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Ron Perlman interview carrière : Hellboy, survivant de la guerre du feu

Dans la lointaine Guerre du Feu il courait après un feu encore divin. Dans Hellboy il interprète un démon humaniste jouant avec le feu de l’enfer. Lucide, Ron Perlman ne s’enflamme pas au moment où son nom s’inscrit enfin en haut de l’affiche.

Note : Rencontrer et interviewer Ron Perlman fut pour moi un grand moment de cinéphile. Hellboy le mettait enfin tout en haut de l’affiche et il est depuis devenu aussi star de plusieurs séries TV, mais dans les faits, avant 2004 et Hellboy, sa présence à l’écran n’était appréciée que par une poignée de spectateurs (et de réalisateurs) attentifs. Le petit regard malicieux de côté retenu depuis son personnage de La Guerre du feu ? Il appartient en propre à Ron Perlman. Derrière un physique imposant et un sourire carnassier, Ron Perlman dégage une intelligence aussi vive que sa franchise et son humour. Il se prétend forçat de l’acting, travailler pour payer son toit et faire manger sa famille, mais la longévité de sa carrière et un bon nombre de ses films prouvent surtout un talent durable et reconnu par les metteurs en scène (sa filmographie ici). Il a supporté la charge de mes questions avec beaucoup de sportivité, de malice et encore une fois, de franchise. Une liberté de parole et de pensée qu’il exerce sans détour sur twitter pour dénoncer, entres autres forfaitures, l’administration Trump des années 2017. Voir par exemple cette prise de parole lors d’une interview en août 2017. On recommande vivement de le suivre ici… Même si cela arrive bien tardivement, je suis content de mettre ici l’intégralité de cet entretien qui regorge de détails et d’anecdotes sur la collaboration de Perlman avec del Toro et Jean-Jacques Annaud. Même en français. On y entend aussi une personnalité qui mélange assez inhabituellement coolitude et détermination. J’étais le dernier à l’interviewer seul ce jour ce 5 août 2004, et alors qu’une attachée de presse nous faisait des signes pour, j’imagine, arrêter l’interview en cours, je me suis tourné candidement vers Ron Perlman pour lui demander…
– Vous pouvez m’accorder encore un peu de temps ?

– (Il regarde ma pile de feuilles avec une quarantaine de questions…) Oui, vous êtes ma dernière interview alors vous pouvez avoir le temps dont vous avez besoin.
– Vraiment ?
Ouais.
Et l’interview s’est arrêtée naturellement sur la meilleure réponse qu’il pouvait donner à ma dernière question…

Ron Perlman

Ron Perlman, l’interview intégrale Hellboy et carrière

Bliss : Depuis vos mémorables prestations des années 80 dans la Guerre du Feu et Le Nom de la Rose on vous attend en haut de l’affiche. Vous auriez pu jouer un aventurier, un highlander, ou même un vilain récurrent… Pourquoi tout ce temps ?

Ron Perlman : Oui, moi aussi je l’attendais. J’ai toujours été lent, plus lent que les autres. Je ne sais pas, ce n’est pas venu vers moi. Tout ce qui est venu à moi, est sur l’écran. Je n’ai jamais rien refusé parce ce que je n’ai pas assez de propositions pour avoir le luxe de dire non. La plupart du temps, je suis embarrassé de ce qu’il y a à l’écran. J’essaie juste de gagner ma vie, de mettre mes enfants à l’école. Jusqu’à ce jour, même avec Hellboy, Hollywood ne m’a jamais compris. Ils ont certainement une idée différente que vous et moi.

Bliss : Vous avez un statut d’acteur culte en France. Êtes-vous confortable avec cette image ?

Ron Perlman : Très. Franchement j’aurais aimé avoir plus d’opportunités, mais n’enlevons rien au fait que toutes les choses dont je suis le plus fier ont été réalisées par deux metteurs en scène français, Jean-Jacques Annaud pour la Guerre du feu et Le Nom de la rose, Jean-Pierre Jeunet pour La Cité des Enfants Perdus et Alien Resurrection, puis  un mexicain avec Guillermo Del Toro sur Hellboy. Je suis reconnaissant qu’ils soient rentrés dans ma vie et qu’ils m’aient invité à participer à leur si importants films. Vous savez, ils sont ma carrière, quand je regarde en arrière et le sentiment de satisfaction vient des travaux de ces trois types. Je suis à un point maintenant où j’ai beaucoup de paix intérieure et d’auto satisfaction d’avoir eu l’occasion de faire des alliances extraordinaires avec des gens très très brillants et que du bon boulot en soit sorti.

Bliss : Vous avez dorénavant joué aux deux extrêmes des possibilités du cinéma : il y a 23 ans presque tout nu dehors en hiver dans La Guerre du feu, et, dans Hellboy, en studio recouvert de maquillage des pieds à la tête et face à des écrans verts où seront incrustés des décors plus tard. Que préférez-vous ?

Ron Perlman : Del Toro n’utilise pas autant d’écrans verts que vous croyez. Il met toujours une vraie image dans le cadre. Il l’augmentera, l’améliorera. J’ai donc eu la chance de ne pas jouer Roger Rabbit dans un univers complètement imaginaire. C’était dur sur La Guerre du Feu, très dur. Mais je rentrais très satisfait du challenge chaque soir. Vous n’êtes pas supposé être confortable ou vous amuser tout le temps. C’est normal. La vie est comme ça. Après tout, les films sont en quelque sorte le miroir de la condition humaine. La Guerre du Feu a été vraiment très dur à faire et probablement l’expérience la plus satisfaisante de ma vie à ce jour. Parce que nous avons relevé le défi. Nous avons fait face à la difficulté. Et c’est ce dont vous gardez le souvenir.

Bliss : Vous avez commencé en interprétant un homme préhistorique, cela a aidé ou handicapé le début de votre carrière ?

Ron Perlman : Cela ne l’a certainement pas aidée. Écoutez, quand vous commencez en tant qu’acteur, vous ne savez pas si vous allez avoir ou pas une carrière.  Alors La Guerre du Feu était mon premier film et je fais toujours des films alors cela a du aider, cela m’a mis un pied dans l’industrie du cinéma. Est-ce que cela m’a conduit directement à un quelconque autre rôle ? Je ne sais pas, peut-être que oui, peut-être que non. Je vais vous dire à quoi cela m’a conduit directement : au Nom de la Rose (5 ans plus tard tout de même, ndlr). Parce que si je n’avais pas fait La Guerre du Feu je n’aurais certainement pas fait le Nom de la Rose et Enemy at the Gates. C’était le début de cette relation avec Jean-Jacques Annaud qui a été un élément très important dans ma carrière.

Bliss : Votre participation au Nom de la Rose s’est pourtant décidée de justesse…

Ron Perlman : Le rôle avait été donné à quelqu’un d’autre pour des raisons politiques (Annaud explique que cette coproduction européenne ne devait pas faire appel à des acteurs américains, sauf en cas de coup dur, ndlr). Tel que je l’ai compris, le film était une coproduction entre l’Allemagne et l’Italie. Alors à un moment donné le gouvernement italien qui y mettait de l’argent a demandé : qui sont les acteurs italiens dans le film ? Et Jean-Jacques a dit : euuuh, euuuuh, euuuh, on n’en n’a aucun. Alors ils ont dit : mais quels rôles sont encore disponibles ? Et il répond, eeeuuh, il voulait vraiment que je joue Salavatore mais il dit : eh bien le rôle de Salvatore est toujours libre. Alors ils ont dit : soit vous utilisez un acteur italien pour Salvatore soit on retire nos deux millions de dollars. Alors il a engagé un acteur italien qui a commencé a très mal se comporter. Il n’est pas venu à un essai de costume, il n’est pas venu pour une coupe de cheveux, il se conduisait comme un vrai imbecile. Alors finalement, 3 jours avant de commencer à tourner, Jean-Jacques reçoit un coup de fil lui disant que cet acteur refuse de se couper les cheveux (tous les acteurs ont du subir la tonsure des moines, ndlr) et réclame deux fois plus d’argent pour se les faire couper. Jean-Jacques a tourné son dos au type et dit : s’il ne sort pas du plateau dans les 5 minutes, je vais aller jusqu’à ma voiture, attraper un flingue et tuer cet enfoiré (mother fucker) (je paraphrase). Mais Bernd Eichinger qui produisait le film a calmé Jean-Jacques : il est engagé, il doit tourner dans trois jours. Et Jean-Jacques répond : il ne tourne pas dans trois jours, je ne tourne pas dans trois jours s’il joue Salvatore. Et Bernd Eichinger lui demande : tu as un 2e choix ? IL EST mon second choix, mon premier choix dort en ce moment à Los Angeles. Et il ouvre son carnet d’adresse et dit : voilà son numéro de téléphone. Et à 5h15 du matin, mon téléphone sonne. Une minute après l’incident en Allemagne. Et on me dit : on a besoin du numéro de téléphone de ton agent, nous sommes sur le point de te faire une offre pour Le Nom de la Rose, mais doit conclure le deal d’ici une heure parce que tu dois être dans un avion dans trois heures. Et à 5H15 du matin, l’affaire était conclue.

Bliss : Votre personnage de moine simplet du Nom de la Rose s’exprime dans une langue bizarre cosmopolite… Était-ce dans le scénario ?

Ron Perlman : Ce n’était pas écrit, non. Jean-Jacques n’en parle pas dans le DVD (non, ndlr) ? Arrivé sur le tournage il m’apprend : « Je n’ai pas mis les dialogues que je voulais dans le script pour ne pas effrayer les gens qui financent le film, mais je veux que Salvatore parle tout le temps. C’est à toi de jouer. » Le livre d’Umberto Eco a été traduit dans environ 88 langues. J’ai mis la main sur six exemplaires de langues différentes. J’ai cherché les pages où Salvatore parle et j’ai reconstitué des dialogues – ou plutôt un « écho de dialogues » – en utilisant les différentes langues. Puis j’ai pioché au hasard : un premier mot en allemand, puis un mot en italien, un autre en espagnol, un en français, et j’ai jeté du latin dans le mixe. Jean-Jacques ne savait pas ce que j’allais faire jusqu’au moment de tourner. Quand Salvatore s’est mit à parler, je l’ai vu sourire. Je crois qu’il était plutôt réjouit de la décoction.

Bliss : Rick Baker, le célèbre responsable des maquillages vous avait recommandé pour jouer dans la version de Tim Burton de la Planète des Singes. Pourquoi cela ne s’est-il pas fait ?

Ron Perlman : Burton ne le sentait pas. Je ne l’ai jamais rencontré. Il n’a même pas voulu que j’auditionne. Il a refusé même de me rencontrer. Rick voulait que je joue le rôle que Michel Clarke Duncan a fini par jouer (le gorille Colonel Attar, ndlr).

Bliss : Vous semblez avoir un certain flegme et même du recul par rapport à votre métier…

Ron Perlman : Vous savez je n’ai jamais commencé pour devenir une star de cinéma. Et j’ai toujours été très réaliste par rapport à ce qui était faisable ou pas. Et j’ai autant de satisfaction à jouer un super rôle dans une seule scène d’un film qu’un simple bon rôle dans 46 scènes d’un film. Plus de satisfaction même quelque fois parce que souvent le résultat est mieux. Tout ce qui se passe au-delà de ce paradigme est un cadeau. Hellboy a été cet incroyable cadeau qui – il faut que vous me croyez quand je vous le dit – je crois encore que je vais me réveiller un jour et découvrir que tout ça a été un rêve. Cela n’aurait pas du arriver, cela n’était fait pour arriver. C’était une chose impossible de convaincre un studio de signer un très gros chèque sur un type qui n’avait aucune référence en tant que movie star. Et soyons lucide, c’est leur logique d’assurance. Ils n’ont pas tant de choses que ça à leur disposition qui puissent leur garantir un succès excepté que l’illusion que si vous êtes déjà passé par là, si vous avez la trace que vous êtes une entité qui engrange de l’argent vos chances sont plus grandes. C’est la façon dont les choses se font. Je ne le prends pas personnellement, je ne crois pas que cela soit difficile à comprendre, ce n’est certainement pas une malédiction me visant, je ne crois pas que qui que se soit souhaite que je tombe malade (me souhaite du mal), c’est juste la réalité et je le crois vraiment…

Bliss : Vous pensez que del Toro fait partie des 4-5 meilleurs réalisateurs au monde. Qui sont les autres pour vous ?

Ron Perlman : Pour moi, le plus grand réalisateur de film est Francis Ford Coppola. Et même s’il n’a pas fait un film depuis longtemps et même quand il ne travaille pas, il est toujours le meilleur. Tant qu’il est vivant, il est le meilleur réalisateur sur Terre. Je crois que Paul Thomas Anderson est un cinéaste important (Magnolia, Punch Drunk Love, There Will Blood…, ndr).

Bliss : Vous n’allez jamais frapper à leurs portes ?

Ron Perlman : Non, je ne sais pas où sont ces portes, mais si je savais peut-être que je le ferais. J’aimerais travailler avec le réalisateur brésilien qui a fait La cité de Dieu (Katia Lund et Fernando Meirelles, ndlr), avec Pedro Almodovar. Je liste ici mes films préférés des 5 dernières années.

Bliss : Vous citez essentiellement des réalisateurs de films indépendants ou européens, guère de Hollywood…

Ron Perlman : Je n’ai pas vu un film hollywoodien que j’ai aimé depuis un bon moment. Ridley Scott se place juste après Francis (Coppola). Il est numéro 2, peut-être numéro 1, mais c’est proche, difficile de décider.

Bliss : Le fameux site Internet Movie Data Base indique que votre film favori est Nobody’s Fool (Robert Benton, 1994), pourquoi celui-là ?

Ron Perlman : C’est l’un de mes films préférés oui. Le film fait 2h, j’aurais pu le regarder pendant 7 heures d’affilées.

Bliss : A cause de Paul Newman ? Melanie Griffith ?
Ah oui ses seins (voir la fameuse, pour certains, scène ici) ! Ils sont bien dans ce petit flash. Non mais c’est tout le monde faisant un incroyable bon boulot, subtil, intelligent, rempli d’esprit et, il n’y a pas d’intrigue, c’est purement un film de personnages. C’est exactement le genre de film qui m’intéresse le plus.

Bliss : Pour en revenir à Hellboy, vous vous êtes entrainé physiquement avant le tournage ?

Ron Perlman : Oui, j’ai pensé qu’il était important que je sois dans la meilleure condition physique possible. Mais je n’ai pas eu à apprendre quelque chose en particulier comme une forme de combat spécifique ou autre comme Tom Cruise a fait pour Le Dernier Samouraï. J’ai juste été à la salle de gym parce que le tournage allait être long comme une course d’endurance : courir, sauter et frapper.

Bliss : N’avez-vous pas été frustré justement que l’on vous applique des muscles en plastique et un masque qui cache votre visage et vos expressions ? D’autant que l’idée est de montrer un Hellboy humain ?

