Quinze ans après sa sortie initiale, on peut s’autoriser à révéler LE secret au coeur du scénario. Avis express…
Le chasseur de primes, L’Étranger à la Clint Eastwood du titre (voir Le Cas Eastwood ici), collecte des fonds pour se payer une… opération chirurgicale ! Voilà une des singularités tragicomiques d’un western animalier dont même les munitions de l’arbalète du héros (lui-même moitié cheval, gorille et lion ?) sont des petits animaux qui couinent et grognent. Une réédition d’un jeu qui accuse son âge mais, signé par l’atypique studio Oddworld Inhabitants connu pour les aventures d’Abe. Point fort : basculer à volonté entre vue subjective et vue à la 3e personne.
Sur Nintendo Switch (déjà disponible sur PS4, Xbox One et PC)
Genre : jeu de tir en vue subjectif/aventure
VO anglaise partiellement sous-titrée français (mise à jour promise)
1 joueur
Oddworld / Microïds
François Bliss de la Boissière
(Publié dans le mensuel Tout Comprendre #115 en avril 2020)
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Comme dans la rue, pas de minimum requis. Ça fera plaisir, et si la révolution des microtransactions se confirme, l’auteur pourra peut-être continuer son travail d’information critique sans intermédiaire. Pour en savoir plus, n‘hésitez pas à lire ma Note d’intention.
À quel point le soulèvement populaire des Gilets jaunes était-il prévisible ? Dans la rue, dans les campagnes, et au cinéma. De très rares hommes politiques l’avaient plus ou moins anticipé, et certains cinéastes aussi si l’on en croit un retour très marqué du cinéma social politique en France. Stéphane Brizé en tête avec Vincent Lindon qui, après La Loi du Marché en 2015 et En Guerre cette année ont littéralement montré sur grand écran tous les symptômes du malaise et de la misère dans les entreprises made in France. Il suffisait d’ouvrir les yeux pour le voir. Dommage que le jury international de Cannes ait plébiscité les films jetant un coup de loupe sur les problèmes ailleurs dans le monde avec notamment BacKkKlansman aux États-Unis, Capharnaüm au Liban et Une Affaire de famille au Japon, tout en oubliant le En Guerre français, qui évoquait une urgence sociale finalement bien plus proche et bien plus brûlante comme le prouve l’actualité dans les rues de France à peine six mois plus tard. Il est vrai que le Festival de Cannes, son tapis rouge entre les palaces et les conférences de presse n’est pas le meilleur endroit pour observer le monde à ses pieds.
Le retour du cinéma français social ?
Grâce à quelques films marquants, souvent réussis même, pertinents à chaque fois, le cinéma français semble enfin plus près du monde du travail que de la petite bourgeoisie où s’enferme désormais le cinéma d’Agnès Jaoui (Place Publique et Les Bonnes Intentions) et Jean-Pierre Bacri (qui cumule aussi Place Publique et Le Sens de la fête). Ces films français à valeur sociale-réaliste (voir la liste non exhaustive ci-dessous) ne sont pas tous dans le haut de ma liste des films préférés de 2018, parce que l’écran de cinéma cherche à filmer (même sur Netflix) un monde plus grand que celui qui se déroule sous nos fenêtres. Néanmoins, les évènements de cette fin d’année tumultueuse m’incitent à mettre sans tergiverser le En Guerre de Brizé en première place. Quand le cinéma fait mouche à ce point, on s’incline.
Le cinéma français si souvent décrié pour son côté tantôt téléfilm, nombriliste, franchouillard ou littéraire (trop ostensible dans L’Homme fidèle de Louis Garrel, si immense et indispensable avec La Douleur d’après Duras), offre tout de même une planche de salut pour le cinéma mondial. Entre la violence gratuite du cinéma nord-américain, la violence sourde ou explicite du cinéma social de presque tout le reste du monde, le cinéma français arrive à osciller entre (grosse) détente, intellectualisme et social-politique. Encore un miracle en 2018.
