Dès la religieuse introduction par un cœur d’opéra, nous sommes entraînés ailleurs, dans la « zone » d’un créateur obsessionnel : Kazunori Yamauchi.
Quand la caméra tourne amoureusement autour d’une étincelante Ford GT posant devant les décors fabuleux du Grand Canyon, de New York ou de Paris, la transcendance de l’expérience s’impose. Par définition une simulation de course automobile, la série Gran Turismo revendique avec ce 4e chapitre plus fourni que jamais (700 véhicules, 50 variations de circuits) son fétichisme contagieux. En jouissant des replays hypnotisant de réalisme classieux (sur du Bach ou du Liszt), du système de pilotage télécommandé multi caméras façon réalisateur, et du plaisir de photographier les engins en pleine action (résultat imprimable !), on finit par comprendre que l’indestructibilité irréaliste des voitures entérine leur statut d’engins mécaniques élevés au rang de divinités.
- Gran Turismo 4. PS2. (Sony).
François Bliss de la Boissière
(Publié en avril 2005 dans le mensuel Première)