Ron Perlman : Non non, pas quand on comprend la nature de que l’on doit exprimer et du physique que l’on doit incarner qui a été totalement inventé par Mike Mignola (auteur du comic book Hellboy, ndlr). En plus avec un metteur en scène vraiment énorme fan du travail de Mignola mon exercice consistait à rendre hommage à l’univers qu’il avait créé, pas à l’améliorer, ou à en profiter pour en faire plus ou pour y appliquer un rif de jazz en disant : « ceci est mon comic book film ». C’est ça l’exercice et le faire aussi purement et honnêtement que possible et rester dans cet esprit aussi spécial soit-il. J’adore le processus et jamais ça ne me dérange d’être recouvert, méconnaissable. Le personnage est montré à un point que j’ai ressenti comme étant le mieux concrétisé de tous ceux que j’ai pu jouer. A cause du cœur du type. Par là où tout passe, ce qui est le plus important. Il s’agissait d’introduire au monde un vrai et nouveau mythe, quelqu’un qui ne ressemble pas aux autres, qui n’a pas le même câblage que les autres mais qui a une profonde et magnanime présence. Un personnage poignant parce que la part d’humanité à laquelle il ne participe pas est celle où il aspire à participer justement, parce qu’il est un freak.

Bliss : Pourquoi ne pas avoir participé aux éditions spéciales de La Guerre du Feu et du Nom de la Rose parues en DVD en France ?

Ron Perlman : Mais j’ai travaillé sur La Guerre du Feu ! J’ai enregistré un commentaire audio (ce commentaire audio collectif des acteurs apparaît sur le Zone 1 mais pas sur le collector Zone 2, ndlr). Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas participé au Nom de la Rose, j’étais probablement assis à Hollywood à ne rien faire. Mais je ne savais même pas que c’était en DVD jusqu’à ce que quelqu’un me le mette sous le nez en me demandant de le signer.

Bliss : Êtes-vous obligé de participer à l’élaboration des suppléments d’un DVD, touchez-vous un cachet supplémentaire ?

Ron Perlman :  Je suis un membre de la Screen Actor’s Guild (Syndicat des acteurs professionnels créé en 1933, ndr), il existe une formule pour la participation à la vente d’un DVD, alors je suppose que à un moment je recevrais un chèque qui me dira si le DVD a été un succès. Cela ne me permettra pas de prendre ma retraite, ni de laisser de l’argent à mes grand enfants, mais ce sera un gentil chèque. Sinon je ne suis pas obligé de vous parler, je ne suis pas obligé de faire le DVD, la seule obligatoire sur mon contrat est de faire le film. Mais vous faites ces choses parce que vous êtes fiers du travail que vous avez accompli et vous voulez partager le produit avec le public. Ce n’est pas du tout à propos de l’argent, il s’agit d’enthousiasme, de fierté et de désir de vous assurer que vous aurez la plus grande audience possible.

Bliss : Néanmoins, tel qu’on le voit sur le DVD, pour le bien du futur documentaire, vous êtes filmé en permanence sur le plateau, même quand vous ne jouez pas. N’est-ce pas perturbant pour la concentration, le confort, on vous filme en train de tousser, de vous gratter ? On vous voit même roter ! L’espace de repos théorique avant les commandes Action et Coupez n’existe plus pour les acteurs à cause des making of des DVD…

Ron Perlman : Oui, le documentariste m’immortalise pour toujours… Et on espère que les grattements seront utilisés judicieusement. Je n’ai pas de contrôle sur le contenu du documentaire. Mais de toutes façons je n’ai pas le contrôle de la performance que je donne pour le film non plus. Ils se servent des outils que j’ai fourni quand ils ont filmé la scène et l’éditent pour servir leur vision de la scène. Ma vision de la scène quand je la joue peut-être très différente de celle du réalisateur et des monteurs. En fait j’ai vu une grande partie de mon travail utilisé totalement hors du contexte que je croyais être quand je peaufinais la performance. Et on se retrouve avec un produit final qui ne correspond pas à vos intentions initiales. Ça peut tout fiche en l’air et transformer tel type de performance en une performance complètement différente. Quelque fois cela la rend meilleure et parfois cela la rend absolument insupportable à voir.

Bliss : Les scènes coupées et les éventuelles prises alternatives présentes sur le DVD devraient vous soulager en montrant plus de votre travail, non ?

Ron Perlman : Oh il y a des choses que j’ai vu dans les documentaires qui me font grincer, comme de me voir fumer une cigarette entre deux prises ou avoir une conversation qui n’était pas censée être enregistrée. Certains aspects de moi sont révélés que j’aurais préférés ne pas montrer. Mais c’est le business. Vous priez et espérez être entouré de gens qui ont du goût et qui ne feront rien qui puissent compromettre le produit ou les gens impliqués. S’il y a deux personnes auquel je fais confiance comme à personne d’autres ce sont Jean-Jacques Annaud et Guillermo Del Toro. Comme Guillermo était impliqué dans tous les aspects du DVD, je n’ai pas besoin d’aller voir si je m’en sors bien dedans. Je sais que s’il a choisi c’est que ça doit être ok. Je lui fais confiance.

Bliss : Dans le making-of de Hellboy vous faites une blague au réalisateur en lui faisant croire que votre téléphone portable sonne pour lui. Vous avez eu du mal à avoir son attention pendant le tournage ?

Ron Perlman : J’ai toujours eu son attention. Je ne jouais pas Hellboy, nous le jouions ensemble. Guillermo jouait Hellboy en même temps que moi. Il est fasciné par le personnage au point d’y voir beaucoup de lui-même. Je n’étais qu’un instrument. Nous n’avons pas beaucoup répété et ça me va très bien. Quand nous avons effectivement un peu répété, je n’ai pas tout à fait révélé ce que j’allais faire quand la caméra allait tourner. Au début quand il a commencé à me diriger je lui ai dit : laisse moi le faire une fois que je sorte cette idée de ma tête et ensuite on peut modifier comme tu le veux. Et aussitôt filmé le premier essai il criait : « ok c’est bon ! » Ce n’était pas ce qu’il avait envisagé mais tout le monde aimait… De là est né cette incroyable appréciation mutuelle. Quand il était important pour lui d’avoir une scène jouée très précisément comme il le voulait pour le montage ou pour la forme de la séquence, il intervenait. Mais la plupart du temps il était très intéressé de voir ce qu’allait donner mon interprétation du personnage. Sa vision était très claire sur la page, c’est pourquoi je voulais une chance de le jouer comme je m’en rappelais la première fois que l’ai lu. Parce que c’était la meilleure description d’un personnage que j’ai jamais lu. La façon dont il bougeait, dont il parlait, dont il se déplaçait était d’une grande clarté dans mon esprit. Je ne cherchais pas à être un control freak, je voulais lui montrer ma réponse instinctive de ce que j’ai ressenti la première fois que l’ai lu. Et je n’y ai pas travaillé. Je ne me suis pas préparé. Putain je n’ai lu le script qu’une seule fois !

Bliss : Et le comic book ?

Ron Perlman : Le personnage était différent, mais le script… Sans me préparer, sans répéter, je voulais le jouer, putain, comme ça sortait. Et en général j’ai obtenu un sourire de lui, ou une tape sur l »épaule : « How the fuck did you come up with that ». La seule fois où nous avons eu une dispute c’est quand il a voulu changer quelque chose qu’il avait écrit. Je luis ai dit : non non non tu avais raison la première fois. Ce fut la seule fois où lui et moi avons vraiment été en désaccord. La plupart du temps nos discussions duraient 15 secondes. Mais cette discussion a duré et a fini par chauffer. Nous sommes allés déjeuner sans presque nous parler. Il était vraiment fâché contre moi. Et j’étais faché aussi. Je suis revenu de déjeuner et je lui ai dit : J’espère que tu comprends ce pour quoi je me bats, je me bats pour ta putain d’idée. « Je comprend je comprends » m’a-t-il répondu. Tu es le boss mais je me battrais jusqu’à ce que tu dises non.

Bliss : Comment cela s’est terminé ?

Ron Perlman : Nous l’avons fait à sa manière (rires).

Bliss : Étiez-vous concerné par le jeu avec l’iconographie religieuse de l’univers de Hellboy, notamment avec la sensibilité religieuse américaine ?

Ron Perlman : Non, pas du tout. C’est un démon après tout. Ces intentions sont de protéger le monde des autres démons. Alors il utilise ce qui est à sa disposition, les croix, l’ail. Ce sont juste des accessoires, des instruments de batailles. Si cela l’aide à sortir d’une situation alors il s’en sert. Je n’ai pas eu d’échos (sur des plaintes éventuelles). Je n’ai rencontré personne qui me dise « comment osez-vous utiliser l’église ou des icônes « sacrées ».

Bliss: Vous dites être prêt à jouer Hellboy jusqu’à la fin de vos jours… Même si c’est un autre réalisateur qui prend la relève ?

Ron Perlman : Je ferais bien de faire attention à ce que je dis (rires)… Heureusement c’est une décision que je n’ai pas à prendre puisque Guillermo est à bord pour faire le second. Quant à un 3e épisode, qui sait ?

Bliss : Comment expliquez-vous que l’on vous ai découvert en tout premier gardien du feu dans La Guerre du Feu et que 23 ans plus tard on vous redécouvre en tête d’affiche en héros des enfers invulnérable au feu ?

Ron Perlman : Je ne sais pas mais si nous n’arrêtons pas cette interview je fais définitivement finir par m’enflammer (rires).

Propos recueillis et traduits en août 2004 par François Bliss de la Boissière

Lire aussi…
Guillermo del Toro Interview : 4 DVD Hellboy sinon rien

Ron Perlman in Hellboy

Photo de Une : Perlman poses for a portrait with Ron Perlman impersonators at the Getty Images Portrait Studio powered by Samsung Galaxy at Comic-Con International 2015 at Hard Rock Hotel San Diego on July 9, 2015 in San Diego, California. (Photo by Maarten de Boer/Getty Images Portrait)

(Publié très très partiellement en 2004 dans le mensuel Les Années Laser)


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Van Ling interview HD : DVD producer pour James Cameron et Star Wars

En 2007, j’ai demandé à trois producteurs stars de DVD ce qu’ils pensent de la HD, est-elle tout bonus ?
Van Ling, concepteur d’effets spéciaux, proche collaborateur de James Cameron a conçu les DVD de Titanic, The Abyss, Starhip Troopers, Star Wars Trilogy… Excusez du peu !

Version originale anglaise complète ci-dessous après la VF éditée pour publication…

Version française éditée pour publication papier…

Bliss : Quel est le premier film/DVD sur lequel vous travaillez avec un format HD ?

Van Ling : J’ai travaillé sur 9 Blu-ray l’année dernière, y compris Terminator 2, mon premier. S’agissant de disques contenant seulement le film, ils m’ont donné l’occasion d’apprendre ce qui marche ou pas. Je suis actuellement sur le Blu-ray d’Independance Day et nous expérimentons des idées utilisant la programmation Java sur Blu-ray.

Bliss : Avez-vous une approche différente pour les bonus selon les formats HD DVD et Blu-ray ?

Van Ling : Entre la SD et la HD, surtout. Les objectifs sont les mêmes mais il y a plein de choses à réapprendre et beaucoup plus de problèmes de programmation, surtout pour la navigation dans les menus.

Bliss : Si l’un de vos précédents DVD ressort en HD, y travaillerez-vous ?

Van Ling : Oui parce que je sais déjà ce qui a été fait et que j’ai une bonne idée comment le surpasser. Il faudrait pouvoir inclure ce qui a été fait sur DVD et ensuite créer des choses inédites qui tiennent compte des nouvelles possibilités.

Bliss : Comment allez vous effectuer la transition entre SD et HD pour les documents d’archives déjà mastérisés ou à venir ?
 Est-ce utile de filmer documentaires et interviews en HD ?

Van Ling : Oui, nous filmons tout en HD. La majorité des films transférés en vidéo ces 8 dernières années l’ont été en HD, donc exploitables tel quel. Quand ils achètent un disque HD, les consommateurs s’attendent à ce que les suppléments soient en HD. Comme les vieux documents ont été filmés en vidéo SD ou 16mm, c’est un challenge de décider comme présenter une featurette mélangeant les formats.

Bliss : Les réalisateurs avec qui vous travaillez sont-ils concernés par la HD ?

Van Ling : Les plus jeunes sont déjà au courant des nouvelles possibilités des formats HD et participent. Les réalisateurs vétérans y voient d’abord une nouvelle manière d’intéresser plus de spectateurs.

Bliss : Les fonctions interactives propres au Blu-ray et au HD DVD ouvrent-elles de nouvelles possibilités ?

Van Ling : Oui mais c’est un vrai challenge parce qu’il s’agit plus de programmation créative que de création artistique. Nous sommes au point où les formats HD doivent faire leur preuve auprès des consommateurs, avec ce côté « essayons tout pour voir ce qui leur plait». Il y a beaucoup de gimmicks.

Bliss : Que pensez-vous des problèmes de compatibilités provoqués par ces nouvelles interactivités ?

Van Ling : Ces formats HD ont clairement des constitutions informatiques. Cela donne autant de possibilité de faire des choses que de les rater. Quand quelque chose ne fonctionne pas, vous n’êtes jamais sûr si cela vient du design, de la programmation, de la fabrication ou du lecteur.

Bliss : Avez-vous une préférence professionnelle entre le HD DVD ou le Blu-ray ?

Van Ling : J’ai surtout travaillé sur Blu-ray. Étant donné qu’une grande partie du succès de ces formats va dépendre de l’industrie du jeu vidéo qui a l’habitude de la cohabitation de formats, je ne pense pas qu’il y aura un vainqueur définitif.

Propos recueillis et traduits en mars 2007 par François Bliss de la Boissière

Lire aussi…

  • Charles de Lauzirika : DVD producteur pour Ridley et Tony Scott
  • Kim Aubry : DVD producer pour France Ford Coppola

Version originale complète de l’interview…

Bliss : Do you think there is a need for high definition bonus or is it still for some happy few passionate? Meaning, is it worth the efforts for you, the studios and even the movie directors?

Van Ling : I’ve always said that DVD producers are the most optimistic people in the film business, because we put our blood, tears toil and sweat into creating materials that only a very small number of people will ever watch. But I do think that it’s worth the effort, because it can be a winning situation for all parties: the filmmakers get the chance to discuss their visions, the studios have more to sell and the viewers get more for their money, even if they don’t care to watch it. As for us DVD producers, some of us enjoy the challenge of extending a narrative/universe and exploring new ways of educating and interacting with viewers.

Bliss : What is the first film you worked, or are working on, that is going to be released on any HD formats?

Van Ling : I actually worked on nine Blu-ray titles last year, including T2 (which was my first), but these were essentially « movie-only » discs that gave me an opportunity to learn how the format works (or doesn’t work, as the case may be). I am currently working on « Independence Day (ID4) » for Fox on Blu-ray, and we are exploring some new bonus feature ideas using Blu-ray Java programming.

Bliss : Do you have a different approach regarding extras on HD DVD or Blu-ray?

Van Ling : If you mean as opposed to standard DVD, yes. Even though most of the goals are the same (movie, commentaries, bonus content), the formats are completely different in terms of technical approach. There’s a lot of things you have to learn to do anew, and a lot more programming issues you have to keep in mind while you are designing and creating materials, especially for the menus and navigation.

Bliss : If, or when, one of your previous DVD is re-released on a HD format, will you work on it ? Would the bonus be a simple transfer from the DVD or would you work again on it?

Van Ling : I expect to be working on many of the HD versions of the titles I’ve previously done, simply because I already know how and what I’ve done before, so I have a good idea of how to surpass it. I feel that we should be able to include what we’ve done before on DVD as a starting point on the HD version, and then create new material that takes advantage of the new format’s capabilities.