Mes films préférés de 2018 (ma liste complète films vus ici)
Quitter le cinéma français des yeux renvoie assez vite aux États-Unis, inévitablement avec des films qui les uns après les autres fournissent du cinéma plus grand que la vie et pourtant si proche de l’humain. Guillermo del Toro a peut-être pondu un film français à la Jean-Pierre Jeunet avec La Forme de l’eau et alors ? La réussite de la fusion entre son univers de monstres et le rétro fétichisme de Jeunet ne contrariera que les grincheux quand la synthèse est aussi flamboyante, plastique et touchante. Étonnamment, La Forme de l’eau est rejoint par le presque subversif Three Billboards, sans doute aussi Hostiles, et enfin Roma pour former un quatuor de films offrant des rôles centraux à des personnages féminins forts interprétés par des actrices aussi puissantes que leurs rôles. Même s’ils ont été réalisés et produits avant le mouvement Metoo, ils arrivent au bon moment pour démontrer l’évidence du bon sens, oui, les rôles de femmes comptent autant que les hommes. Il paraît que, aux États-Unis (et sur le continent Africain même), le Black Panther de Marvel fait aussi la démonstration que les rôles de femmes, de surcroît noires comme tout le casting et le réalisateur, sert la même cause féminine en plus de celle des afro-américains à Hollywood. On s’en réjouit tout en restant circonspect qu’il faille, pour légitimer sa place à Hollywood, le succès d’un film de super-héros tout de même bien puéril. Un procès d’infantilisation trumpesque qui vaut pour tous les autres films de super-héros (dont je suis client depuis l’enfance, Stan Lee était un de mes mentors putatif). Y compris cette année le boursoufflé Avengers : Infinity War qui, lui, veut nous faire avaler une dramaturgie cosmique 1er degré après que la lumière se soit rallumée dans la salle. Les films de super-héros restent des films de pop-corn, tout à fait honorables, mais chercher à y voir un reflet des problèmes dans le monde est faire insulte à la réalité souffrante.
Les naufrages de classe A ou de série B, et Netflix
Un mot encore pour évoquer quelques gros ratages pas toujours attendus. Complètement raplapla et factice malgré le « reacting » des vrais soldats, Le 15h17 pour Paris de Clint Eastwood a failli écorner le mythe du réalisateur intouchable. Le bien-aimé Terry Gilliam fait lui aussi naufrage avec L’Homme qui tua Don Quichotte qui aurait dû rester ce mystérieux projet jamais abouti. Mis à part l’incroyable et languissant Roma du si brillant Alfonso Cuaron, la majorité des gros films inédits Netflix (achetés ou produits) qui, nous dit-on, bousculent Hollywood, sont ou ratés ou des navets navrants. S’il faut des noms… Le récent Bird Box de Suzanne Bier au scénario avançant aussi en aveugle que sa protagoniste. Le Mute irregardable du pourtant motivé Duncan Jones. Le Zoé avec un casting haut de gamme Erwan McGregor et Léa Seydoux… The Cloverfield Paradox qui n’a aucun sens ni intérêt. Le Annihilation du culte Alex Garland qui part au ralenti dans tous les sens sans en développer un. Seuls les frères Cohen, heureusement pour tout le monde, s’en sortent avec un inégal mais néanmoins fascinant western à sketchs : La Balade de Buster Scruggs. En salles, du côté politique et social sérieux, le cinéma américain est sauvé par Pentagon Papers de Spielberg, Last Flag Flying de Richard Linklater, et Lean on Pete (la Route sauvage).
