Myst III Exile : L’AUTRE MONDE

La série Myst est une véritable énigme. Littéralement. Décriée par les gamers qui n’y voient guère un jeu, encensée par un grand public croyant pratiquer un jeu « normal », Myst est surtout une énigme sociologique avec ses 25 millions de pratiquants. Et ce n’est pas fini puisque l’épisode 3 arrive sur consoles…

Myst III Exile
Malgré l’absence de héros devant la caméra, l’histoire de Myst est celle de deux frères : Rand et Robyn Miller. Nés au Texas, élevés par un pasteur nomade prêchant aux quatre coins de l’Amérique, les deux hommes vont changer le cours de l’histoire du PC en lançant un jeu d’aventure tellement graphique qu’il nécessite, en 1993, le support balbutiant du CD-Rom. Myst devient alors l’emblème technologique du CD-Rom et renvoie le support disquette à la préhistoire. Mais au-delà de la démo high-tech, les premiers aventuriers de la souris découvrent un monde fantastique avec ses paysages et sa civilisation oubliée (D’NI). Un monde hypnotisant, mystérieux et désertique, naturellement inspiré de Jules Vernes. Un continent imaginaire morcelé en îles (des Âges dans le langage Myst) où le joueur, pris de vertiges, part à la découverte de lois et mécanismes ésotériques fascinants.

Serial Myst

Ce troisième épisode, qui transforme définitivement Myst en série (Myst 4 et une version online sont en développement, et une mini série TV est en cours de production par Columbia Tri Star), a été confié par les frères Miller à un studio externe. Sorti en 2001 sur PC, Myst III Exile retrouve donc l’interface célèbre où il suffit de cliquer devant soi pour avancer d’un pas – pour peu que le décor le permette, et les puzzles machiavéliques dont dépendent l’exploration et la suite de l’histoire. Seule amélioration technique notable – initiée par L’Amerzone, le Myst-like du français Benoît Sokal  : la possibilité de faire pivoter le point de vue dans tous les sens pour observer les alentours. Les yeux incrédules découvrent en détails de nouveaux décors lunaires, des maisons végétales, des carrières de cristaux d’où surgissent des boules de glace en apesanteur, des bâtisses minérales abritant des ascenseurs inquiétants… Le clapotis de l’océan omniprésent, le souffle du vent, le bruissement des feuillages et, parfois, les pas rapides d’un personnage hors-champ, complètent des tableaux virtuels sollicitant presque tous les sens. Il suffit d’une ondulation de l’eau, d’un vol d’oiseau, du passage furtif d’un animal étrange pour que des décors essentiellement fixes prennent vie.

Guest star

Dépendant d’une technologie douteuse quoi que bien faîte, des vidéos dites incrustées sont heureusement distillées avec parcimonie. Outre, Atrus (toujours interprété par Rand Miller lui-même), l’homme dont la prose crée à volonté les Âges de Myst, sa femme Catherine et son nouveau né, Exile invite un acteur pour de vrai en la personne de Brad Dourif (Vol au-dessus d’un nid de coucou, Alien 4) qui joue bien son rôle d’illuminé notoire. Tout en réussissant à se faire remarquer avec la présence d’un acteur du calibre de Dourif, Exile peine toutefois à endosser l’héritage du Myst original, et surtout de sa suite Riven. Aussi compliquées que furent les énigmes des deux premières aventures, elles avaient pour elles une cohérence fondamentale dont le principal mérite était de se révéler peu à peu. Les puzzles rencontrés dans Exile semblent parfois plus artificiels, moins intégrés dans l’environnement, inutilement abscons. Les mécanismes sont à nouveau magnifiquement mis en scène et le spectaculaire succède au délicat, mais la grâce et l’inspiration de Riven ne sont plus tout à fait là. Un jeu d’auteur ne saurait sans doute pas se suffire d’une suite commanditée.