Bliss : Did the digital transfers of past archives have been readied for HD formats and could be ported without going back to the digital scan? What is your opinion regarding those past documents? Going HD with them or keeping the already digital transfer? What is the position of the studios you work with regarding this issue?

Van Ling : Most films that have been transferred to video in the past seven to eight years were transferred to HD in the first place, so many of them are already usable. But I believe most studios assess how the existing HD transfers look in light of today’s technologies, and if they feel that the new equipment can yield an appreciably better transfer, they will do it.

Bliss :  What about future archives you might dig up, which kind of technical treatment would you do for the HD formats (or not)?

Van Ling : Most older archival material tends to have originated on standard-definition video or 16mm film, so it is more of a challenge to decide how to present a mixed-format documentary or featurette. But with the advent of the new HD formats, more and more special features are being done in HD, because consumers expect that when they buy an HD disc, as much of the content as possible will be in HD format.

Bliss : Are you shooting your documentaries and interviews in HD ? Since when, or do you plan to? Is it relevant to do so?

Van Ling : Yes, for current films, all of the material is shot in HD, as are all interviews and new footage shot for bonus material on older titles. It is generally accepted as a good practice to shoot in HD if it can be afforded, even if you are currently finishing the project in standard definition. All of my projects going forward will likely be in HD.

Bliss : Are movie directors you work with concerned, interested by those high def contents that they may have to provide for future HD DVD or Blu-ray releases? Whether for a new projects or past projects?

Van Ling : The younger generations of filmmakers are already savvy to the possibilities of the HD formats and are usually very open to creating or participating in new HD content, while the older generation of directors view it as a good way to get more people to experience their films, which are still the most important component of any release. They are usually thrilled to see their films in such high resolution.

Bliss : Both HD DVD and Blu-ray may be programmed for some special interactivities during movie footage… Did you start working on that technology? Is it easy to do? Does is really open some new doors for you as a DVD producer and maybe the consumer or is it just a gimmick?

Van Ling : Yes, I am working with the technology and it can be a real challenge, because it’s more about creative programming than traditional creative work. We are currently at the stage where the HD formats have to prove themselves to the consumer as being more worth getting than regular DVD, so there’s a lo of the same « shotgun » approach to interactive features… let’s try everything and anything and see what strikes the consumer. There are a lot of gimmicks, but I hope that some of them will evolve into actual useful features. I know I’m doing my part…

Bliss : There seem to have some compatibility issues with those interactive programs, whether on Blu-ray players or the LG Blu-ray HD DVD combo that doesn’t play HD DVD interactive programs. How do you deal with that?

Van Ling : These HD formats are much more clearly computer formats, and the more like a computer your format is, the more capabilities you have… but the more opportunities you have to mess things up. We are still in the preliminary phase in which the formats are evolving, and when something doesn’t work, you’re never quite sure if the problem is due to the design, the programming, the manufacturing, or the player. From my standpoint, I just keep pushing. I find out what they think the format can do, and then come up ways for it to do more. And try to work with people who are willing to try it.

Bliss : Do you have a preference as a professional between the two formats : Blu-ray and HD DVD?

Van Ling : My experience so far has been exclusively with Blu-ray, so I am more familiar with it, but I am learning more about HD-DVD as well. Given that a significant portion of the success of these formats is going to depend on the video game industry -which has a history of multiple formats co-existing-I don’t think there is going to be one definitive winner. And the only way the consumer will win is if there are really good combo players so the viewers never have to worry about whether they can or cannot play any disc they buy.

Propos recueillis et traduits en mars 2007 par François Bliss de la Boissière

Terminator 2 Van Ling BD menu
(Version française publiée en 2007 dans le mensuel Les Années Laser)

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‘hésitez pas à lire ma Note d’intention.

Kim Aubry interview HD : DVD producer Coppola, George Lucas

En 2007 j’ai demandé à trois producteurs stars de DVD ce qu’ils pensent de la HD, est-elle tout bonus ?…
Kim Aubry, ingénieur du son, collaborateur intime de Francis Coppola a conçu les DVD de THX-1138, Apocalypse Now, Le Parrain… Des pans entiers du cinéma !

Version originale anglaise complète ci-dessous après la version française éditée pour publication

Version française éditée

Bliss : Quel est le premier film/DVD sur lequel vous travaillez avec un format HD ?

Kim Aubry : Notre premier enregistrement en vidéo HD a été une interview de Francis Coppola en 2004 pour le DVD de son film La Vallée du Bonheur (1967), jamais utilisé en HD. En 2005 nous avons commencé à filmer en HD des documentaires pour l’édition 2 DVD de Apocalyse Now The Complete Dossier, mais on nous a dit qu’à cause de la confusion de l’industrie autour des formats, le film sortirait sur DVD SD (Z1). Notre premier gros effort en HD a été fourni pour filmer les 70’ de bonus pour la nouvelle édition du Dracula (Coppola, 1992). Le documentaire d’époque a été filmé dans 16 mm impeccable, nous avons pu le transférer en HD. Sony a l’intention de sortir le film sur 2 DVD SD et en Blu-ray dans l’année. Nous avons créé les menus (formidables, ndr) et les bonus pour le DVD de Marie-Antoinette qui doit sortir en Blu-ray. Nous travaillons sur une édition spéciale de L’Idéaliste (1998) qui aura des éléments en HD.

Bliss : Avez-vous une approche différente pour les bonus selon les formats HD DVD et Blu-ray ?

Kim Aubry : Préparation des menus et programmation sont deux choses différentes. Nous concevons les éléments graphiques et l’authoring est confié à d’autres.

Bliss : Si l’un de vos précédents DVD ressort en HD, y travaillerez-vous ? Comment allez vous effectuer la transition entre SD et HD pour les documents d’archives déjà mastérisés ou à venir ?

Kim Aubry : Le transfert et la restauration coûte plus cher en HD parce que les imperfections sont beaucoup plus visibles en haute résolution et la réparation digitale bien plus longue et onéreuse. De nombreux professionnels m’ont dit que d’après leurs enquêtes marketings, la plupart des gens trouvent que de la SD lue sur un lecteur DVD capable d’upscaling ou même sur un lecteur HD DVD ou Blu-ray comme la PlayStation 3 rend très bien sur un diffuseur HD. Les studios n’ont donc aucune motivation pour dépenser plus d’argent pour remastériser les bonus en HD.

Bliss : Est-ce utile de filmer documentaires et interviews en HD ?

Kim Aubry : Nous avons commencé à filmer avec une HDCAM le documentaire d’un film tourné en Afrique du Nord, et pour des raisons de budget et les incertitudes concernant le Blu-ray et le HD DVD, l’équipe a continué avec des caméras SD !

Bliss : Les réalisateurs avec qui vous travaillez sont-ils concernés par la HD ?

Kim Aubry : C’est une distraction pour eux. Ils sont d’abord préoccupés à finir leur film ou planifier leur prochain.

Bliss : Les fonctions interactives propres au Blu-ray et au HD DVD ouvrent-elles de nouvelles possibilités ?

Kim Aubry : Dans les DVD du Parrain et de THX 1138 nous avons créé un peu d’interactivité. Si nous utilisons nous-mêmes ces nouveaux outils sur des BD ou des HD DVD, cela ouvrira des portes. Si d’autres le font, ce ne sera qu’un gadget.

Bliss : Avez-vous une préférence professionnelle entre le HD DVD ou le Blu-ray ?

Kim Aubry : Non. C’est Coca Cola et Pepsi.

Propos recueillis et traduits en mars 2007 par François Bliss de la Boissière

Lire aussi…

  • Charles de Lauzirika : DVD producteur pour Ridley et Tony Scott
  • Van Ling : DVD producer pour James Cameron,  Star Wars Trilogy…

Version originale anglaise complète

Bliss : Do you think there is a need for high definition bonus or is it still for some happy few passionate? Meaning, is it worth the efforts for you, the studios and even the movie directors?



Kim Aubry : I can’t really speak to the economics of creating new bonus content in the HD format for release on HD homevideo.
I can say that IF you have access to visual elements that are potentially of higher quality than standard definition video, obviously anything you produce will be of greater value eventually, as the world switches to HD.

Bliss : What is the first film you worked, or are working on, that is going to be released on any HD formats?

Kim Aubry : The first visual element that we photographed in HD was an on-camera video introduction by Francis Coppola for the 2004 re-release of the 1967 film “Finian’s Rainbow” on DVD, although this never went out in HD.
We began work on documentary featurettes for our special 2-disc “Apocalypse Now – The Complete Dossier” in 2005. Originally, we intended to shoot and finish all new materials in HD because the North American distributor intended an HD home video release. But shortly after starting work, we were told that due to confusion in the industry over formats, the plan was to release the DVD in just standard definition. We ended up finalizing only the “Watch Apocalypse Now with Francis Coppola” featurette in HD, and as of this writing, we are unaware of any plans to release the film or sbonus materials in an HD format.

Our first full-blown HD effort was in 2006 when we completed around 70 minutes of new bonus materials for a new release of “Bram Stoker’s Dracula” (1992).
It is Sony’s plan to release both a 2-disc SD and a BD version of the film later this year with these new documentaries produced in HD.  
We created menus and some bonus materials for the release of Marie Antoinette which may get a BD release. 
We are now working on a special edition DVD of Coppola’s 1997 film “The Rainmaker” which will have some elements in HD. We do not know the distributor’s plans regarding HD-DVD or BD release on this title.

Bliss : Do you have a different approach regarding extras on HD DVD or Blu-ray?
 


Kim Aubry : No. The menu preparation and programming is different, but we only do graphic design elements which are authored by others.

Bliss : If, or when, one of your previous DVD is re-released on a HD format, will you work on it ? Would the bonus be a simple transfer from the DVD or would you work again on it?

Kim Aubry : 

I would say it depends on whether or not we can improve the original bonus content in any way by incorporating newer or better visual elements.
If the distributor plans to just re-use the original SD materials, they don’t need us. Many industry insiders have told me that, according to their marketing research, most people think standard definition materials viewed on a up-converting DVD player or even a HD-DVD or BD player (like a Sony PS3) when seen on an HD display look great, and they have no motivation to spend more money to re-master the bonus elements in HD.

Bliss : Did the digital transfers of past archives have been readied for HD formats and could be ported without going back to the digital scan? What is your opinion regarding those past documents? Going HD with them or keeping the already digital transfer? What is the position of the studios you work with regarding this issue?



Kim Aubry : No simple answer, no official position that I know of. Every case is different. 
There are HD 1920 X 1080 transfers of films made 3-5 years ago that are not very good. 
No doubt, there are “2-k” scans that have been made that could be improved upon.
There are other HD transfers made 6 years ago that are fantastic. 
Some films are finished (for creating theatrical 35mm release prints) using Digital Intermediate technology for color correction, replacing the laboratory color timing step. But until quite recently, the “DI” masters did not necessarily consider the issue of making HD masters directly for the eventual broadcast, or home video markets. Indeed, most films finished with DI, end up with a film negative element that is scanned on a Telecine for home video, which might sound a bit strange. I say, this is a constantly evolving process, and the most important thing a responsible studio can and should do is to consult the filmmakers anytime they re-transfer the image to confirm that they are reflecting the original artistic intent.

At the moment, some of the distributors are having internal discussions about what characteristics make an older film title suitable for HD-DVD or BD release. 
I have heard many executives dismiss important classic films for BD because they fear it will not “wow” the audience sufficiently. Imagine a 1950s recording industry executive saying “We don’t need to release this recording of Pablo Casals from the 1940s on LP, we want to launch the new HiFi LP format with just brand new “sparkling” stereophonic recordings!”
 I find this point of view very strange.

Bliss : What about future archives you might dig up, which kind of technical treatment would you do for the HD formats (or not)?

Kim Aubry : 

Don’t understand the question. We are doing some restoration work for some wonderful documentary films made in the 1960s and 1970s. 
We encouraged the filmmakers to locate the best film elements possible and we transferred them to HD format on a good telecine. 
We see that the cost of doing transfer and restoration at HD is far greater than SD, because imperfections that require DNR or other kinds of treatments are far more visible at the greater resolution, and digital repair work is far more time consuming and expensive.

Bliss : Are you shooting your documentaries and interviews in HD ? Since when, or do you plan to? Is it relevant to do so?


Kim Aubry : Yes, we do. (See #2 above). Since 2003. Sometimes HDCAM 1920 X 1080 24P, sometimes Varicam 24 P.

Bliss : Are movie directors you work with concerned, interested by those high def contents that they may have to provide for future HD DVD or Blu-ray releases? Whether for a new projects or past projects?

Kim Aubry : Most directors I work with (so far) are preoccupied with finishing their film, or with making plans for their next film, and the technical details of the home video release seem like a distraction to them at the time. But this is changing, as filmmakers recognize the importance of the home video and electronic record we are creating, both artistically and commercially.

Bliss : Both HD DVD and Blu-ray may be programmed for some special interactivities during movie footage… Did you start working on that technology? Is it easy to do?  Does is really open some new doors for you as a DVD producer and maybe the consumer or is it just a gimmick?

Kim Aubry : 

I have very little experience with the interactivity. We tried to do some very basic interactive “added value” on some of our titles, including The Godfather DVD Collection which had a Corleaone Timeline plotted against actual news events, and a living Corleone Family Tree with many hidden aster eggs. In our THX 1138 DVD, we provided a “white rabbit” function that allowed viewers to jump out of the movie at pre-selected times and view sections of a documentary in which Walter Murch explained the audio style of that scene. If we use any of these new technical features in BD or HD-DVD, it will open doors; if someone else uses them, it will be a gimmick.

Bliss : 

Do you have a preference as a professional between the two formats : Blu-ray and HD DVD?



Kim Aubry : No. Coke and Pepsi. Warsaw Pact and NATO… One more note regarding the Dracula project.

 We were greatly aided in this because the “behind the scenes” unit that was on the set during the shooting of Bram Stoker’s Dracula (1991-1992) was a proper 16mm film crew. We accessed the original 16mm documentary negative (more than 20 hours of behind-the-scenes footage) negative which was pristine, and we transferred it to HD. We cropped the original 4:3 aspect to 16:9 on a scene by scene basis. We also made use of over 80 hours of informal doc footage shot on Hi 8 videotape at 60i. We had to treat this footage to make it 24 fps progressive. These days, “making of” units on the set are shooting in MiniDV, or sometimes in Digibeta, but it is almost always standard def. 

We are working on creating bonus materials for a new feature that began photography in North Africa with a doc unit shooting in HDCAM, but after a few weeks, for budget reasons and uncertainties about BD and HD-DVD, the documentary unit actually switched down to standard definition cameras!

Ironically, the older films with doc footage on 16mm will make the transition to HD better.

Propos recueillis et traduits en mars 2007 par François Bliss de la Boissière

THX 1138 DVD menu by Kim Aubry
(Publié en 2007 dans le mensuel Les Années Laser)

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Comme dans la rue, pas de minimum requis. Ça fera plaisir, et si la révolution des microtransactions se confirme, l’auteur pourra peut-être continuer son travail d’information critique sans intermédiaire. Pour en savoir plus, n
‘hésitez pas à lire ma Note d’intention.

