La Daronne : Huppert ose le deal

On aime ce film parce que Isabelle Huppert, la reine glacée du cinéma français, joue un personnage de trafiquant de drogue amateur avec un naturel et une douceur qu’on ne lui connaissait plus. Avis express…

Isabelle Huppert porte le hijab avec un mélange d’élégance fashion victime et de drôlerie qui dédramatise toutes les stigmatisations que traine le foulard des femmes musulmanes. Traductrice franco-arabe dans un service de surveillance de la police, Huppert profite d’une information pour récupérer un stock de « shit » et tenter de l’écouler. Avec comme prétexte de devoir régler les factures de la maison de retraite de sa mère. Une comédie polar pas vraiment sérieuse mais sensible.

De Jean-Paul Salomé, avec Isabelle Huppert, Hippolyte Girardot…

François Bliss de la Boissière 

(Publié en avril 2020 dans le mensuel Tout Comprendre # 115)


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Doom Eternal : L’enfant terrible du jeu vidéo

Plus vite, plus hard, plus gore, plus dingue et speedé que jamais, revoilà l’enfant terrible du jeu vidéo.

Le Doom qui, dès 1993, redéfinissait la nature même du jeu vidéo, sa manière de jouer (en vue subjective) dans des décors en 3D qui balbutiait alors, sa mise en vente (Doom avait d’abord été distribué gratuitement sous forme de « shareware » déjà en mode underground de la culture naissante du jeu vidéo). Retour aussi au gothique moyenâgeux en 2020 après le Doom de 2016 plus SF qui envoyait combattre les démons sur Mars.
La porte des enfers à nouveau ouverte en grand, notre planète bleue subit l’invasion d’une armée de démons. Éventrées, les ruines terrestres ne sont plus que puits de lave, volcans et cathédrales sombres pointées vers des cieux fumants. Rhabillée avec toute la panoplie d’effets graphiques actuels, les créatures démoniaques classiques de Doom défient notre arsenal de « Doom Slayer » suréquipé du futur. À l’horizon, tel des Kaijū à la Godzilla, de sinistres titans sataniques plus hauts que les immeubles arpentent la Terre.

Plus vite encore qu’en 2016, le Doom de 2020 entraine le joueur dans une frénétique fuite en avant. Tirer sur les ennemis à distance ne suffit pas. Le redoutable gameplay force à ne jamais rester en place, à foncer tête baissée vers l’ennemi, sauter, contourner, foncer toujours. Après avoir été étourdis de loin, les démons doivent être achevés de près. Cela donne l’occasion d’un festival de mises à mort gores et grand-guignolesques. Rien n’est sérieux dans tout ce carnage de surface, les doses de santé et les munitions à collecter se répandent en couleurs fluo.
Aujourd’hui Doom appartient à la culture du jeu vidéo comme le Heavy Metal appartient à l’histoire de la musique rock. Vieux jeu, grotesque, bruyant, spectaculaire et indispensable à évacuer un trop plein d’énergie.

  • Sur PC, PS4, Xbox One
  • Genre : FPS
  • 1 joueur, multijoueur en ligne
  • Pegi : 18
  • Id Software / Bethesda

François Bliss de la Boissière

(Publié dans le mensuel Tout Comprendre # 117 de juin 2020)

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Animal Crossing : New Horizons : Usufruits

Soyez prêts, l’invitation aux vacances d’Animal Crossing n’est pas gratuite.

On  promet au joueur un séjour de rêve sur une île déserte, on lui impose un trajet en avion, son installation sur un « petit coin de paradis », on lui offre une tente et un lit pour, à peine installé, lui présenter une facture en monnaie locale : les « clochettes ». Une facture et des tarifs non négociés. Comme depuis 19 ans (voir L’arme secrète de Nintendo sur la GameCube) sur et le premier épisode alors innovant, avec toute la gentillesse et la douceur de surface d’un jeu pour enfant, ou tout public, Animal Crossing, abrite surtout une simulation de capitalisme.

La vie commence endettée et le bonheur existera peut-être, un jour, après avoir remboursé ses dettes. Et même en vacances, la vie consiste à accumuler et exécuter de multiples tâches pour payer son droit d’exister. Joli sur grand écran grâce à la Switch reliée à la TV, cet épisode exploite aussi des mécaniques répétitives de jeu huilées depuis longtemps : accumuler du bois, des fruits, des plantes, des poissons pêchés, agrandir son domicile, l’équiper, faire du troc, entretenir de bons voisinages avec les autres colons et… rembourser sa dette à l’implacable Tom Nook.

