cyrano de petite taille saute aux yeux. Elle suffit sans explication à compatir devant un Cyrano réellement pudique s’interdisant de déclarer sa flamme à Roxanne.

Mieux encore, le casting modernise les personnages. Sobre chef de garde militaire, Cyrano s’avère fort logiquement capable d’escrimer comme un D’Artagnan. Jouée par une Haley Bennett à suivre depuis Le Come back (2007), plus ronde que fine, Roxanne prend véritablement chair. Interprété par un acteur noir américain (Kelvin Harrison Jr.), son prétendant amoureux peine à trouver ses mots parce qu’il n’est qu’un soldat et non plus un noble. Quant au registre musical, loin de toute niaiserie, les chansons occasionnelles, parfois juste parlé-chantées, élèvent avec raffinement chaque moment émotionnel.

De Joe Wright, avec Peter Dinklage, Haley Bennett, Ben Mendelson, Kelvin Harrison…

François Bliss de la Boissière

(Publié en Avril 2022 dans le n° 137 du mensuel Comment ça marche)

Destiny 2 : La Reine sorcière : Et la lumière fut (Avis express)

Nouvelle extension inédite* payante d’un Destiny 2 toujours ambitieux jouable gratuitement depuis 2019, La Reine Sorcière redonne du coeur à l’ouvrage, même à ceux qui ne participent pas aux « saisons » multijoueur régulières.

Campagne scénarisée à suivre seul ou en escouade d’amis, ce généreux chapitre renvoie sur Mars et dans de très beaux décors malicieusement agencés au service de dynamiques échanges de tir et, toujours, de cache-cache avec des aliens pas si sérieux. Seuls les plus assidus, cependant, apprécieront un scénario/quête de la « Lumière » abscons et bien plus solennel que nécessaire.

* Pour tous les joueurs : augmentation automatique de la puissance nécessaire de son personnage pour jouer au niveau 1350 

  • En téléchargement : PC, Xbox One et Series, PS4, PS5
  • FPS / SF – aventure
  • 1 joueur, multijoueur en ligne
  • PEGI : à partir de 16 ans
  • Bungie

François Bliss de la Boissière

(Publié en Mai 2022 dans le mensuel Comment ça marche #138)

Horizon Forbidden West : La nouvelle aristocratie du jeu d’aventure

Forcée, mille ans après le déclin de notre civilisation, à devenir championne du nouveau monde dans Horizon Zero Dawn (2017), la jeune Aloy aux cheveux de feu a depuis atteint le statut d’icône féminine, voire féministe. Car contrairement à trop de jeux, son apparence et ses manières n’exploitent pas une hyper sexualisation de sa silhouette.

Parmi les nouvelles prouesses techniques de cette suite directe de son histoire, les dialogues à partir de personnages animés en motion capture jouissent d’un niveau de rendu graphique jamais vu en jeu vidéo. Même si les discours s’enlisent dans trop de circonvolutions façon jeu de rôle inutilement touffu. Surtout que, de jour ou de nuit, sous la pluie, les tempêtes de sable ou les aurores boréales, les paysages et les vestiges de l’humanité parlent d’eux-même.

Époustouflante démonstration technique et artistique (privilégier la version PS5 si possible), Forbidden West entraine Aloy vers le désert du Nevada et la côte Ouest « interdite » américaine, la mer. Plus précis et maniables encore, ses combats à l’arc ou à la lance high-tech contre les majestueux animaux-robots préhistoriques laissent sans voix.

Et avec des aptitudes inédites, nager sous l’eau, grimper à flanc de montagnes, se hisser instantanément avec un super grappin, planer en Para-pente, Aloy surclasse même la vétérante Lara Croft.

  • PS4 & PS5 (exclusivité)
  • Aventure- action / jeu de rôle
  • VF et VO anglaise sous-titrée
  • 1 joueur
  • PEGI : à partir de 16 ans
  • Guerrilla Games / Sony Interactive Entertainment

François Bliss de la Boissière

(Publié en Mai 2022 dans le mensuel Comment ça marche)


Message aux lecteurs. Vous avez apprécié cet article, il vous a distrait un moment ou aidé dans vos recherches ? Merci de contribuer en € ou centimes de temps en temps : Paypal mais aussi en CB/Visa avec ce même bouton jaune sécurisé

Comme dans la rue, pas de minimum requis. Ça fera plaisir, et si la révolution des microtransactions se confirme, l’auteur pourra peut-être continuer son travail d’information critique sans intermédiaire.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à lire ma Note d’intention.

Elden Ring : Abyssal (Avis Express)

Oeuvre gothique, cryptique, taiseuse, rare et complexe à la beauté minérale intimidante, la nouvelle production du studio japonais culte FromSoftware cherche pour la première fois à se rendre accessible à tous, ou presque.

La difficulté impitoyable des combats de la série des Souls à laquelle appartient ce Elden Ring ne faiblit certes pas. En revanche, devenu un monde ouvert à l’exploration libre, Elden Ring offre au joueur malin et vif la possibilité de contourner les plus rudes affrontements et de visiter à son rythme L’Entre-terre, un abyssal monde de Dark Fantasy médiéval à nul autre pareil.

  • PC, Xbox One et Series, PS4 et PS5
  • Action-jeu de rôle / aventure exploration
  • VO anglaise sous-titrée
  • 1 joueur, multijoueur en ligne
  • PEGI : à partir de 16 ans
  • From Software / Bandai Namco

François Bliss de la Boissière

(Publié dans le mensuel Comment ça marche en mai 2022 )