Charles de Lauzirika Interview HD : DVD producer Ridley Scott

En 2007 j’ai demandé à trois producteurs stars de DVD ce qu’ils pensent de la HD, est-elle tout bonus ?
Charles de Lauzirika, réalisateur de documentaires, collaborateur rapproché des frères Ridley et Tony Scott a conçu les DVD de : Alien Quadrilogy, Spider-Man 2, Gladiator, La Chute du Faucon Noir…
  
Rien que ça ! 

Version originale anglaise complète à lire après la version française éditée pour publication…

Version française éditée pour publication

Bliss : Les nouveaux supports Blu-ray et HD DVD offrent-ils un meilleur support pour les bonus ?

Charles de Lauzirika : La qualité du son et de l’image du film doivent être prioritaires. HD DVD et Blu-ray offrent de nombreuses manières d’augmenter votre appréciation et votre connaissance d’un film mais à part filmer en HD je vois beaucoup de gimmicks et peu de réinvention.

Bliss : Quel est le premier film/DVD sur lequel vous travaillez avec un format HD ?

Charles de Lauzirika : Déjà sur Kingdom of Heaven, Man on Fire, Monster House et Déjà Vu. Et actuellement sur Blade Runner qui sortira, comme l’a dit Warner, en HD DVD et Blu-ray.

Bliss : Avez-vous une approche différente pour les bonus selon les formats HD DVD et Blu-ray ?

Charles de Lauzirika : Pas encore. Entre le In-Movie Experience de Warner ou le U-Choose d’Universal il y a des choses à faire, à condition de donner aux spectateurs quelque chose qui mérite d’être vu. J’ai expérimenté des choses sur DVD SD adoptées sur les nouveaux formats, je n’imagine pas m’arrêter maintenant.

Bliss : Si l’un de vos précédents DVD ressort en HD, y travaillerez-vous ?

Charles de Lauzirika : Il sera facile de faire des upgrades directs vers la HD pour certains, tandis que d’autres auront un sérieux besoin d’être recalibrés. Cela donnera l’occasion de faire des petits ajustements.

Bliss : Comment allez vous effectuer la transition entre SD et HD pour les documents d’archives déjà mastérisés ou à venir ? Est-ce utile de filmer documentaires et interviews en HD ?

Charles de Lauzirika : J’ai commencé à travailler en HD l’année dernière. Pour des raisons de budget, presque aucun des suppléments de mes anciens projets ont été préparé pour la HD. Tout ce que je conçois et archive est désormais en HD. Tout cela a un coût que les studios ne veulent pas payer tant qu’ils ne sont pas sûrs de leur stratégie vis-à-vis des deux formats HD. Nous sommes dans une période transitoire.

Bliss : Les réalisateurs avec qui vous travaillez sont-ils concernés par la HD ?

Charles de Lauzirika : Ils sont beaucoup trop occupés sur leur film pour être très concerné par les bonus HD. Ils sont plus intéressé de savoir si ces formats vont améliorer la présentation de leurs films.

Bliss : Les fonctions interactives propres au Blu-ray et au HD DVD ouvrent-elles de nouvelles possibilités ?

Charles de Lauzirika : Je ne crois pas que ces contenus interactifs synchronisés avec le film vont améliorer significativement ce que nous faisons en SD. Les capacités du DVD SD n’ont pas été assez vantées et maintenant que l’on veut attirer de nouveaux consommateurs, le marché insiste sur ces fonctionnalités sur HD DVD et Blu-ray.

Bliss : Que pensez-vous des problèmes de compatibilités provoqués par ces nouvelles interactivités ?

Charles de Lauzirika : Je crée le contenu, le livre au studio et m’assure que cela fonctionne comme prévu. Après, c’est la responsabilité des unités d’authoring et de duplication de s’assurer que les disques fonctionnent correctement chez les gens.

Bliss : Avez-vous une préférence professionnelle entre le HD DVD ou le Blu-ray ?

Charles de Lauzirika : Pas pour le moment. Aucun des deux formats ne rend mon travail plus facile ni plus satisfaisant.

Propos recueillis et traduits en mars 2007 par François Bliss de la Boissière

Lire aussi…

  • Van Ling : DVD producteur pour James Cameron, Star Wars Trilogy…
  • Kim Aubry : DVD producer pour France Ford Coppola

Version originale anglaise complète

Bliss : Do you think there is a need for high definition bonus or is it 
still for some happy few passionate? Meaning, is it worth the efforts 
for you, the studios and even the movie directors?

Charles de Lauzirika : First and foremost, picture and sound quality for the film itself has 
to take top priority.  Then, if there’s room available and there’s an 
interesting behind-the-scenes story to be told, I think the first you 
thing you have to do is consider what are the best ways to tell that 
story, regardless of format.  Right now, there are many possibilities 
with HD and Blu-Ray in terms of finding new ways to supplement your 
enjoyment and knowledge of a film but aside from shooting interviews 
and behind-the-scenes footage in hi-def for protection, I’m not seeing 
a lot of new ways to better tell the story.  I see a lot of gimmicks 
but not a lot of reinvention.  Hopefully, as HD and Blu-Ray evolve, 
that will change for the better.

Bliss : What is the first film you worked, or are working on, that is going 
to be released on any HD formats?

Charles de Lauzirika : 

The first DVDs I worked on with an eye towards an eventual HD or 
Blu-Ray release were Kingdom of Heaven, Man On Fire, Monster House and 
Deja Vu.  I’m currently working on Blade Runner, which Warners has 
announced will also be released on HD and Blu-Ray.

Bliss : Do you have a different approach regarding extras on HD DVD or 
Blu-ray?



Charles de Lauzirika : Not yet. It’s still about imparting information and meaningful 
content.  There are different ways of doing that with HD and Blu-Ray, 
such as Warner’s In-Movie Experience or Universal’s U-Choose features, 
but ultimately, it’s still about giving viewers something worth 
watching. I’ve been experimenting with interactive features since the 
beginning and doing things on standard-def DVD that are now being 
adopted or enhanced by the next generation formats, so I don’t imagine 
I’ll stop now.

Bliss : If, or when, one of your previous DVD is re-released on a HD format, 
will you work on it ? Would the bonus be a simple transfer from the DVD 
or would you work again on it?
  


Charles de Lauzirika : It depends on the project, the studio, the budget, the schedule, the 
availability of assets in HD and so many other things.  There are some 
projects that I think will be very easy to simply make a direct up-res 
to HD while others will require more serious retooling.  At the very 
least, it could provide me with an opportunity to make little tweaks 
and fixes I didn’t have time to make the first time.

Bliss : Did the digital transfers of past archives have been readied for HD 
formats and could be ported without going back to the digital scan? 
What is your opinion regarding those past documents? Going HD with them 
or keeping the already digital transfer? What is the position of the 
studios you work with regarding this issue?

Charles de Lauzirika : Due to budgetary considerations, almost none of the past projects I’ve 
worked on have been readied for HD, at least in terms of the 
supplements.  It’s really only within the last year that we’ve started 
doing that, and not on every title.  It would make things a lot easier 
to deliver everything as HD-ready but that costs more money and the 
studios don’t usually want to pay that unless they’re sure about their 
future strategy on HD or Blu-Ray.

Bliss : What about future archives you might dig up, which kind of technical 
treatment would you do for the HD formats (or not)?



Charles de Lauzirika : From now, almost everything I do will be protected for HD, so long as 
the budget allows for that.  Seriously, there is a significant 
difference in cost between a simple standard-def delivery and then 
including HD and Blu-Ray into the equation.  But in terms of scanning 
and shooting, the overwhelming majority of the content I’m working with 
will be archived with HD in mind.

Bliss : Are you shooting your documentaries and interviews in HD ? Since 
when, or do you plan to? Is it relevant to do so?



Charles de Lauzirika : Again, it depends on the budget, but yes, most of the interviews and 
behind-the-scenes footage are now being shot in HD.  We’re still in a 
little bit of a transitional period with the studios, as they decide 
how much money to spend on a given title and what kind of treatment 
that title deserves.  But for the most part, HD is part of the process 
now, especially on new movies.

Bliss : Are movie directors you work with concerned, interested by those 
high def contents that they may have to provide for future HD DVD or 
Blu-ray releases? Whether for a new projects or past projects?

Charles de Lauzirika : 

So far, they’re too busy working on their own films to be 
overly-concerned with HD or Blu-Ray extras.  They’re more interested in 
– -and rightly so —  how HD and Blu-Ray can improve the presentation 
of their films.  Everything else is icing on the cake.

Bliss : Both HD DVD and Blu-ray may be programmed for some special 
interactivities during movie footage… Did you start working on that 
technology? Is it easy to do? Does is really open some new doors for 
you as a DVD producer and maybe the consumer or is it just a gimmick?

Charles de Lauzirika : 

I discussed this above, but I don’t think the kind of synchronous HD 
and Blu-Ray content you’re talking about are allowing significantly 
more creative freedom or improved information delivery than what we 
already had in standard definition.  The difference is, most people 
weren’t pushing the capabilities of SD DVD and now they need something 
new to attract consumers, so they’re pushing that kind of experience 
harder with HD and Blu-Ray.

Bliss : There seem to have some compatibility issues with those interactive 
programs, whether on Blu-ray players or the LG Blu-ray HD DVD combo 
that doesn’t play HD DVD interactive programs. How do you deal with 
that?

Charles de Lauzirika : 

Fortunately or unfortunately, that’s out my hands.  I create the 
content, deliver it to the studio and make sure it works as designed.  
After that, it’s up to the various authoring and duplication facilities 
to make sure the discs they’re manufacturing actually work in people’s 
homes.

Bliss : Do you have a preference as a professional between the two formats 
: Blu-ray and HD DVD?

Charles de Lauzirika : 

Not at the moment. Both formats have their pros and cons. Originally 
I was rooting for Blu-Ray because of the higher disc capacity but as 
the format war drags on, it’s become more about survival of the 
fittest. I’ll wait for a clear winner before investing in one format 
or the other. Neither one makes my job any easier, or more fulfilling. Yet.

Propos recueillis en mars 2007 par François Bliss de la Boissière

Kingdom of Heaven DVD menu
(Publié en 2007 dans le mensuel Les Années Laser)

Charles de Lauzirika Interview : Kingdom of Heaven Director’s Cut

Documentariste de Ridley Scott et responsable des éditions DVD de ses films, Charles de Lauzirika s’est occupé des 4 DVD de la Director’s Cut de Kingdom of Heaven après avoir travaillé sur l’édition 2 DVD (il m’en parlait ici). Le film a ses défauts mais les documentaires et  interviews sur le tournage de cette super production restent précieux…

Charles de Lauzirika 2006

Version française éditée de l’interview ci-dessous en scrollant un peu..

Version originale anglaise intégrale…

Bliss : What part of your work you are most proud of on this 4 DVD edition ? 
And did you fail to achieve something you were aiming at ?

Charles de Lauzirika

 : I always aim for honesty and meaning in everything my company puts 
together. We try to avoid promotional fluff at every turn. So I’m 
most proud of the intimate access we were allowed in documenting the 
making of this film. You get to see meetings and stages of filmmaking 
that most other documentarians aren’t allowed to shoot. For instance, 
on Kingdom of Heaven, Ridley allowed me to shoot his cast rehearsals, 
something he had never let me, or anyone else, do before. I think 
Ridley might have had an unfair reputation as a director who doesn’t 
take care of his actors and I believe this rehearsal footage clearly 
proves otherwise. 

Something else I’m very pleased with is the Roadshow presentation of 
the Director’s Cut. For months, I had been encouraging people in 
editorial that a film of this scope should be presented with an 
overture, an intermission and an entr’acte, the same way epics of old 
were.  Everyone was simply too busy finishing the actual Director’s Cut 
to take that into consideration at the time, so very late in the 
process, I asked Ridley if we could do that, and he said yes 
immediately.  He got it. I’m relieved that so many fans and reviewers 
have really appreciated this little nod to past epics.

Bliss : You said once that you always try to avoid the « talking heads » 
syndrome on screen, so why didn’t you use more voice over real footage 
than showing the people involved on screen just sitting, surely there 
are hundred of hours of documentary on location left to show ?

Charles de Lauzirika

 : 

Because you end up losing some of the emotions and body language that 
the interviewee is giving off. You still need a human face to anchor 
the story to. And in the early stages of pre-production, it’s weird to 
cut on-set footage because, in context, it hasn’t happened yet. So 
that leaves you with script pages, which get boring after a while, and 
reference art, which can be expensive to license. Yes, we have 
hundreds of hours of behind-the-scenes footage but it needs to mean 
something when you use it. It’s not just video wallpaper. Every shot, 
every cut, every soundbite, every piece of music…it all has to add up 
to something, either informationally, intellectually or emotionally. More than ever, I’m trying to tell a story and not simply run 
surveillance video like some kind of half-assed webcam. I’ve seen a 
couple other DVD producers do that and I think it’s a very aloof and 
lazy way of presenting material.

Bliss : Thanks to your documentary, we witness some unusual things as Ridley 
Scott commenting the work in progress of the trailer and the actors 
rehearsing with Ridley Scott when they are, supposedly, at their most 
vulnerable moments, and it’s presented on the DVD as an unusual and 
welcome extended length… How did you manage to be accepted by the 
actors (and the director) and how did you film it (how many cameras, 
distance from the actors…) ? Did you have to check with them afterward 
for approval ?



Charles de Lauzirika

 : In the case of the cast rehearsals, I arrived at the location very 
early and basically waited in the basement for a few hours while Ridley 
started working with Orlando and Liam, just to warm them up.  At some 
point, he brought up the idea of shooting this for the DVD, and they 
agreed, so I was summoned into the rehearsal hall where Orlando and 
Liam greeted me very warmly, and from that point on, I was fairly 
well-established in the room, allowing me to shoot whatever I wanted. 
It was literally just me and my camera. So people start to forget that 
there’s even a camera in the room, and they really open up. I would 
shoot from one angle for a while, then quietly move to another spot, 
and continue this throughout the day, getting closer and closer as a 
comfort level was reached. Eventually more and more actors would show 
up, and they were very friendly as well.  I think most actors are 
familiar with the DVD process now, so if the director has no problem 
with it, chances are, they won’t have a problem with it either.

Bliss : The end of your documentary is not afraid to confront the lacklustre 
reception of the movie in theatres including bad reviews. Did you have 
to work hard on that, or were Ridley Scott, and the studio, ready to go 
along ?

Charles de Lauzirika

 : 

In retrospect, I think I went a little too negative with the ending. It’s honest, yes, and you can’t sugarcoat the fact that the film was 
not a big hit. But at the time we were finishing the documentary, 
there hadn’t been much reaction to the Director’s Cut yet, so I 
couldn’t balance things out. It would have been better to portray the 
film’s theatrical release as a disaster but then give things a more 
celebratory note at the end, with the overwhelmingly positive reaction 
to the Director’s Cut. I guess that’s why I titled the documentary 
 »The Path to Redemption, » because it was more about the journey than 
the arrival.

Bliss : This is presented as the Director’s cut, so that definitely mean 
there won’t be another cut at some point (from the studio for instance) 
even though they are 30 mn of cut scenes left ?



Charles de Lauzirika

 : I seriously doubt there will ever be another cut of this film. I even 
doubt that we’ll see the theatrical version released again, unless as a 
supplemental curiosity. There are probably a few more deleted bits 
that didn’t make this DVD, that could show up on some future release, 
but there’s really no reason to add them back into the film. This is 
the definitive cut of the film.  End of story.