Bien sûr, même pas subversive, cette parodie bucolique de simulation de vie sociale (calée sur l’heure réelle et les saisons) fait beaucoup sourire avec ses textes humoristiques, ses dialogues sous forme de borborygmes et ses petites animations. Mais qu’on ne s’y trompe pas, Tom Nook le raton laveur est un usurier et vous êtes son éternel débiteur.

  • Sur Nintendo Switch
  • Genre : simulation de vie
  • 1 joueur, multijoueur en ligne
  • Nintendo

François Bliss de la Boissière

(Publié dans le mensuel Tout Comprendre #117 en juin 2020)

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Paper Beast : Un autre monde en VR

Respecté dans le monde entier depuis Another World en 1991 (voir Jeunesse éternelle) , le pionnier français Eric Chahi (entretien ici) revient avec un jeu en réalité virtuelle expérimental stupéfiant. Avis express…

Laser-pointeur en main, le joueur s’immerge dans un monde surréaliste à la beauté unique. Sans aucun mode d’emploi, il découvre en tâtonnant comment et pourquoi interagir avec de magnifiques créatures de papier. Le plus souvent pacifiques, celles-ci se laissent caresser ou attraper et aident à avancer dans un fascinant paysage minéral balayé par le vent, la pluie et les nuages. Une aventure organique et unique à tous points de vue : prise en main intuitive, décors malléables, créatures animées comme de vrais êtres vivants…

  • Sur PlayStation VR / PS4, PC / Steam VR
  • Genre : aventure/exploration/réflexion
  • 1 joueur
  • Compatible manettes Dualshock et PlayStation Move
  • VR : confortable
  • Pixel Reef

François Bliss de la Boissière

(Publié dans le mensuel Tout Comprendre #117 de juin 2020)

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Poissonsexe : Fable nonsensique (Avis express)

On aime ce film parce qu’il cherche à nous sensibiliser à l’état des océans envahi, vous le savez, de déchets plastiques.
Avis express…

Ainsi, dans un futur pas si alternatif, tous les poissons ont disparu (!) et le monde entier suit des yeux la dernière baleine vivante (!!). Une poignée de scientifiques français douteux essaie justement d’accoupler deux poissons de friture dans un labo minable.
Pas aussi drôle qu’il le souhaiterait, le film oscille entre maladresse formelle et fable nonsensique. En mal d’amour et incapable de finir ses phrases, l’énervant personnage principal n’aide vraiment pas. Dommage.

De Olivier Babinet, avec Gustave Kervern, India Hair, Ellen Dorrit Petersen…

François Bliss de la Boissière 

(Publié en avril 2020 sans le mensuel Tout Comprendre #115)


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Police : Human after all

On aime ce film parce qu’en nous faisant partager le quotidien de trois policiers ordinaires en mission inhabituelle, il redonne de la chair et de l’humanité à cette police que l’on ne voit plus qu’en robocop apparemment déshumanisé dans la rue ou dans les médias.

Anne Fontaine, réalisatrice habituée aux portraits forts et atypiques de femmes (Les Innocentes, Gemma Bovary, Perfect Mothers…) essaie de montrer simultanément le ressenti d’une femme policier (Virginie Efira, tout en retenue), et de deux de ses collègues : Omar Sy (grande gueule presque en mode dramatique), et le pas encore assez célèbre Grégory Gadebois. Ce dernier livre en effet la prestation la plus impressionnante et la plus chaleureuse en policier responsable en apparence ingrat luttant contre l’alcool, son épouse acariâtre et son devoir hiérarchique.

En urgence nocturne alors qu’un camp de migrants a pris feu, le trio doit conduire un réfugié étranger à l’aéroport de Roissy où il sera renvoyé dans son pays. Le temps du trajet, les trois flics dont la vie privée est également en difficulté, finissent par douter du bien fondé de leur mission.

C’est évidemment le dilemme entre l’empathie naturelle (surtout de la femme flic nous dit le film, enfonçant par là quelque porte ouverte) et le respect des ordres aveugles et hiérarchiques, auquel s’intéresse le film. Mais avant d’en arriver à ce huit-clos dans la voiture, le film se perd un peu en tentant de multiplier les points de vue. Remontrer les mêmes scènes banales de commissariat ou d’interventions vécues par chaque protagoniste est une fausse bonne idée formelle s’il ne s’agit, comme ici, que de déplacer la caméra.  

De Anne Fontaine, avec Virginie Efira, Omar Sy, Grégory Gadebois…

François Bliss de la Boissière 

(Publié dans le mensuel Tout Comprendre #115 et en version courte #119)

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