Une aventure calibrée home cinéma

L’adaptation console a néanmoins été bien étudiée, voire même optimisée par rapport à la version PC. Cela se remarque sur Xbox notamment. Les temps de chargement entre les écrans et les menus sont presque inexistants, les déplacements dans le décor sont spontanés grâce à une simple pression d’un bouton de la manette, avec ou sans curseur à l’écran. Des qualités complétées par l’observation naturelle à 360° au stick analogique, l’accès immédiat aux livres contenant les précieuses informations et, surtout, un son calibré au format home cinéma Dolby Digital 5.1. De quoi apprécier davantage encore les bruitages sophistiqués et se laisser transporter par l’ample partition musicale interprétée par l’Orchestre Philharmonique de Boston. Aventure de l’esprit et des sens, Myst III Exile prend une nouvelle dimension sur un écran de télévision relié à une chaîne Hi-fi.

Myst III Exile ( Xbox [recommandée], PlaySation 2 / 1 joueur / Genre : Aventure graphique / V.O. + V.F. / Sortie : 26 septembre 2002 / Score : B )

François Bliss de la Boissière

(Publié en octobre 2002 dans le mensuel de cinéma : Score #6)

 


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Beach Spikers : VIRTUA BABES

Sous couvert d’une sérieuse simulation de volley-ball de plage, les babes arrivent dans les jeux vidéo. Merci les nouvelles technologies et gare au sexisme…

Beach Spikers

C’est la très respectable société Sega qui ouvre la brèche la première : les babes débarquent dans les jeux vidéo ! Quel meilleur prétexte pour faire défiler des dizaines de jeunes femmes en maillot de bain que de proposer une simulation de beach volley ? Oui cela se passe sur la plage, oui l’uniforme du sport est le bikini sportif, oui l’honneur est sauf puisqu’il y a une véritable compétition sportive, et tout sexisme laissé dans les gradins. Ou presque.

L’éternel féminin sportif

Contrairement au projet similaire qui arrivera bientôt sur Xbox (Dead or Alive Extrem Beach Volley Ball) qui assumera totalement l’approche sexy fantaisiste, le Beach Spikers de Sega joue la carte du pseudo réalisme d’une compétition internationale de beach volley. Les équipes exclusivement féminines viennent du monde entier et s’affrontent deux par deux sur des plages toujours ensoleillées. Le jeu venant des salles d’arcade il est possible de se lancer très rapidement dans des parties qui ne durent pas et il faudra chercher un peu plus de profondeur dans le mode World Tour. Première attraction de ce mode carrière : la création de votre sportive principale. Déjà vu dans les simulations sportives ou certains jeux de rôle, le simple fait de pouvoir choisir la coupe de cheveux, le motif du maillot de bain, la couleur de peau et les lunettes de soleil d’une sportive qui finira forcément craquante, est déjà une attraction en soi. Quel homme ne rêve de créer son modèle féminin idéal ?

Win / loose

Et après le physique, il faudra aussi s’occuper de psychologie, car pendant les changements de côté, le jeu demande à ce que le personnage principal que le joueur contrôle en cours de matches fasse des commentaires à sa partenaire contrôlée par le programme. Donnés à bon escient, encouragements ou réprimandes augmenteront l’esprit d’équipe (une jauge en témoigne), tandis que félicitations hypocrites ou reproches injustes mineront ce même esprit d’équipe. Une fonction presque gag tellement il faut retenir l’envie irrésistible de disputer une partenaire vraiment maladroite en début de carrière, et ce malgré l’attribution généreuse de points d’aptitudes (réception, blocage, attaque) gagnés chèrement pendant les matches.
Le jeu se prend donc au sérieux et un passage par le mode entraînement parfois très castrant (sanctionné par un « Failure !» cinglant et irritant, un nombre conséquent d’échecs est à prévoir pour remplir les objectifs demandés) confirme que, malgré les grands efforts des développeurs, le temps de réaction des sportives par rapport aux besoins de l’action est souvent frustrant.