Bliss : Did you start thinking or working on any new ways of presenting or 
making bonus material using HD DVD or Blu-Ray high defintion and 
capacity discs, for this project or any futures one ?

Charles de Lauzirika

 : 

I’m always thinking of new ways to present supplemental material, which 
is why I’ll occasionally experiment on Standard Definition to see if 
the concept works. Things like the MI6 DataStream on Die Another Day, 
or Enter The Web on Spider-Man 2, or the Interactive Production Grid on 
the theatrical version of Kingdom of Heaven, are all baby steps towards 
what we could eventually be doing on HD or Blu-Ray, if they can ever 
figure out the technical spec. Right now, you can do more with SD than 
you can with HD, which is ridiculous for a next generation format. But 
hopefully they’ll fix that soon.

Propos recueillis en août 2006 par François Bliss de la Boissière

Kingdom of Heaven Director’s Cut 4 DVD

Version française éditée pour publication…

Bliss : En tant que documentariste du film et producteur du DVD, que pensez-vous avoir le mieux réussi sur cette quadruple édition ?

Charles de Lauzirika : L’approche intime que nous avons pu obtenir en suivant ce film. J’ai assisté à des réunions et à des étapes de fabrication que les documentaristes n’ont d’habitude pas le droit de filmer. Je suis également très content de l’ouverture Roadshow de ce Director’s Cut. Pendant des mois j’ai essayé de convaincre qu’un film de cette ampleur devrait être présenté avec une ouverture, un entracte et une intermission comme les anciens péplums. Tout le monde était trop occupé à finaliser le Director’s Cut pour en tenir compte, alors, très tardivement, j’ai demandé à Ridley. Il a compris immédiatement et a dit oui.

Bliss : Pourquoi avoir privilégié les interviews de face que vous aviez dit ne pas aimer faire plutôt que des voix off sur des images inédites ?

Charles de Lauzirika

 : Parce qu’avec une voix off vous perdez les émotions que l’interviewé révèle avec ses gestes et son corps. Vous avez toujours besoin d’un visage humain pour ancrer l’histoire. Et injecter des images de tournage lorsqu’on parle de pré production serait bizarre puisqu’il n’a pas effectivement commencé. Alors oui, nous avons des centaines d’heures d’images de coulisse mais ce n’est pas juste du papier peint vidéo, elles doivent avoir un sens pour être montrer. Chaque plan, chaque coupe, chaque son, chaque morceau musical s’additionne pour créer quelque chose d’informatif, intellectuellement ou émotionnellement. Plus que jamais j’essaie de raconter une histoire plutôt de faire simplement tourner une caméra vidéo de surveillance sans point de vue comme j’ai vu faire ailleurs.

Bliss : Vous montrez des choses assez rares comme les acteurs en répétition au moment où ils sont le plus vulnérables. Comment avez-vous obtenu ça ?

Charles de Lauzirika

 : Ridley n’avait effectivement jamais laissé personne filmer les répétitions auparavant. En plein travail avec ses acteurs, il a évoqué cette idée de filmer ce moment pour le DVD et ils ont dit oui. J’ai alors été invité dans la salle de répétition où Orlando et Liam m’ont accueilli très chaleureusement. À partir de ce moment là j’ai pu filmer ce que je voulais. Les gens finissent par oublier qu’il y a une caméra dans la pièce et ils se livrent. Je filmais d’un angle pendant un moment, puis me déplaçais silencieusement jusqu’à un autre spot et ainsi toute la journée, jusqu’à atteindre une distance confortable pour tout le monde. Je pense que la plupart des acteurs sont familiers avec le processus des DVD maintenant, alors si le réalisateur n’a pas de problème avec ça, il y a des chances qu’eux non plus.

Bliss : L’échec critique et commercial du film est évoqué sans détour…

Charles de Lauzirika

 : Rétrospectivement je crois avoir été trop négatif avec la fin. C’est honnête, oui, on ne peut pas cacher le fait que le film n’a pas été un gros succès. Mais au moment où nous finissions ce documentaire, il n’y avait pas encore eu de réactions au Director’s Cut et je n’ai pas pu mieux équilibrer le propos. Cela aurait été mieux de présenter la sortie en salle comme un désastre puis de finir sur une note plus joyeuse à la fin grâce aux réactions extrêmement positives au Director’s Cut.

Bliss : Ce Director’s Cut est-il bien la version définitive ?

Charles de Lauzirika

 : Je doute sérieusement qu’il y ait un autre montage et même que l’on revoit un jour la version salle autrement qu’en curiosité offerte en bonus. Il y a probablement quelques morceaux coupés qui pourraient atterrir sur une future édition mais il n’y a aucune raison de les réintroduire dans le film. Ceci est le montage définitif du film. Point final.

Propos recueillis et traduits en août 2006 par François Bliss de la Boissière

Kingdom of Heaven

(Publié en 2006 dans le mensuel Les Années Laser)


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‘hésitez pas à lire ma Note d’intention.

Kingdom of Heaven Interview : 2 DVD sans mal

Proche collaborateur de Ridley Scott, Charles de Lauzirika est devenu le documentariste et producteur DVD attitré des productions Scott Free et donc de la version 2 DVD de Kingdom of Heaven..

Version française éditée à lire ci-dessous en scrolling un peu…

Version originale anglaise intégrale…

Bliss : Since you are so particularly close to Ridley Scott’s work, did the studios let you more freedom with producing this 2 DVD Kingdom of Heaven edition  (compared to Spider-Man 2 for instance) ?



Charles de Lauzirika : Creatively-speaking, Fox Home Entertainment rarely interferes with 
my work in DVD.  As such, KINGDOM OF HEAVEN, was a very straightforward 
experience.  The biggest challenge was trying to come up with something 
worthwhile for the 2-disc edition.  I had an idea for another DVD 
project involving an interactive production grid that would allow 
viewers to tailor the behind-the-scenes material to their liking.  So, 
as an experiment, I thought it would be nice to try it out for the 
2-disc edition of KINGDOM OF HEAVEN.  We’ll see if people like it or 
not.

Bliss : There are supposed to be 5 hours long of bonus on the 2 DVD edition : if not counting the movie commentaries, what are they ?


Charles de Lauzirika : There’s a historical text commentary that runs over the course of 
the film called The Pilgrim’s Guide.  There are about 90 mins. of 
content in the Interactive Production Grid, but you can watch it 16 
different ways, so who knows how long you can spend watching it?  Then 
there are a pair of A&E TV specials, each about 45 mins., one called 
 »History Vs. Hollywood » and the other called « MovieReal. »  There are 
several internet promos and trailers as well, so all told, this 2-disc 
edition is fairly well loaded.

Bliss : What’s the main program (attraction) of the bonuses ?

Charles de Lauzirika : The main attraction of the 2-disc edition is clearly the Interactive 
Production Grid, but The Pilgrim’s Guide and the two A&E specials are 
also very worthwhile.

Bliss : Can you confirm and explain the « interactive » making of that seems to be planned ?


Charles de Lauzirika : Basically, the Interactive Production Grid is an easy-to-use 
navigation portal that allows you to choose the configuration of 9 
different featurettes.  You can choose perspective, such as the 
director’s, or a timeframe, such as pre-production.  You can watch the 
whole thing chronologically in « play all » mode, or you can watch a 
single featurette at an intersection between time and perspective.  I 
know that might sound complicated, but it’s actually all very easy.

Bliss : You filmed a documentary of the shooting, how many hours did you record and how long is your final documentary ? Was Ridley Scott involved in the editing ? Did he have specific demands you had to fulfill ?


Charles de Lauzirika : Since I’m still documenting KINGDOM OF HEAVEN, it’s hard to say how 
many hours of footage there will be when it’s all done. A few hundred 
hours, to be sure. I’ve been shooting video on KINGDOM OF HEAVEN for a 
roughly two years now, so there’s a vast archive of footage now. For 
the 2-disc edition, Ridley approved the materials I put together, with 
no changes, so it was a fairly easy process on this one.

Propos recueillis et traduits en août 2005 par François Bliss de la Boissière

Version française éditée pour publication…

Bliss : Avez-vous eu plus de liberté pour concevoir le DVD de Kingdom of Heaven que, disons, celui de Spider-Man 2 ?

Charles de Lauzirika : D’un point de vue créatif, la Fox se mêle rarement de mon travail. Le plus gros challenge a été d’inventer quelque chose valant le coup sur cette édition 2 DVD *. A titre expérimental, j’ai utilisé un système de grille interactive qui permet au spectateur d’adapter à son goût la vision des coulisses du tournage. Cette édition 2 DVD a été plutôt facile à faire, Ridley Scott a tout approuvé sans rien changer.

Bliss : Quels sont les bonus ?

Charles de Lauzirika : Nous avons un commentaire historique écrit nommé le « Guide du Pèlerin », et deux programmes de la chaîne TV câblée A&E (Arts & Entertainment) de 45′ chacun : « History vs Hollywood » et « Movie Real ». L’attraction principale des bonus est néanmoins l' »Interactive Production Grid », soit une grille de production interactive de 90′ visible de 16 façons différentes. Ce portail permet de choisir la configuration de 9 featurettes parmi différents points de vue : celui du réalisateur, de la pré-production, ou temporel. On regarde une featurette à partir d’un croisement entre le temps et le point de vue. Cela semble compliqué mais en réalité c’est très facile à utiliser. L’ensemble est aussi lisible chronologiquement en mode « play all ». En ajoutant plusieurs clips Internet et des trailers, cette édition 2 DVD est plutôt bien remplie.

Bliss : Combien d’heures de documentaire avez-vous enregistré sur le film ?

Charles de Lauzirika : Comme je continue à y travailler, c’est difficile à dire. Plusieurs centaines, c’est sûr. Je filme en vidéo depuis deux ans maintenant, cela fait une masse considérable d’archives.

* Une rumeur non officialisée(qui se confirmera) imagine une édition 4 DVD avec un long documentaire et une Director’s Cut pour 2006.

Propos recueillis en août 2005 par François Bliss de la Boissière

Kingdom of Heaven édition 2 DVD

(Publié partiellement en 2005 dans le mensuel Les Années Laser)


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Charles de Lauzirika Interview : L’ogre du DVD… Spider-Man 2 et les autres

Responsable des plus généreux et passionnants suppléments que l’on puisse trouver dans les DVD ces dernières années, proche de Ridley Scott, Charles de Lauzirika a bien voulu m’expliquer son travail sur l’édition 4 DVD de Spider-Man 2 et quelques autres, dont l’étourdissante Alien Quadrilogy…

Version complète intégrale française

Bliss : Quelle est votre profession ?

Charles de Lauzirika : Je suis actuellement un producteur de DVD freelance et un metteur en scène frustré. J’ai des bureaux chez Deluxe Digital Studios qui ont la gentillesse de m’offrir un toit au-dessus de ma tête. Naturellement, ma longue collaboration avec Scott Free continue à ce jour. Mais je suis ouvert pour travailler avec d’autres réalisateurs en fonction de mes disponibilités. J’ai dorénavant travaillé avec la plupart des grands studios et je continue d’apprécier ma relation de travail avec la plupart. Le cœur de mon équipe est constituée de trois personnes mais en fonction de la quantité de travail ce nombre augmente très vite. Pour Spider-Man 2 j’ai eu quatre monteurs, un coordinateur, un producteur associé et une paire d’assistants de production. Pour Alien Quadrilogy j’ai eu une équipe encore plus grande, mais bien sûr, il s’agissait d’un projet bien plus grand, sur une période bien plus longue.

Bliss : De Alien Quadrilogy à La Chute du Faucon Noir, chacun de vos projets prend des proportions énormes, comment cela se fait-il ?

Charles de Lauzirika : Je ne crois tout simplement pas au fait de créer intentionnellement du contenu incomplet ou superficiel. Quelquefois vous n’avez pas le choix, pour des raisons légales, marketings ou parcequ’une partie du matériau est perdu ou indisponible. Mais j’essaie toujours de remplir mes disques avec autant de matériaux de qualité que possible. Ce n’est pas toujours possible mais je ne veux jamais créer un disque qui laisse les gens réclamer une deuxième assiette. Ultimement, j’essaie simplement de faire des disques que je voudrais moi-même posséder. Cela permet de comprendre facilement ma façon de travailler.

Bliss : Le DVD de Spider-Man 2 se serait vendu même sans autant de suppléments. Comment convaincre la production ?

Charles de Lauzirika : Eh bien j’ai apparemment acquis la réputation d’être cher dans l’industrie du DVD ou de ne m’attaquer qu’à des projets à gros budget. Ce n’est certainement pas mon intention. A grand film mérite un grand DVD, et un gros DVD coûte simplement beaucoup d’argent. J’ai aussi fait de nombreux petits disques pour de maigres budgets. Les variables sont toujours différentes. Cela étant dit, l’étendue (la taille, le volume) du DVD Spider-Man 2 n’a pas été difficile à vendre à Sony. C’est leur plus gros film de l’année et ils voulaient une grosse et impressionnante édition spéciale qui non seulement satisferait les fans mais ferait taire toutes les critiques du premier DVD Spider-Man dans lequel je n’étais pas impliqué. Mais vous avez raison, Spider-Man 2 serait une grosse vente même sans y mettre aucun supplément. Mais je ne crois pas que les fans en auraient été particulièrement heureux.

Bliss : Quand avez-vous pu commencer votre travail sur Spider-Man 2 ?

Charles de Lauzirika : J’ai été contacté par Sony bien avant le début du tournage. Mais à cause de la sécurité très resserrée sur ce projet, j’ai dû supplier et plaider (implorer, gratter) pour chaque petit morceau (fragment) que j’ai pu obtenir tout du long. Heureusement, Avi Arad et Kevin Feige de chez Marvel m’ont incroyablement soutenu dès le tout début, alors grâce à leur enthousiasme j’ai pu filmer le segment multi-angle « Enter The Web » pendant la production du film. A part ça, la plupart de mon travail a eu lieu près que le film fut terminé. J’ai eu plus de chance sur les projets de Ridley Scott, comme vous pouvez le voir sur le documentaire des Associés. Il m’a donné un accès total dès le début et le résultat est un rare aperçu du processus créatif d’un maître de la mise en scène. Je trouve ce matériau bien plus perspicace que les interviews promotionnelles que je suis parfois obligé d’assembler en featurettes.

Bliss : Avez-vous réussi à éviter l’aspect promotionnel des bonus DVD ?

Charles de Lauzirika : Je ne suis pas sûr que nous l’ayons évité ou pas. Pas entièrement en tous cas. C’est certainement moins promotionnel et duveteux (sucré ?) que nombre de featurettes DVD pour des films récents mais ce n’est toujours pas aussi immersif que je l’aurais souhaité. Au moins j’ai eu l’autorisation de couvrir un grand nombre de sujets cette fois-ci. Vous voyez, c’est tout le problème. Pour de nouveaux blockbuster il y a beaucoup de politiques impliquées. Beaucoup de problèmes de contrôle. Les suppléments DVD sont parfois d’abord vus comme un outil marketing qu’une archive signifiante sur la substance d’un travail. Comme il s’agit d’un nouveau film, ils essaient encore de le vendre plutôt que de mettre un peu de lumière sur le dur labeur accompli. Encore une fois, j’ai été chanceux sur certains films récents, mais je trouve beaucoup plus faciles de rassembler des suppléments de qualité sur des vieux films qui n’ont pas toute l’attention des producteurs. J’ai horreur de le dire mais c’est parfois comme ça.

