Archives par mot-clé : Curly Monsters

Quantum Redshift : copie conforme

Qui aurait cru que le plagiat éhonté d’un jeu modèle réussirait à dépasser le maître. C’est pourtant ce que ce clone de WipeOut réussit à faire sur Xbox.

Quantum Redshift
Depuis le succès du premier WipEout de la PlayStation, les courses d’engins futuristes sont devenues obligatoires à tout catalogue qui se respecte. Au même titre que les courses de karts fantaisistes depuis Mario Kart. Nouvel arrivant dans le monde consoles avec la Xbox, Microsoft a donc cautionné sans remords le développement externe d’une imitation flagrante de Wipeout, la série exclusive de Sony sur PlayStation 1 et 2. Seulement voilà, à la surprise générale, Quantum Redshift réussit à faire plaisir là où le dernier WipEout (Fusion) né sur la PlayStation 2 laissait un petit goût d’inachevé.

Ride sans prétention

Absolument pas prétentieuse, cette course, ou plutôt ce ride digne d’une fête foraine, surprend par sa réalisation sans faille. Sans originalité aucune, il s’agit toujours de piloter des bolides futuristes sur coussin d’air le long de circuits en montagnes russes. Non content de glisser sur des parcours déjà bien accidentés, les six pilotes ont le loisir de se tirer dessus avec des armes récupérées sur le trajet. Comme le demande le genre, le plaisir de la vitesse est souvent giflé par des explosions qui arrêtent plus ou moins brutalement l’engin. Il faut s’y faire, après tout, un indicateur aussi simple que précis signale en permanence les armes disponibles et sur quel bouton (rouge ou bleu) il faut appuyer pour les déclencher. Idem pour le bouclier salvateur placé sur le bouton jaune. Là où, stylisé à l’extrême, le design des icônes de WipEout était parfois confus, la signalétique carrée, mais pas exempt d’effets spéciaux, de Quantum Redshift est d’une évidence confondante. Il en va de même de la progression dans les niveaux de difficultés. Pour accéder à la course suivante il faut évidemment arriver premier à la précédente, mais en cas d’échec, les points bonus glanés sur le parcours sont à disposition pour améliorer les capacités techniques de l’engin. Perdre la course ne signifie donc pas perdre son temps. A chaque tentative, le pilote capitalise quelque chose. C’est malin, simple et présenté avec assez de souplesse pour devenir un exemple de conception bien pensée. A tel point que, pour profiter des 16 circuits, il faut impérativement passer par les 5 modes de difficulté, y compris le niveau Novice souvent ignoré par orgueil. La puissance de la Xbox permet évidemment d’afficher quelques effets graphiques à la mode plus ou moins réussis (le fameux bump mapping, par exemple, qui crée une illusion de relief sur les textures planes) et on s’attardera en particulier sur les gouttes de pluie lumineuses qui éclaboussent le cockpit. Car, là aussi plus fort que la pluie de WipEout Fusion, ce sont de véritables orages qu’il faut parfois traverser à toute vitesse ici (son à l’appuie en vue du cockpit).

Belles aspirations mais guère d’inspiration

Sans la collaboration de graphistes talentueux comme en avaient profité les premiers WipEout (mais pas la version PS2 justement), le design général des pilotes, des engins et des décors de Quantum Redshift manquent nettement d’inspiration. Une exigence qui s’oublie très vite une fois la manette en mains. Car, en étant à la fois précis et d’une grande générosité (pas de pénalisation en se cognant aux bas-côtés, possibilité de survoler de grands pans de décors à la recherche de raccourcis…), le contrôle des engins allie confort et efficacité redoutable. Si toutes les imitations atteignaient ce niveau, tous beaux qu’ils sont, les modèles originaux n’auraient plus qu’à se remettre en question.

Quantum Redshift (Xbox / Curly Monsters – Microsoft / 1 à 4 joueurs / 16/9e : oui / Genre : Courses futuristes / Disponible / Score : A)

François Bliss de la Boissière

(Publié en novembre 2002 dans le mensuel de cinéma : Score #7)

 


Message aux lecteurs. Vous avez apprécié cet article, il vous a distrait un moment ou aidé dans vos recherches ? Merci de contribuer en € ou centimes de temps en temps : Paypal mais aussi en CB/Visa avec ce même bouton jaune sécurisé


Comme dans la rue, pas de minimum requis. Ça fera plaisir, et si la révolution des microtransactions se confirme, l’auteur pourra peut-être continuer son travail d’information critique sans intermédiaire. Pour en savoir plus, n
‘hésitez pas à lire ma Note d’intention.