Des films français qui ont remis en 2018 la question vie sociale au coeur du cinéma, ou inversement…
/Comme des rois, sur la débrouille du travail au noir
/ Normandie Nue, sur la paysannerie confrontée à la prétention des villes (chronique caricaturale mais qui prolonge le très sérieux Petit Paysan de 2017)
/ Nos Batailles, sur les conditions de travail dans un grand entrepôt façon Amazon
/ Première année, sur la folie de la première année de médecine et de la pression que subissent les étudiants bien avant d’intégrer le monde du travail
/ Roulez jeunesse avec un Eric Judor, garagiste provincial, confronté à la détresse d’enfants sans parents
/ Amanda, sur l’impact du terrorisme dans la vie de tous les jours à Paris
/ I feel good, sur la vie dans une communauté Emmaüs
/ Les Invisibles (en salle le 9 janvier 2019) où le quotidien d’un centre d’accueil pour femmes SDF
On peut aussi y inclure dans cette coupe transversale de la France de tous les jours…
/ Pupille pour suivre d’une manière presque pédagogique le parcours d’adoption
/ L’Apparition pour voir l’impact social et économique d’un lieu de pèlerinage
Quelques coups de coeur 2018
/ Love, Simon
/ La Fête des mères
/ Lean on Pete (La Route sauvage)
/ Figlia Mia(Ma fille)
/ Désobéissance
/ Mademoiselle de Joncquières
François Bliss de la Boissière
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Enterrée dans Impitoyable (92), l’ombre du cow-boy Eastwood hante désormais le nouvel Eldorado du jeu vidéo. Game vs Ciné: qui influence qui ?
En 2004, le remarqué Read Dead Revolver (RockStar) lui donnait officieusement la vedette en porteur de poncho à la voix traînante. Mais c’est dans le récent jeu d’Oddworld Inhabitants que l’hommage prend un nouveau sens. « L’Étranger est un croisement entre un gorille, un Minotaure et Clint Eastwood » ose Lorne Lanning, ancien de l’image de synthèse d’Hollywood, patron créatif du studio. Chasseur de prime malgré lui, il n’aime pas les flingues et utilise une arbalète dont les munitions sont des créatures vivantes aux aptitudes diverses (les abeilles piquent, par exemple). Aussi original que respectueux de l’iconographie cinématographique, ce western animalier réussit un inédit cocktail technique, pastiche et artistique. Quant à Eastwood, le vrai, il a donné le feu vert à Warner pour un jeu Dirty Harry auquel il prêtera ses traits et sa voix. La vraie, elle-aussi.
Oddworld: La Fureur de l’Étranger. Xbox. (Electronic Arts).
François Bliss de la Boissière
(Publié en avril 2005 dans le mensuel Première)
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Un habile dilettante est forcé d’intervenir dans le conflit qui oppose un gros propriétaire terrien et un rebelle luttant pour le respect des droits des mexicains.
Malgré la présence charismatique de Clint Eastwood et du toujours très juste Robert Duvall, le traitement trop burlesque du film à la recherche d’un ton western spaghetti nuit à un sujet à l’origine très sérieux. Morceau de bravoure à voir éventuellement : une locomotive conduite par Eastwood traversant un saloon…
Western Réalisateur : John STURGES. Scénario : Elmore LEONARD. Acteurs : Clint EATSWOOD, Robert DUVALL, John SAXON. Musique : Lalo SCHIFRIN.
DVD Zone 2
Images
Belle déclinaison d’ocres, de bruns et de clairs-obscurs pour une image presque réaliste. Légers fourmillements dans les arrière-plans.
Son
Mat et sans relief en VF. Modeste, la VO est nettement plus claire.
Bonus
Aucun.
Format film : 2.35 Cinémascope. Format DVD : 16/9 compatible 4/3. Versions sonores : VF, VO, allemande, italienne et espagnole en mono. Sous-titres : 16, dont français, anglais, allemands, italiens, espagnols, norvégiens, finlandais et russes. USA – 1972 – Couleurs – 84’ – Universal Pictures – DVD-9
François Bliss de la Boissière
(Publié en 2003 dans le mensuel Les Années Laser)
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