Bliss : À quel bonus êtes-vous le plus attaché ?

Charles de Lauzirika : J’ai toujours voulu faire un documentaire multi-angle sur le plateau de tournage qui permettrait aux spectateurs de vraiment voir ce que représente la préparation d’un plan. Combien de temps cela prend, combien de décisions doivent être prises, tout cela pour quelques secondes de film. Je ne l’ai jamais vu fait ainsi auparavant. J’ai vu des coulisses en multi-angle sur d’autres disques qui simulaient l’expérience temps-réel, mais je voulais rendre l’exprience aussi réelle que possible, pour mettre le spectateur dans le moment. Ainsi est né « Enter The Web ». Ce n’est pas parfait, mais c’est un bon début. Je ferais même mieux que ça la prochaine fois.

Bliss : Que manque-t-il à ce DVD de Spider-Man 2 ?

Charles de Lauzirika : Visiblement il n’y a pas de scènes coupées, mais c’est la décision pleine et entière du réalisateur. Il y a déjà eu pas mal de discussions autour d’un Spider-Man 2.5, nous verrons bien ce qu’il adviendra. Autrement, tout ce que j’ai voulu inclure dans le disque s’y trouve. C’est le ton et la substance qui ne sont pas tout à fait ce que j’avais à l’esprit. Mais c’est quand même pas mal vu les circonstances.

Bliss : Quelles nouvelles du DVD « définitif » de Blade Runner ?

Charles de Lauzirika :  Autant que je le sache la situation n’a pas changée. Il n’y a pas eu beaucoup d’activité sur le projet ces deux dernières années. Mais un jour proche, j’espère, nous aurons le feu vert et pourrons avancer. C’est une honte que les fans soient privés ainsi. Pour paraphraser Roy Batty : « Si seulement ils pouvaient voir ce que j’ai vu avec leurs yeux ». Il y a vraiment un fantastique matériau à explorer.

Bliss : Quels sont vos projets actuels ?

Charles de Lauzirika : Le plus gros en ce moment est Kingdom of Heaven, le film de croisades épiques de Ridley Scott. Le film est monstrueux et le DVD est un projet très ambitieux. Je travaille aussi sur Domino pour Tony Scott, Tristan & Isolde for Kevin Reynolds et quelques autres dont je ne peux pas encore parler. Mais surtout, j’essaie que mon propre film se fasse. Je suis très content avec le script et j’espère tourner à cette époque l’année prochaine.

Bliss : David Fincher a-t-il commenté la version longue d’Alien 3 de la Quadrilogie ?

Charles de Lauzirika : Je n’ai pas eu de contact avec Fincher et n’ai absolument aucune idée de ce qu’il pense de l’édition spéciale d’Alien 3. Il a désavoué le film et j’ai désavoué le DVD, alors je ne suis pas sûr qu’il y a de quoi parler. J’adorerais produire le DVD d’un film dont il serait vraiment fier. Il est un réalisateur exceptionnellement doué et c’est une honte que ma chance unique de produire le DVD pour l’un de ses films fut celui qui ne l’intéresse pas du tout. Mais je suis malgré tout heureux d’être le premier producteur DVD à avoir créé un long et approfondi documentaire sur l’un des films de David Fincher.

Propos recueillis et traduits en novembre 2004 par François Bliss de la Boissière

Version originale anglaise complète

Bliss : Please, for the record, state your current job title and the company (ies) you work for…

Charles de Lauzirika : I’m currently a freelance DVD producer and frustrated filmmaker.  I have offices at Deluxe Digital Studios, who have been kind enough to provide a roof over my head.  Naturally, I have a longtime relationship with Scott Free, which continues to this day, but my services are also available to other filmmakers depending on my availability. I’ve worked with almost all of the major studios now and currently enjoy continuing business relationships with many of them.

My core staff consists of about three people but depending on the workload, that number could easily go up depending on the workload.  For Spider-Man 2, I had four editors, a coordinator, an associate producer and a couple of production assistants.  For Alien Quadrilogy, I had even larger team, but of course, it was a much larger project, over a much longer period of time.

Bliss : Alien Quadrilogy had some of the most complete bonus of all time, so does Black Hawk Down, and the Bonus material on Spider-Man 2 are supposed to total 10 hours (audio commentaries included I suppose)… How come your projects become so enormous ? Is it something you decide up front ? Or your way of digging so deep for material, that you come up with so much ? No question about it that you’re looking for quality but still you end up with both quality and quantity that puts any other projects to shame. Is it in your nature to work all the way or a conscious decision ?

Charles de Lauzirika : I simply don’t believe in intentionally creating incomplete or superficial content. Sometimes you have no choice, for legal reasons, for marketing reasons or because certain material is lost or unavailable.  But I always try to load my discs up with as much quality material as I can.  It’s not always possible but I never want to create a disc that leaves people begging for a double-dip.  Ultimately, I just try to make discs that I myself would want to own, so that makes understanding my process very easy to grasp.

Bliss : So much material to gather must cost a lot of money and time to the production… How do you obtain their agreement to such a huge commitment? The Spider-Man 2 DVD would sell great without so much work (and money) anyway, how do you convince the production ?

Charles de Lauzirika : Well, apparently I’ve recently gained a reputation in the DVD industry for being expensive, or only taking on big budget projects. That’s certainly not my intention. A big film deserves a big DVD, and a big DVD simply costs big money. I’ve done plenty of smaller discs for ridiculously meager budgets as well. The variables are always different. Having said that, the large scope of the Spider-Man 2 DVD wasn’t a tough sell for Sony. It’s their biggest film of the year and they wanted a big, impressive special edition that not only satisfied fans but also silenced all the critics of the first Spider-Man DVD, which I was not involved with. But you’re right, Spider-Man 2 would be a huge seller even if you didn’t put any supplements on it.  But I don’t think the fans would have been particularly happy about it.

Bliss : For Alien your work was one of research, but did you start working up front to make the Spider-Man 2 DVD ? How much were you able to decide and ask for before or during principal photography ?

Charles de Lauzirika : I was approached by Sony to produce the Spider-Man 2 DVD long before photography began. But because of the very tight security on this project, I really had to beg and plead for every scrap I could get a long the way.  Fortunately, Avi Arad and Kevin Feige at Marvel were incredibly supportive from the very beginning, so thanks to their enthusiasm, I was able to shoot the multi-angle « Enter The Web » featurette while the film was still in production. Beyond that, most of my work took place after the film wrapped. I’ve been luckier on Ridley Scott projects, as you can see in the documentary for Matchstick Men. He gave me total access from the very beginning, and the result is an extremely rare glimpse into the creative process of a master filmmaker. I find that material to be far more insightful than the promotional interviews I sometimes have to use to cobble together featurettes.

Bliss : You rightfully despise the promotional documentaries we see on too many DVD, so how did you avoid it on the Spider-Man 2 DVD (if you did avoid it) ?

Charles de Lauzirika : I’m not sure if we avoided it or not.  Not entirely, anyway. I mean, it’s certainly less promotional and fluffy than a lot of featurettes for new films on other DVDs, but it’s still not as immersive as I would have hoped.  At least I was allowed to cover a lot of different kinds of material this time. See, that’s the problem.  For new blockbuster films, there are a lot of politics involved. A lot of control issues. The DVD supplements are sometimes seen more as a marketing tool than as a meaningful archive of substantive material.  Being a new movie, they are still trying to sell the film, rather than trying to shed light on the hard work that went into it. Again, I’ve gotten lucky on some new films, but I find it much easier to put together quality supplements on older films that don’t have the full attention of the filmmakers. I hate saying that, but that’s just the way it is sometimes.

Bliss : What was the most unusual/hard to do bonus you succeeded on this Spider-Man 2 DVD ?

Charles de Lauzirika : I’ve always wanted to do a multi-angle on-set featurette that allowed viewers to see what it was really like to set up a shot. How much time it takes, how many decisions have to be made, all for a few seconds of film. I had never seen it done before quite like this. I’ve seen some multi-angle behind-the-scenes material on other discs that fake the « real-time » experience, but I wanted to make it as real as possible for the viewer, to put them in the moment. So « Enter The Web » was born. It’s not perfect, but it’s a good start. I’ll make it even better next time.

Bliss : Even with this huge projects, are there still some ideas and materials that didn’t make the DVD, and why ?

Charles de Lauzirika : Well, obviously there are no deleted scenes, but that’s enitrely the filmmaker’s decision. There has already been plenty of talk about Spider-Man 2.5, so we’ll have to see what happens with that. Otherwise, most of what I wanted to include on the disc is there. It’s just the tone and substance is not exactly what I had in mind. But it’s still pretty damn good, considering.

Bliss : What’s the last update on the Blade Runner DVD project ?

Charles de Lauzirika : As far as I know, its status hasn’t changed.  There hasn’t been a lot of activity on it in the last couple of years.  But hopefully, one day soon, things will get cleared up and we’ll be able to proceed.  It’s a shame the fans are being deprived like this.  To paraphrase Roy Batty, « If only they could see what I have seen with their eyes. »  There’s some truly fantastic material to explore.

Bliss : On what DVDs are you working now ?

Charles de Lauzirika : The big one I’m working on right now is Kingdom of Heaven, Ridley Scott’s new crusades epic. It’s a massive film and likewise, the DVD is a very ambitious undertaking. I’m also working on Domino for Tony Scott, Tristan & Isolde for Kevin Reynolds, and a few others I can’t talk about yet. Mostly, I’m just trying to get my own film made. I’ve got a script I’m very happy with and I’m hoping to be shooting by this time next year.

Bliss : Once the job done without him, what did Fincher said about your Alien 3 cut on Alien Quadrilogy  ? Did you work on any of his past DVD ? Will you ?

Charles de Lauzirika : I haven’t had any direct contact with Fincher and have absolutely no idea what he thinks of the Alien 3 Special Edition. He disowned the film and I disowned the DVD, so I’m not sure there’s a lot to talk about. I would love to produce the DVD for a film he’s truly proud of. He’s an exceptionally gifted filmmaker and it’s a shame that my one chance to produce a DVD for one of his films was the one he had no interest in. But I’m still happy to have been the first DVD producer to create a in-depth, longform documentary on one of Fincher’s films.

Propos recueillis en novembre  2004 par François Bliss de la Boissière

 

(Publié partiellement en 2004 dans les mensuels Première et Les Années Laser)


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Claude Chabrol en dédicace : l’événement tranquille

Mercredi 17 septembre, sept mois après l’inauguration du cinéma MK2 Bibliothèque à Paris avec son film Les fleurs du Mal, Claude Chabrol est venu dédicacer le DVD de son film dans la boutique DVD du même cinéma.

Claude Chabrol REUTERS/Fabrizio Bensch

Une première pour le milieu du DVD initiée par la boutique MK2 qui espère organiser des séances de dédicaces tous les deux mois. Chabrol s’est-il fait prier pour venir ? « Un coup de fil en juillet et il a dit oui aussitôt » assure son entourage du jour. Plus fâché avec la vidéo Chabrol ? « Je n’aimais pas la qualité VHS nous confiera-t-il, le DVD ça va« . Avec un bémol tout de même : « Les scènes coupées, les bêtisiers, je trouve ça inutile. Si c’est coupé c’est bien parce que ça ne mérite pas d’être vu » se défendra-t-il tout en reconnaissant avoir jeté un œil sur les bêtisiers de ses collègues metteur en scène. Disponible et jovial pour la presse comme pour la poignée d’amateurs venus le voir, après quelques dizaines de signatures apposées sur presque autant de DVD de son film, Chabrol est reparti comme il est venu, tranquille. On le remarquera un peu plus tard attablé au café du MK2…

François Bliss de la Boissière

(Publié en 2003 dans le mensuel Les Années Laser)

 


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Jim Ward/Lucasfilm : DVD mode d’emploi

Producteur exécutif chez Lucasfilm, Jim Ward a la responsabilité mondiale des licences Star Wars et Indiana Jones au cinéma, à la télévision et en DVD. Juste après George Lucas. Interview…

Jim Ward (c) Lucasfilm & TM. All rights reserved.

Bliss : Avec quelle fréquence consultez-vous George Lucas ?

Jim Ward, Vice-Président du Marketing/Lucasfilm : Cela dépend où nous sommes dans le cycle de production d’un projet. Au lancement d’un film, nous nous voyons chaque jour. Moins depuis qu’il tourne Episode III à Sydney* en Australie. Je lui ai parlé la semaine dernière (fin août, ndlr).

Bliss : Combien de gens chez Lucasfilm s’occupent de la production des DVD ?

Jim Ward : Si vous additionnez les sept activités, Industrial Light & Magic, Skywalker Sound, Lucas Digital, Lucas Licensing, LucasArts, Lucas Online et le récent Lucasfilm Animation Ltd de la société Lucasfilm Ltd originale fondée en 1971, vous pouvez comptabiliser 1800 à 2000 salariés (THX est dorénavant indépendant, ndr). Quand la production d’un DVD est décidée, nous assemblons une petite unité très concentrée de seulement dix à quinze personnes. Pour les suppléments nous recrutons des documentaristes, comme John Shenk sur Episode I et II. Nous avons confié le design des menus au talent de Van Ling (The Abyss, Starship Troopers, Titanic…) qui a la responsabilité technique de l’ensemble. Cette équipe négocie les meilleurs partenaires au cas par cas avec des sociétés spécialisées d’authoring et de compression comme DVCC ou PDSC. En général, la société THX avalise la qualité d’un DVD une fois le travail terminé. Pour les DVD Lucasfilm, THX valide rigoureusement la qualité à toutes les étapes. Et, toujours selon les situations, nous confions la duplication à des sociétés comme Sony (Episode I) ou Deluxe (Episode II).

Bliss : Comment se passent vos relations avec vos distributeurs ?

Jim Ward : Ils sont de bon conseil, ils connaissent bien le marché du DVD, les enjeux économiques. Nous discutons avec eux. Néanmoins, vis à vis de la Fox nous avons le dernier mot sur les Star Wars dont la licence appartient à Lucasfilm. Dans ce cas précis, ce sont nos propres risques financiers qui sont en jeu. Les décisions sont prises en commun avec Paramount sur les Indiana Jones. Universal est plutôt en charge d’American Graffiti et la Warner de THX 1138, le tout premier film de George Lucas.

Bliss : Lucasfilm supervise les versions internationales des DVD ?

Jim Ward : Oui, d’autant que le marché international est dorénavant plus grand pour Lucasfilm que le marché intérieur américain. Les recettes internationales d’Episode I ont dépassé pour la première fois celles des États-Unis. Est-ce que nous faisons confiance à nos studios partenaires pour comprendre les besoins de chaque pays ? Absolument. Nous n’envoyons personne sur place, mais THX reçoit les travaux de chaque pays et les valide.

Bliss : À quand le film THX 1138 et les trois premiers Star Wars en DVD ?

Jim Ward : Aucune date n’est décidée pour THX 1138 mais nous y travaillons avec Universal. Quant aux premiers Star Wars, c’est vraiment un problème d’emploi du temps de George Lucas. N’oubliez pas qu’il tourne trois films coup sur coup et sort aussi les DVD.

Bliss : Quelle est la disponibilité de George Lucas dans la création des suppléments DVD ?