Sexy mais pas trop vulgaire

Sans être toujours tout à fait innocente ni même parfaitement pratique pendant les parties, la caméra reste à peu près élégante et montre des sportives sexy sans être vulgaires. Un équilibre délicat plutôt réussi dans les modes principaux du jeu. Il faudra faire un tour dans les vraiment très factices mini jeux du mode multijoueur (Versus) pour voir finalement surgir la tentation voyeuriste sexiste à l’origine du projet mais presque évitée par ailleurs (Beach Flags : 4 filles font la course en commençant à plat ventre dans le sable pour finir en rampant ? Beach Countdown : le ballon de volley est une bombe qui finit par exploser entre les mains des jeunes filles qui s’évanouissent dans le sable… ?). Quoi qu’il en soit, maintenant que ces mini games sont pointés du doigt, il y a de fortes chances que vous commenciez par là, n’est-ce pas ?

Beach Spikers ( GameCube / Sega AM2 – Infogrames / 1 à 4 joueurs / Genre : Volley-ball de plage / Dispo USA + Japon / Sortie France : 27 / 09 / 2002 / Score : C )

François Bliss de la Boissière

(Publié en octobre 2002 dans le mensuel de cinéma : Score #6)

 


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Tron 2.0 : RETRO CHIC

Cette fois est la bonne. Confirmation prise après un rapide coup d’oeil lors du salon des jeux vidéo de Londres (ECTS) : nous allons pouvoir enfin pénétrer nous mêmes dans le cœur informatique du descendant du Master Control Program et régler une bonne fois pour toute ce problème de virus qui empeste nos ordinateurs depuis… 20 ans ?

Tron 2.0

Une injustice s’apprête donc à être réparée : l’univers du film Tron de Steven Lisberger qui a tant inspiré les jeux vidéo sans le savoir en 1982 va enfin devenir le jeu vidéo contemporain qu’il mérite. Syd Mead, le designer du film original (voir ses interventions sur le DVD Collector commémoratif du film), est de la partie, Disney Interactive propriétaire des droits publie et le respecté studio Monolith (No One Lives for Ever) développe. L’histoire de Tron 2.0 se déroule vingt ans après les évènements du film et l’interface du jeu se présente en caméra subjective. Il s’agira donc essentiellement d’un jeu de tir et d’action en 3D et, par une astuce du scénario, les célèbres courses de lightcycles (les « motos-lumières ») déjà pratiquées sur bornes d’arcades dans les années 80, seront possibles. Digitalisation prévue au printemps 2003.

Tron 2.0 ( PC / Monolith / Solo et Multijoueur / Genre : FPS [ First Person Shooter = Jeu de tir 3D en vue subjective ] / Sortie : 1er trimestre 2003 )

François Bliss de la Boissière

(Publié en octobre 2002 dans le mensuel de cinéma : Score #6)

 


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Auto Modellista : DESSINE MOI UNE AUTO

Au mieux de sa forme depuis deux ans, l’anciennement conservateur studio japonais Capcom (combien de Street Fighters déjà ?), se lance d’une façon originale dans le genre encombré du jeu de course automobile. Sorti au Japon en août, on sait maintenant que le contrôle des voitures sous-licences d’Auto Modellista s’avère simpliste. Mais l’événement est ailleurs.

Auto Modellista

 

L’aspect graphique façon BD des véhicules et des décors, y compris dans les effet spéciaux comme les rendus de la vitesse et de la pluie (à coups de crayon !), changent radicalement le point de vue photo-réaliste du reste de la production. Au Japon où disque dur et modem PS2 sont disponibles et l’infrastructure en place, Auto Modellista fait partie des premiers jeux PlayStation 2 jouables en réseau (courses jusqu’à 8 concurrents). En France, il faudra se contenter d’un mode solo ou d’affronter quelqu’un sur l’écran divisé de la télévision.