Jim Ward : Cela a beaucoup changé depuis Episode I. A l’époque le marché du DVD n’était pas encore bien implanté, et ils n’avaient pas du tout été envisagés pendant la préparation et le tournage du film en 96-97. L’expérience aidant, pour Episode II nous avions réfléchi un peu plus à l’avance, et nous irons plus loin encore avec Episode III. Nous avons une équipe sur le plateau pour filmer le tournage. Mais actuellement, George Lucas est d’abord et avant tout concentré sur le film.

* Star Wars : Episode III : début du tournage 30 juin 2003, sortie salles en 2005.

Propos recueillis par François Bliss de la Boissière

(Publié en 2003 dans le mensuel Les Années Laser)

 


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Crève Smoochy crève ! (Death to Smoochy)

Un animateur sans scrupule de télévision pour enfants utilise tous les moyens à sa disposition pour discréditer son successeur candide mais intègre.

Death to Smoochy

Décousue, pénible, ni pour enfants ni pour adultes, malgré un casting étonnant et des décors très travaillés, cette satire au vitriol des émissions pour enfants est un film raté pour le réalisateur Danny DeVito qui ne réussit pas à retrouver l’équilibre du fameux affrontement marital de La Guerre des Roses.

Comédie
Réalisateur : Danny DEVITO.
Scénario : Adam RESNICK.
Acteurs : Robin WILLIAMS, Edward NORTON, Catherine KEENER.
Musique : David NEWMAN.

DVD Zone 2

Images

Parfaites et très soutenues, les couleurs et éclairages rappellent le joli film Dick Tracy mais, hélas, tombent à plat.

Son

La VF oublie un peu les canaux arrière contrairement à la VO, et la spatialisation est de toutes façons inégale. Bon point de la VF : les morceaux chantés gardent les voix originales des comédiens.

Bonus

En VOST : Coulisses du tournage ; 10 scènes coupées ; bêtisier, plus drôle que le film hélas : 6 galeries de photos au défilement bien trop lent ; excellente chute en bonus caché. En VO non sous-titrée : commentaire audio du chef opérateur (non annoncé) et d’un Danny DeVito qui s’excuse de regarder le film au lieu de parler plus souvent ! 3 bandes-annonces dont 1 courte version radicale signée « Danny ».
DVD-ROM : Ice Show Interactif (fonctionne très mal et, en plus : l’éditeur force l’installation d’un lecteur DVD !)

Format film : 1.85.
Format cinéma : 16/9 compatible 4/3.
Versions sonores : VF, VO, et italienne en 5.1.
Sous-titres : Français, anglais, italiens et arabes. Anglais et italiens pour malentendants.
USA – 2002 – Couleurs – 105’ – Warner – DVD-9.

François Bliss de la Boissière

(Publié en 2003 dans le mensuel Les Années Laser)

 


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Arrête-moi si tu peux (Catch Me if You Can)

Fuyant le divorce de ses parents, un jeune homme débrouillard escroque les banques et déjoue les limiers du FBI en se faisant passer tour à tour pour un professeur, un pilote de ligne, un médecin ou un avocat.

catch_me_if_you_can

Fable « légère » devant permettre à un Spielberg toujours bouillonnant de respirer après les copieux et complexes A.I. Intelligence Artificielle et Minority Report, ce film presque musical au rythme aussi soutenu que son tournage au galop brille d’un éclat particulier. Notamment grâce à Janusz Kaminski, directeur de la photo aussi à l’aise ici dans les clinquants décors colorés des années 60 que dans les univers sombres et futuristes des précédents Spielberg, et – il faut bien l’avouer encore une fois – grâce à la mise en scène virtuose d’un réalisateur qui, à 57 ans, n’a pas fini de se renouveler et de surprendre son public, amateurs et détracteurs compris. Un Spielberg divertissant plus au service des acteurs que d’habitude (quel casting !) à visionner comme il s’annonce : avec légèreté.

Comédie dramatique
Réalisateur : Steven SPIELBERG.

Scénario : Jeff NATHANSON d’après le livre de Stan REDDING et l’histoire vraie de Frank W. ABAGNALE.
Acteurs : Leonardo DICAPRIO, Tom HANKS, Nathalie BAYE.
Musique : John WILLIAMS.

DVD Zone 2

Images

La compression aurait pu être meilleure, mais la gamme étendue et éclatante des couleurs est encore plus spectaculaire sur DVD qu’en salle.

Son

Quoique faisant bien son travail, la VF 5.1 reste bien pâle comparée à la VO 5.1 et surtout à la dynamique DTS.

Bonus

Sur le 2e DVD : En VOST, 7 modules thématiques de 3′ à 28′ pour un total de 78′, en réalité, comme sur la plupart des DVD Spielberg, un making-of saucissonné pour dissimuler le peu de matière réellement originale. Remarquable pour une fois, en l’absence d’effets spéciaux à expliquer, les coulisses du tournage montrent enfin Spielberg en metteur en scène derrière la caméra et en directeur d’acteur. Bien titré « Choisis-moi si tu peux », le chapitre consacré au casting rejoint les confidences du fidèle compositeur John Williams, les entretiens avec le vrai Frank Abagnale et un consultant du FBI pour expliquer en détail la genèse et la création du film, le tout en un mélange habile et crispant d’informations et de promotion. 3 jolies galeries de photos sur le casting, les coulisses et les costumes complètent le tout.

Format film : 1.85.
Format DVD : 16/9.
Versions sonores : VF et allemande en 5.1 ; VO en 5.1 DD et DTS.
Sous-titres : Français, anglais (pour malentendants mais non précisé), allemands, russes et hébreux.
USA – 2002 – Couleurs – 135’ – Universal Pictures – 1 DVD-9 + 1 DVD-5.

François Bliss de la Boissière

(Publié en 2003 dans le mensuel Les Années Laser)

 


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Joe Kidd

Un habile dilettante est forcé d’intervenir dans le conflit qui oppose un gros propriétaire terrien et un rebelle luttant pour le respect des droits des mexicains.

Joe Kidd

Malgré la présence charismatique de Clint Eastwood et du toujours très juste Robert Duvall, le traitement trop burlesque du film à la recherche d’un ton western spaghetti nuit à un sujet à l’origine très sérieux. Morceau de bravoure à voir éventuellement : une locomotive conduite par Eastwood traversant un saloon…

Western
Réalisateur : John STURGES.
Scénario : Elmore LEONARD.
Acteurs : Clint EATSWOOD, Robert DUVALL, John SAXON.
Musique : Lalo SCHIFRIN.

DVD Zone 2

Images

Belle déclinaison d’ocres, de bruns et de clairs-obscurs pour une image presque réaliste. Légers fourmillements dans les arrière-plans.

Son

Mat et sans relief en VF. Modeste, la VO est nettement plus claire.

Bonus

Aucun.

Format film : 2.35 Cinémascope.
Format DVD : 16/9 compatible 4/3.
Versions sonores : VF, VO, allemande, italienne et espagnole en mono.
Sous-titres : 16, dont français, anglais, allemands, italiens, espagnols, norvégiens, finlandais et russes.
USA – 1972 – Couleurs – 84’ – Universal Pictures – DVD-9

François Bliss de la Boissière

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Fureur Apache (Ulzana’s Raid)

Un vieil éclaireur spécialiste des indiens et un jeune lieutenant sorti de l’école d’officiers se lancent aux trousses d’un groupe d’Apaches sanguinaires échappé de sa réserve.

Ulzana-s-Raid

Plutôt que de laisser une femme blanche entre les mains des Apaches, un soldat la tue de sang-froid et se suicide aussitôt ! Capables des pires sauvageries, images sanglantes à l’appui, les caricaturaux indiens de ce film justifient ici une chasse à l’homme nihiliste aux relents idéologiques ambigus, voire nauséeux. C’est malheureusement le prix à payer pour une balade dans les plaines et rocailles asséchées de l’Arizona.

Western
Réalisateur : Robert ALDRICH.
Scénario : Alan SHARP.
Acteurs : Burt LANCASTER, Bruce DAVISON, Jorge LUKE.
Musique : Frank DEVOL.

DVD Zone 2

Images

Qualité inégale tout au long du film, notamment en terme de compression, le pire étant au début avec neige et taches noires.

Son

La VF est aussi percutante pour du mono que la VO pour tout ce qui est musique et sons, sauf pendant les dialogues où l’inévitable sonorité studio de la VF écrase au passage les bruitages.

Bonus

Aucun

Format film : 1.85.
Format DVD : 16/9.
Versions sonores : VF, VO, allemande, italienne et espagnole en mono.
Sous-titres : 16, dont français, anglais, allemands, italiens, espagnols, danois, arabes et hébreux.
USA – 1972 – Couleurs – 99’ – Universal Pictures – DVD-9.

François Bliss de la Boissière

(Publié en 2003 dans le mensuel Les Années Laser)

 


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Les Écumeurs (The Spoilers)

Pendant la ruée vers l’or en Alaska, un homme floué par un juge corrompu se fait aider par sa maîtresse, propriétaire d’un saloon, pour récupérer par la force sa mine d’or.

the-spoilers

Western plutôt obscur mais intéressant pour sa délocalisation en Alaska plutôt que dans l’Ouest et pour le couple Marlene Dietrich – John Wayne. A découvrir aussi pour les robes incroyables de Dietrich – ange survolant la gadoue, pour la reconstitution parfois impressionnante de Nome, une petite ville hyper active de l’Alaska en 1900, pour une très violente scène de bagarre à poings nus entre John Wayne et Randolph Scott, et pour la vraie gifle de Marlene Dietrich qui décoiffe la montagne John Wayne.

Western
Réalisateur : Ray ENRIGHT.
Scénario : Laurence HAZARD et Tom REED d’après le roman de Rex BEACH.
Acteurs : Marlene DIETRICH, John WAYNE, Randolph SCOTT.
Musique : Hans J. SALTER.

DVD Zone 2

Images

Un joli noir et blanc entaché par de petits, mais nombreux, points blancs et égratignures.

Son

VF plate et sans valeur aux bruitages quasi inexistants. VO beaucoup plus dynamique et détaillée avec, incontournable, la voix de Marlene Dietrich.

Bonus

Aucun

Format film : Plein écran.
Format vidéo : 4/3.
Versions sonores : VF, VO, allemande, italienne et espagnole en mono.
Sous-titres : 16, dont français, anglais, allemands, italiens, espagnols, hollandais et arabes.
USA – 1942 – Noir & blanc – 84’ – Universal Pictures – DVD-9.

François Bliss de la Boissière

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Le traitre du Far West (The Virginian)

Une jeune institutrice de la Nouvelle Angleterre découvre avec surprise l’amour et les rudes mœurs des cow-boys du Wyoming en lutte avec des voleurs de bétail.

the-virginian

Naïf et bon enfant, ce western sans indien où les jolies toilettes des femmes sont aussi improbables que les chemises blanches des vachers qui poussent parfois la chansonnette, court après une morale tout aussi candide de la civilisation face à la sauvagerie.

Western
Réalisateur : Stuart GILMORE.
Scénario : Frances GOODRICH, Albert HACKETT et Howard ESTABROOK.
Acteurs : Joel MCREA, Brain DONLEVY, Sonny TUFTS.
Musique : Daniele AMFITHEATROF.

DVD Zone 2

Images

Pour l’essentiel très bien conservées, les formidables couleurs Technicolor redonnent vie aux matières des costumes et à la nature verdoyante.

Son

Non seulement les voix de la VF sont beaucoup trop en avant mais des bruitages inexistants sur la VO ont été rajoutés (des foules de grillons par exemple) signalant qu’il s’agit là encore d’un film avec une partition musicale différente en VF et en VO ! Même vieilli, le tout est beaucoup plus naturel en VO.

Bonus

Aucun

Format cinéma : Plein écran.
Format DVD : 4/3.
Versions sonores : VF, VO, allemande, italienne et espagnole en mono.
Sous-titres : 16, dont français, anglais, allemands, italiens, espagnols, portugais, danois et turques.
USA – 1945 – Couleurs – 83’ – Universal Pictures – DVD-9.

François Bliss de la Boissière

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Flubber

Un professeur aussi génial que distrait invente un caoutchouc magique aux possibilités plus extraordinaires les unes que les autres.

Flubber

Robin Williams fait le fou gentil comme prévu mais la vraie vedette est le fameux Flubber, un caoutchouc prodigieux prétexte à de nombreux effets spéciaux et rebondissements, au sens littéral. Techniquement impeccable, très inventif et souvent drôle, mésestimé à sa sortie, voilà un film tous publics à redécouvrir sans arrière pensée.

Comédie familiale
Réalisateur : Les MAYFIELD.
Scénario : John HUGUES et Bill WALSH d’après l’histoire de Samuel W. TAYLOR.
Acteurs : Robin WILLIAMS, Marcia GAY HARDEN, Christopher MCDONALD.
Musique : Danny ELFMAN.

DVD Zone 2

Images

Couleurs et noirs sont denses, les images réelles fusionnent parfaitement avec celles de synthèse signées ILM.

Son

De la musique multi-instrumentale de Danny Elfman aux rebonds invraisemblables du super caoutchouc dans toutes les directions, ce DVD est un véritable test technique pour votre installation, en VF comme en VO.

Aucun bonus

Format film : 1.85.
Format DVD : 16/9.
Versions sonores : VF, VO et hollandaise en 5.1. Tchèque et hongroise en stéréo.
Sous-titres : Français, anglais, hollandais, tchèques, hongrois, hébreux. Anglais pour malentendants.
USA – 1997 – Couleurs – 90’ – Buena Vista – DVD-9.

François Bliss de la Boissière

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Collège attitude (Never Been Kissed)

Une journaliste débutante revit les tracas de son adolescence à l’occasion d’une enquête sur la vie au lycée.

Never-Been-Kissed

Énième variation romantique et préfabriquée sur la terrible vie des lycéens américains avec, cette fois, une Drew Barrymore si décomplexée qu’elle joue le ridicule avec une sincérité confondante.

Comédie
Réalisateur : Raja GOSNELL.
Scénario : Abby KOHN et Marc SILVERSTEIN.
Acteurs : Drew BARRYMORE, David ARQUETTE, John C. REILLY.
Musique : David NEWMAN.

DVD Zone 2

Images

Nettes et sans histoire.

Son

C’est surtout la musique qui déclenche les voies arrière et l’on remarque des basses et un écho plus efficaces sur la VO que sur la VF.

Bonus

Aucun.

Format film : 2.35 Cinémascope.
Format DVD : 16/9 compatible 4/3.
Versions sonores : VF, VO, allemande, italienne et espagnole en 5.1.
Sous-titres : Français, anglais, hollandais, allemands, italiens, espagnols et suédois.
USA – 1999 – Couleurs – 103’ – Fox/FPE – DVD-9.

François Bliss de la Boissière

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Désirs secrets (Alice Adams)

Une brillante jeune femme issue d’une famille modeste rêve de s’arracher à sa condition sociale en trouvant l’amour.

alice-adams

A la fois légère par son ton et sérieuse par son thème, cette chronique sociale de 1935 fut l’écrin idéal pour une Katharine Hepburn aussi crédible ici en cendrillon moderne qu’en reine dans d’autres films.

Comédie dramatique
Réalisateur : George STEVENS.
Scénario : Dorothy YOST, Mortimer OFFNER, Jane MURFIN, d’après le roman de Booth TARKINGTON.
Acteurs : Katharine HEPBURN, Fred MCMURRAY, Fred STONE.
Musique : Roy WEB.

DVD Zone 2

Images

Une grosse rayure passagère et quelques sauts de pellicule ne gâchent en rien un joli noir et blanc d’époque.

Son

Dialogues et bruitages sont tellement audibles en VF contrairement à la VO nettement en deçà qu’on dirait la piste VF dopée. Mystère d’époque encore à expliquer : la partition musicale de la VF est différente de la VO !

Bonus

Courte présentation de Serge Bromberg.

Format film : Plein écran.
Format DVD : 4/3.
Versions sonores : VF et VO en mono.
Sous-titres : Français.
Collection Classique de Poche RKO à moins de 15 €.
USA – 1935 – Noir & blanc – 100’ – éditions Montparnasse/MGM – DVD-5.

François Bliss de la Boissière

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35 heures c’est déjà trop ! (Office Space)

Plutôt que de sombrer dans une dépression nerveuse, un employé dégoûté par son entreprise informatique banale adopte une attitude je m’en foutiste mi salutaire mi suicidaire, au point d’entraîner quelques collègues dans une arnaque maladroite.

office_space

Cette comédie douce amère écrite et réalisée par le créateur des grinçants Beavis et Butt-head dénonce l’aliénation de la vie de bureau avec un cynisme inattendu. Version soft du fameux Fight Club subversif, les traits d’humour sont sobres, souvent vachards et justes. Jennifer Aniston ne fait certes que passer, mais le film, lui, reste en mémoire. Une bonne surprise à découvrir.

Comédie
Réalisateur : Mike JUDGE.
Scénario : Mike JUDGE.
Acteurs : Ron LIVINGSTONE, Gary COLE, Jennifer ANISTON.
Musique : John FRIZZEL.

DVD Zone 2

Images

Fidèles au sujet du film, les couleurs sont tièdes.

Son

Quelques séquences oniriques avec écho d’outre-tombe et une bande musicale pigmentée de rap signalent que, malgré une répartition assez homogène sur toutes les voies, la VF n’a vraiment pas l’amplitude de la VO. Sans parler du doublage saccagé de l’important chef de service trop suave pour être honnête interprété par Gary Cole.

Bonus

Bande-annonce en 16/9 et en VO mono non sous-titrée.

Format film : 1.85.
Format DVD : 16/9.
Versions sonores : VF, VO, allemande, italienne et espagnole en 5.1.
Sous-titres : français, anglais, italiens, espagnols, danois, norvégiens, suédois et hollandais. Anglais et allemand pour malentendants.
USA – 1999 – Couleurs – 85’ – Fox/FPE – DVD-9.

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Ivre de femmes et de peinture (Chihwaseon)

Un peintre calligraphe coréen célèbre du XIXe siècle s’interroge sur le parcours aussi exceptionnel qu’accidentel qui l’a conduit de la mendicité à la cour du Roi, puis à nouveau à la rue.

IVRE DE FEMMES ET DE PEINTURE

Reconnu en France depuis Le Chant de la fidèle Chunhyang en 2000, le réalisateur coréen Im Kwon-Taek est en réalité en activité depuis 1962 ! Inspiré de la vraie vie du peintre Ohwon, son dernier film est une chronique à la fois intimiste et historique où le destin d’un pauvre ère devenu artiste privilégié malgré lui rejoint la grande histoire coréenne du XIXe siècle. Petit chef d’œuvre plastique et narratif, rarement la caméra a aussi bien approché le mystère du geste du peintre. Avec la qualité de sa reconstitution historique et la finesse de son propos le film réussit également à être politique en témoignant du déclin d’une société encore médiévale au moment où, en 1884, Chine et Japon se disputent encore la Corée. Phrase clé du personnage qui résiste à une commande du Roi : « Pour un artiste la répétition signifie la mort ».

Historique
Réalisateur : Im Kwon-Taek.
Scénario : Kim YOUNG-OAK et Im KWON-TAEK.
Acteurs : Choi MIN-SIK, Ahn SUNG-KI, You HO-JEONG.
Musique : Kim YOUNG-DONG.

DVD – Zone 2

Images

La gamme des couleurs est volontairement sobre et naturelle, le DVD s’applique à les reproduire fidèlement tout en maintenant des contrastes très solides. Bel équilibre. Défaut provenant de la pellicule : l’image n’est pas tout à fait stable.

Son

Formidable 5.1 exploitant toutes les voies pour retranscrire la finesse du bruissement des tissus et des feuillages comme les énormes coups de gong sourds d’une musique traditionnelle envoûtante !

Bonus

Magnifiques menus animés et sonorisés en 5.1 ; passionnant documentaire politique en VOST (20′) où le cinéaste se fait raser la tête en publique pour dénoncer les problèmes du cinéma coréen face à la censure, aux quotas et à l’hégémonique puissance du cinéma américain (!) ; bande-annonce en 16/9 et VOST ; filmographies du réalisateur et des deux acteurs principaux.

Format film : 1.85.
Format DVD : 16/9.
VO coréenne en 5.1 obligatoire.
Sous-titres : Français obligatoire.
Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2002.
Corée – 2002 – Couleurs – 112’ – Fox/FPE – DVD-9.

François Bliss de la Boissière

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Les Eaux troubles

Le retour d’une femme dans son village de pêcheur après une longue absence provoque un enchaînement de tensions passionnelles qui, à terme, lève le voile sur la mort mystérieuse de son frère.

les eaux troubles

Tourné dans la baie du Mont St Michel en 1948, ce drame rural où Jean Vilar fait une de ses rares apparitions cinématographiques a sans doute valeur historique, mais au-delà d’une éventuelle cinéphilie exacerbée et d’une passion aveugle pour Ginette Leclerc, on peut rester circonspect devant une syntaxe cinématographique aussi prétentieuse (jolis plans expressionnistes inutiles) que maladroite (fautes de raccords, mouvements de caméras hasardeux, etc.).

Drame
Réalisateur : Henri CALEF.
Scénario : Pierre APESTEGUY d’après la nouvelle de Roger VERCEL : Lames Sourdes.
Acteurs : Ginette LECLERC, Édouard DELMONT, Marcel MOULOUDJI.
Musique : Jean MARION.

DVD Zone 2

Images

Des contrastes magnifiques à peine pollués par un festival de rayures, taches et autres sauts de pellicules.

Son

Les violons excessifs écorchent les tympans au point d’étouffer des dialogues déjà bien rares.

Bonus

Interview récente du réalisateur ; filmographie et biographie de Ginette Leclerc en français et en anglais ; chapitres animés ; présentation des autres DVD de la collection.

Format film : 1.33.
Format DVD : 4/3.
Version sonore : VF mono.
Sous-titres : Anglais.
France – 1948 – Noir & blanc – 81’ – Les Documents cinématographiques – DVD-5.

François Bliss de la Boissière

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Carmen

Un chorégraphe contemporain monte et répète un ballet en version flamenco du célèbre opéra de Carmen.

Carmen-Carlos-Saura

Bel exercice de mise en scène dépouillée en huis clos où le spectateur suit l’histoire universelle de la farouche Carmen en passant des répétitions des ballets à la réalité des danseurs de flamenco et du chorégraphe amoureux, comme il se doit, de sa Carmen.

Drame musical
Réalisateur : Carlos SAURA.
Scénario/Chorégraphie : Carlos SAURA et Antonio GADèS d’après la nouvelle de Prosper MéRIMée et l’opéra de BIZET.
Acteurs : Antonio GADèS, Laura DEL SOL, Paco DE LUCIA.
Musique : Paco DE LUCIA.

DVD Zone 2

Images

Le piqué de la pellicule a ce petit rosé délicat et désuet des années 80 sans pour autant altérer des couleurs et des contrastes très soutenus. Tout irait bien si ce transfert film-DVD n’était pas réservé aux seules TV 16/9 !

Son

Les coups de talons et de castagnettes révèlent une piste centrale mono à l’amplitude surprenante. Les aigus de la piste VF saturent là où la VO espagnole, elle, résiste bien.

Bonus

Documentaire Histoire d’un film de 42′ en VF sous-titrée (le français courageux des intervenants espagnols oblige parfois à tendre l’oreille !) mêlant extraits du film et interviews récentes du metteur en scène, du chorégraphe et de l’interprète féminine ; bande-annonce en VF (et non en VO comme l’indique la jaquette) ; filmographies ; courte galerie de photos en n&b ; 10 bandes-annonces en VF et VOST de la très slim et élégante collection de DVD.

Format film : 1.85.
Format DVD : 16/9.
Versions sonores : VF et VO espagnole en mono.
Sous-titres : Français.
Prix de la meilleure contribution artistique au Festival de Cannes 1983.
Espagne – 1983 – Couleurs – 97’ – StudioCanal/Universal Music – DVD-9.

François Bliss de la Boissière

(Publié en 2003 dans le mensuel Les Années Laser)

 


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Jeux d’adultes (Consenting Adults)

Deux couples voisins se lient d’amitié au point de glisser vers une intimité dangereuse quand les intentions des uns et des autres s’avèrent très différentes.

consentingadults

Bon suspens classique, hitchcockien même avec une musique et un rythme inspirés du maître. Après un début trompeur, le dénouement est un peu prévisible, mais servi par un quatuor d’acteurs irréprochables, le scénario se laisse suivre sans trop de résistances.

Thriller
Réalisateur : Alan J. PAKULA.
Scénario : Matthew CHAPMAN.
Acteurs : Kevin KLINE, Kevin SPACEY, Mary Elizabeth MASTRANTONIO.
Musique : Michael SMALL.

DVD Zone 2

Images

Compression visible, notamment dans les scènes nocturnes. Petite dominante de rouge pas bien grave.

Son

Juste ce qu’il faut d’écho sur les canaux arrières. Rien d’indispensable.

Bonus

Aucun.

Format film : 1,85.
Format DVD : 16/9.
Versions sonores : VF et VO en 5.1.
Sous-titres : Français, anglais, hollandais, polonais, tchèques, hongrois, bulgares et arabes.
USA – 1992 – Couleurs – 95’ – Hollywood Pictures – DVD-9.

François Bliss de la Boissière

(Publié en 2003 dans le mensuel Les Années Laser)

 


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Délit d’innocence (An Innocent Man)

Un mari idéal et sans histoire est jeté en prison suite à la maladresse de policiers véreux.

an-innocent-man-movie

Scénario prétexte et balourd, interprétation plate avec un F. Murray Abraham inutile en second rôle, ce produit ne dépasse pas le niveau d’un mauvais téléfilm. Pour les nostalgiques du charme bourru d’un Tom Selleck toujours aussi peu expressif.

Policier
Réalisateur : Peter YATES.
Scénario : Larry BROTHERS.
Acteurs : Tom SELLECK, F. Murray ABRAHAM, Laila ROBINS.
Musique : Howard SHORE.

DVD Zone 2

Images

Contrastes convenables, mais les arrières plans fixes résistent mal à la compression.

Son

Buggé dirait-on en informatique : les voies arrières du 5.1 disparaissent et réapparaissent capricieusement (disparition à 00:27:55, réapparition à 00:30:17 ?) en VO comme en VF !

Aucun Bonus

Format film : 1.85.
Format DVD : 16/9 compatible 4/3.
Versions sonores : VF et VO en 5.1.
Sous-titres : Français, anglais et hollandais.
USA – 1989 – Couleurs – 109’ – Touchstone Pictures – DVD-9.

François Bliss de la Boissière

(Publié en 2003 dans le mensuel Les Années Laser)

 


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Le feu ne prend pas sur Xbox

L’édition spéciale DVD du film La Guerre du Feu ne fonctionne pas sur le lecteur DVD de la Xbox. C’est la faute à pas de chance…

La Guerre du Feu

La Guerre du Feu, le chef d’œuvre préhistorique de Jean-Jacques Annaud vient de sortir en DVD Zone 2. Quelle chance ! Enfin, il était temps pour un film si unique datant de 1981… Il s’agit heureusement d’une édition cartonnée de qualité avec documents d’époque et interview récente affolante d’anecdotes du réalisateur qui fait le singe à l’écran en souvenir. Film sans dialogues compréhensibles (les grognements des personnages correspondent néanmoins à un vrai langage « Ulam » inventé par le romancier Anthony Burgess (Orange Mécanique !!)), l’éditeur TF1 Vidéo a eu l’idée obligeante de prévoir une piste dite Audiovision. Il s’agit là d’une version commentée par une voix off à destination des aveugles et mal voyants qui auraient bien du mal à suivre une histoire sans dialogues intelligibles pour les hommes civilisés.

La guerre du son à l’allumage Xbox

Seulement voilà, au lieu de glisser cette option dans un menu Audio annexe comme l’éditeur l’avait fait pour Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, les gens responsable de l’authoring ont décidé d’offrir le choix dès le lancement du DVD. Ainsi, une fois la galette installée dans le tiroir, le logo de TF1 Vidéo, les mentions légales et le logo du CNC (Centre National de la Cinématographie) affichés, le DVD s’arrête sur un écran où il faut choisir entre deux menus : Touche 1, le film en Audiovision, Touche 2, le menu classique. Il faut donc appuyer sur le chiffre correspondant et une voix off nous prévient que, en fonction des différents lecteurs du marché, il faut parfois appuyer sur le bouton Enter en suivant. Vous suivez toujours ? Oui parce que là où cela devient embêtant pour la Xbox c’est que la manip’ ne fonctionne pas. Face à cette injonction impérative, la télécommande Xbox est complètement incapable de valider un choix. Ni chiffres, ni Enter, ni Title, ni aucun bouton ne réagit ! Et vous savez ce que cela veut dire pour quelqu’un qui utilise seulement sa Xbox pour regarder des films en DVD ? Ca veut dire qu’il ne peut pas du tout, mais alors pas du tout, voir La Guerre du Feu en DVD. A 33 euros le film ça fait quand même mal.

Coïncidences chaudes et malheureuses

Vous me direz que les clients qui ont à la fois La Guerre du Feu et une Xbox doivent être rares (pas de chances il y en a un qui a une tribune publique), que, comme nous l’a confirmé un journaliste chevronné du magazine Les Années Laser, tous les lecteurs de DVD ont des comportements atypiques. Selon les marques et les modèles, des réactions aberrantes peuvent survenir en fonction de telle ou telle option. Ce n’est pas que cela soit normal, mais c’est courant. Donc, grognon, j’ai mis la PlayStation 2 à l’épreuve, et le film d’Annaud est bien passé même s’il a fallu appuyer sur la touche Enter en plus du numéro (on était prévenu) alors que sur un lecteur DVD Samsung de base il a suffit d’appuyer sur le chiffre requis… C’est fou ce qu’on devient paresseux avec une télécommande…

Enfin, si vous vous posez la question, la réponse est non. Sans puce ni dézonage ou tripotages obscurs, ma Xbox est intègre. Mieux, elle est reliée au Xbox-Live. Si la chance tourne, Microsoft lira cette actu et permettra de télécharger une mise à jour du logiciel lisant les DVD de sa Xbox. On va bien avoir droit à un patch pour mettre à niveau un Unreal Championship qui l’est à peine. Alors updater un logiciel jusque là sans problème ne devrait pas poser de difficultés. Encore une raison de relier sa Xbox au réseau ?

François Bliss de la Boissière

(Publié en janvier 2003 sur Overgame)

 


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