Auto Modellista ( PlayStation 2 / Capcom / 1 à 2 joueurs / Genre : Course automobile / Dispo Japon / Sortie France : 5/12/2002 )

François Bliss de la Boissière

(Publié en octobre 2002 dans le mensuel de cinéma : Score #6)

 


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TimeSplitters 2 : GOLDENEYE BIS

Attention ! La bombe surprise de la rentrée ! Encore trop discret derrière un titre suivi d’un chiffre 2 suspect, TimeSplitters… 2 est plus la suite officieuse du mythique GoldenEye 007 de la défunte console Nintendo 64 que le prolongement bêtement marketing de TimeSplitters. Normal, le studio Free Radical responsable de ce futur succès mérité est essentiellement constitué d’anciens développeurs d’un GoldenEye alors réalisé pour le compte du studio Rare.

Time Splitters 2

Bref, comme planifié par Free Radical, les ventes du premier TimeSplitters ont suffit à crédibiliser le tout nouveau studio qui s’est alors attelé à fabriquer le jeu de tir 3D (FPS *) que tout le monde attendait sans le savoir. Une démo jouable en circulation depuis plusieurs mois et un coup d’œil rapide chez l’heureux éditeur Eidos confirment que, du mode solo finement désigné au mode multijoueur hystérique et précis, un nouveau phénomène du jeu vidéo est sur le point de naître. Et ça se passe sur toutes les consoles nouvelle génération. Donc pas de jaloux, il y en aura pour tout le monde.

TimeSplitters 2 ( PlayStation 2, Xbox, GameCube / 1 à 4 joueurs / Genre : FPS tactique [ * First Person Shooter = Jeu de tir 3D en vue subjective ] / Sortie : octobre 2002 )

François Bliss de la Boissière

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Rocky : BALBOA ! BALBOA !

Approximatifs, manquant de rythme, les combats de boxe convertis en jeux vidéo n’ont jamais été des réussites. Qu’il gagne ou qu’il perde, Rocky Balboa n’a jamais été un boxeur très habile non plus. Pas grave, dans ce jeu comme dans les films, Sly, c’est une affaire de coeur.

Score Balboa

Que vaut l’american dream en 2002 ? Dans les années 70 et 80, l’ascension à la force du poignet de Rocky / Sylvester Stallone du rang de looser à celui de Superstar fut un des meilleurs exemples de la façon dont les américains envisageaient la réussite sociale : peu importe le point de départ, l’origine sociale, le travail acharné poussé par une volonté inébranlable peut conduire n’importe quel candidat au succès. Le droit à l’erreur est même inclus dans cet american way of success, puisque la rédemption – thème privilégié des fictions US – après une chute sur le trajet est toujours possible (comme les super-héros, Rocky aura droit à plusieurs chutes et revanches. Stallone aussi.). Ainsi en est-il du parcours de Rocky Balboa, boxeur de seconde zone qui obtient sa chance contre le champion mondial en titre. Le boxeur Rocky ne gagnera pas le titre de champion du monde à la première rencontre, mais Stallone, lui, gagnera ses galons de Star, et le film qu’il a écrit en trois jours, l’Oscar du meilleur film en 1976. En ce nouveau millénaire chaotique pour une Amérique obligée de resserrer les rangs, il n’est pas sûr que ce type de réussite individuelle soit encore un symbole : l’american way of life s’est quand même un peu enseveli sous les décombres du World Trace Center.

Sly, sinon rien

Arrivant un peu tard (le dernier film Rocky – V – date de 1990 quand même !), il faudra alors se contenter de prendre ce jeu de boxe à l’enseigne de Rocky Balboa comme un objet de culte un peu désuet. Inutile de s’intéresser à cette simulation de boxe sans avouer un minimum d’affection pour Sly. Les matches de boxe proprement dits se donnent beaucoup d’effort pour ressembler à un vrai affrontement de gladiateurs, mais, après d’autres essais malheureux (on pense à la licence vraiment moyenne Mike Tyson) il se pourrait bien que la boxe américaine ne soit pas vraiment adaptée au jeu vidéo. Trop lent, trop lourd (championnats de poids lourds, c’est entendu), le rythme de ce sport conduit inexorablement à une conduite tactique et donc réfléchie sur le ring. Une contradiction avec l’envie primaire du jeu de boxe qui est de… filer des coups de poings, ne l’oublions pas. Ces réserves et conditions émises, reconnaissons que, pour le reste, ce jeu a tout bon. La succession des combats suit à la lettre le scénario des cinq films. D’Apollo Creed à Tommy « Machine » Gunn, tous les adversaires célèbres et moins connus de Rocky sont là (oui, Mister T aussi). Les rings miteux de Philadelphie comme celui, glacé, de Moscou sont reconstitués et, surtout, les thèmes musicaux archi connus de la série accompagnent de nombreuses tirades originales des films (Adriaaaan ?). Ne reste qu’une question : êtes-vous prêt pour « la revanche » ?

Rocky ( Xbox [recommandée], PlaySation 2, GameCube / 1 à 2 joueurs / Genre : simulation de boxe / Sortie : novembre 2002 / Score : – )

François Bliss de la Boissière

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Doshin the Giant : LE GEANT JAUNE

La vie humaine est éphémère et c’est encore pire dans un jeu vidéo quand il faut entretenir une fragile population de fidèles dépendant de votre pouvoir divin. Un jeu pacifique où les morts ne comptent pas…

Score Doshin
Jaune, benêt, asexué et pourtant tout puissant, le géant Doshin est une espèce de dieu descendu sur Terre qui n’en sait pas plus sur le monde que les ouailles qu’il devra protéger… ou totalement asservir. Car, investi de quelques pouvoirs divins, le sympathique Doshin peut se transformer à volonté en vilain diable rouge pour devenir Jashin. Géant bienfaiteur ou diable destructeur devra encourager les petits personnages de cette île perdue du Pacifique à construire leur village, ou, capricieux, détruire tout semblant de civilisation dès qu’elle apparaît. Dans les deux cas le « karma » de Doshin / Jashin augmente et sa taille physique aussi. Le joueur en contrôle du curieux personnage découvre alors très vite qu’au-delà du bien et du mal, un dieu est fondamentalement schizophrène.

God est schizo

Bientôt le géant devient si grand qu’il peut traverser l’océan pour atteindre les îlots de ce qui s’avère être un archipel. 

Inspiré des jeux connus sur PC sous l’appellation de God-Sims (« simulation de Dieu » où, gérant divin, le joueur endosse le rôle d’un dieu abstrait mais « responsable » de populations pacifiques ou guerrières), Doshin the Giant est encore, après Pikmin, un exemple de détournement à la japonaise d’un jeu bien sérieux en provenance d’Occident. Ici l’humour et la décontraction sont omniprésents. Avec une interface intuitive totalement épurée par rapport à un jeu PC, le contrôle du géant se fait au stick analogique. Tel un gras propriétaire sans état d’âme, le gros bonhomme déambule tranquillement sur son île paradisiaque écrasant au passage plantes et vies humaines. Assez vite les mini autochtones au ras du sol réclament à Doshin de l’aide. Quelques bulles au-dessus de leurs têtes suffisent à symboliser leurs besoins : arbres pour construire des habitations et aplanissement du terrain pour pouvoir bâtir. Soucieux de se faire bien voir par une population qui édifiera des temples à son honneur, le dieu jaune rend sans effort les services demandés. Rudimentaire mais suffisant.

Divine condition

Etrange, atypique et minimaliste, ce jeu édité par Nintendo mais inventé par des créatifs venus d’ailleurs, donne l’occasion de faire simplement et en temps réel des choses assez extraordinaires : du terra-morphing par exemple (le sol monte et descend à volonté sous la magie du géant pour créer montagnes, plateaux et lacs), ou s’adonner à la contemplation métaphysique d’un soleil qui traverse le ciel en 30 minutes au-dessus d’un décor évoluant du matin au soir. Pour prolonger ses vacances et réfléchir sur la condition divine…

Doshin the Giant ( GameCube exclusif / Nintendo / 1 joueur / Genre : gestion écolo-fun / Sortie 20/09/2002 / Score : B )

François Bliss de la Boissière

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Tekken 4 : T’AS QU’A COGNER

Qui ne se souvient des premières prises, des premières « chopes » invraisemblables du Tekken accompagnant la naissance de la PlayStation ? Six ans plus tard, le jeu de combat en 3D le plus populaire d’une époque se la joue petits bras…

Tekken 4

Après plusieurs années au sommet de son art sur PlayStation, la série Tekken a dorénavant plutôt mauvaise presse. La version 3 sur PlayStation n’innovait guère, l’évolution timide vers la PS2 sous-titrée Tekken Tag Tournament a provoqué de vives critiques, et nous voilà avec un Tekken 4 qu’il faut comparer au plastiquement parfait Dead or Alive 3 sur Xbox et à la référence technique Virtua Fighter 4 sur PlayStation 2. La concurrence est rude sur le ring des jeux de castagne, d’autant plus que, à court de coups, le genre s’essouffle nettement depuis le passage à la 3D. Reste que Tekken fait partie des séries qui ont popularisé la PlayStation de Sony et continue d’être un jeu facilement accessible aux néophytes de la frappe virtuelle tout en offrant une profondeur technique respectable. Et puis il y a une histoire derrière chacun des personnages du jeu, toujours magnifiquement illustrée par une cinématique d’introduction spectaculaire et des saynètes finales qui récompensent le parcours victorieux de chaque combattant.

Beat’s up vs beat’em all

Ce nouveau rendez-vous avec des personnages devenus légendaires comme le grisonnant Heihachi Mishima, son démoniaque fils ressuscité Kazuya, King le tigre catcheur, Law le faux Bruce Lee ou la charmante et ingénue Xiaoyu, s’accompagne de quelques nouveaux tout aussi stylisés tel le massif Marduk, ou la musculeuse Christie au jeu de jambes déjà vu mais affolant. Une vingtaine de protagonistes permettront à terme de varier les plaisirs au fil des cinq modes de jeux traditionnels et d’un mode bonus Tekken Force poussif qui veut, inutilement, transformer ce beat’em up (un contre un) en beat’em all (un contre tous).

Fin de dynastie

On vous le dit, les jeux de baston sont très techniques : peu de boutons pour une multitude de variations qu’il faut retenir à l’instinct. Les coups spectaculaires partent sans effort, mais gagner un round contre un adversaire habitué demande de passer à une compétence bien supérieure. Avancer, reculer dans un décor qui s’écroule ici ou là (dans l’indifférence), se mettre en garde, sauter ou s’accroupir au bon moment, tout est affaire de timing, de coordination, d’anticipation des mouvements de l’adversaire. Un point commun de tous les jeux de combat à un contre un qui trouvent dans ce dernier Tekken une filiation conviviale mais un peu fade. Certes, des volutes de fumée embrument certains décors, des pans de murs s’affaissent ici et là, mais ce Tekken sur PS2 sent la fin de dynastie. Le même jeu en salle d’arcade est nettement plus beau à regarder.

Tekken 4 ( PlayStation 2 exclusif / Namco / 1 à 2 joueurs / Mode 60 Hz : oui / Genre : baston / Sortie : 18/09/2002 / Score : C )

François Bliss de la Boissière

(Publié en octobre 2002 dans le mensuel de cinéma : Score #6)

 


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Super Mario Sunshine : HARDCORE

On croit tout connaître du célèbre plombier Mario de Nintendo jusqu’à ce que, manette en mains, on se mette à jouer. Alors seulement on commence à prendre la mesure de sa réputation. Aussi accessible que difficile, le retour de Mario signe la renaissance d’un gameplay unique et universel.

Score Sunshine 1Score Sunshine 2

N’en doutons pas, la célébrité du plombier de Nintendo ne repose pas sur son physique plutôt ingrat. Des générations de joueurs de 7 à 77 ans le confirmeront : derrière l’allure grotesque et la moustache d’un autre âge de l’improbable Mario se cache en réalité le champion toutes catégories du gameplay. Une imparable jouabilité, comme on dit en français, commencée en 2D dans les années 80 (Mario affrontait la vedette d’alors : Donkey-Kong et créait le jeu dit de « plateforme »), et qui réussit à totalement se réinventer avec la 3D sur console Nintendo 64. Quand Mario 64 est sorti en 1996 ce fut le miracle, la révélation : un monde en 3D pouvait être totalement fluide et fun à explorer. Et ce, malgré une caméra qu’il fallait manipuler au bouton pour regarder où mettre les pieds et qui compliquait un peu les choses. Mario 64 est donc devenu la référence du jeu de plateforme en 3D, et pendant que Miss Lara Croft cherchait désespérément au long de cinq épisodes sur PlayStation une souplesse que Mario avait dès le premier jeu, le plombier est resté chez lui à Kyoto au Japon, dans les mystérieux laboratoires de Recherches & Développement de Nintendo.

Six ans de gestation

2002 (six ans plus tard !), Shigeru Miyamoto, le génie créatif de Nintendo, relâche enfin le plombier de sa réserve et fait à nouveau la démonstration d’un savoir faire unique au monde. C’est entendu, la révolution de la 3D virtuelle étant derrière nous, la surprise n’est plus tout à fait de mise pour un jeu qui reprend les bases du gameplay de Mario 64 avec un personnage capable de bondir partout pour attraper pièces jaunes-rouges-bleues et des supers étoiles (renommées Shine pour l’occasion). En revanche, ce tout frais Super Mario Sunshine sur GameCube renvoie en pleine figure les données fondamentales d’un jeu interactif tout public. Pour intéresser un joueur, il ne suffit pas de créer un modèle physique agréable et fiable, il faut aussi lui offrir un terrain de jeu à la hauteur. Et à cet exercice, Miyamoto et ses équipes sont les meilleurs.

Le jeu surnage le scénario

Oublions vite le scénario prétexte ridicule – heureusement peu intrusif – qui condamne un Mario soit-disant en vacances à nettoyer l’île ensoleillée où il devait… se reposer. Ce qui compte c’est que, armé d’un canon à eau dorsal évolutif, notre héros est capable d’arroser plantes, villageois, murs et monstres. Il devra débusquer des tags et laver les murs (!), nettoyer le paysage des coulées de boue, sauver les habitants ensevelis par des pollutions liquides, éteindre des incendies…, autant de travaux ménagers ou d’utilité publique totalement fastidieux dans la vraie vie et pourtant complètement jouissif à faire dans ce monde fantaisiste si malléable et coloré.

Vacances pour qui ?

Moins surréalistes que Mario 64, les aventures burlesques de Mario en vacances se déroulent dans huit environnements identifiables et presque cartésiens (ville portuaire, fête foraine, hôtel de la plage…). Mais très vite l’imaginaire reprend sa place avec des adversaires bouffons, des aires de jeux que l’œil ne comprend jamais tout à fait, des situations à faire pâlir Magritte, et des surprises permanentes. Ce Mario ensoleillé brille en plus de mille clins d’œil aux épisodes précédents (le petit dino Yoshi boulimique est là !), mais ce sera en recommençant des dizaines de fois des mini niveaux parallèles presque secrets où le gadget dorsal est banni que le seuil de difficulté éclatera au grand jour. Destiné à tout le monde, Super Mario Sunshine n’est pas pour autant démago. N’importe qui y puisera des dizaines d’heures de fun, mais seuls les hardcore gamers viendront à bout des subtilités demandées par la manette et la conception des niveaux. Et encore, à condition de rester maître d’une caméra souvent rebelle et capricieuse.

Fun pour tous

Grâce à la puissance de la GameCube au service des artistes Nintendo, il faudrait parler des couleurs lumineuses, des dizaines d’objets en mouvement simultanés dans le décor, du rendu soyeux de l’eau, de la qualité de l’horizon, de la musique entraînante et des centaines de bruitages rigolos…, mais au fond ces éléments visuels et sonores sont en bonus, presque facultatifs, car au cœur du programme repose l’essentiel : le plaisir absolu de jouer.

Super Mario Sunshine ( GameCube exclusif / Nintendo / 1 joueur / Genre : plateforme 3D / Sortie 04/10/2002 / Score : A+ )

François Bliss de la Boissière

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