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Best of jeux 2019 : Doubles Jeux

Qualifier 2019 d’année creuse après l’année creuse 2018 serait dévaluer une année où des réussites ont surgi de là où on ne les attendait pas forcément, voire pas du tout. 2019 serait plutôt une année de transition avant le barnum de l’année charnière entre ancienne et nouvelle génération de consoles que sera 2020. 

Les plus grands jeux et émois de l’année 2019 ont presque tous été des surprises. À l’heure du bilan de fin d’année, la sélection n’est plus une surprise, mais au moment de jouer, bien informé ou pas, chacun de ces jeux a dépassé ce que les joueurs en attendaient et, même, ce qu’ils étaient supposés capable d’offrir. Je m’explique un peu sous la liste ci-dessous…

Mes 10+ jeux préférés de 2019

1/ Metro Exodus

2/ CONTROL

3/ Days Gone

4/ Luigi’s Mansion 3

5/ The Legend of Zelda : Link’s Awakening (remake)

6/ Resident Evil 2 (remake)

7/ Destiny 2 : Nouvelle Lumière / Bastion des Ombres

8/ Dragon Quest Builders 2

9/ Arise : A Simple Story

10/ A Plague Tale : Innocence

11/ Sea of Solitude

Days Gone

Identités doubles

On savait l’équipe ukrainienne aux commandes de la série Metro passionnée et hyper compétente, mais pas au point de réussir à ce point leur sortie du métro moscovite avec Exodus. Il s’agit là autant d’un voyage complet que d’une succession de playfields façon open world savamment conçus. À quoi s’ajoutent des qualités poussées d’immersion charnelle en vue subjective qui placent la barre très haute.

Parce que Quantum Break, produit et (mal) dirigé par Microsoft, était quasi raté, il était difficile d’imaginer que Remedy allait retrouver aussi vite ses marques et ses aptitudes avec CONTROL. Et pourtant, quelle surprise et quelle réussite. À l’autre bout du spectre du Metro Exodus prenant l’air et le large, CONTROL joue le renfermé, cherche un dialogue entre exploration intérieure et architecture d’intérieur. Le gameplay psychokinétique et le décor fuyant se solidifient en se décomposant. Non seulement il fallait oser ce concept mais le réussir. 

Le bêtement mal aimé Days Gone a eu des hauts (son annonce et ses premiers extraits) et des bas (sa sortie critique mal appréciée) mais restera comme un des grands open world de cette génération. Sous leur apparence rustique et clichée, les personnages de motards grognards rejoignent les troupes humainement crédibles des personnages nés dans les studios Sony. Mal compris et, surtout, mal regardé, le faux ersatz de The Last of Us existe finalement à part entière. Et, sous le vent, la pluie et la neige, l’Oregon sauvage devient pour toujours un des plus beaux terrains à explorer, ressentir, et se faire peur. Même en se contentant de contourner les malaisantes hordes de zombies.

Confiés à des studios externes, Luigi’s Mansion 3 et Zelda : Link’s Awakening démontrent que les licences Nintendo les plus intimes arrivent à s’épanouir en-dehors des murs du temple Nintendo. Réussis et réinventés au-delà du raisonnable, ils donnent bon espoir que le savoir-faire et l’esprit Nintendo continuera d’exister même après le départ de la scène des géants créatifs japonais des années 80-90 et 2000.

Très éloigné de sa formule originale, Resident Evil VII a bien caché l’arrivée du formidable remake appliqué et pourtant modernisé de Resident Evil 2. Capcom est donc capable de faire cohabiter tradition et réinvention, et c’est une bonne nouvelle pour la suite de son programme.

Difficile de qualifier correctement le reboot de Destiny 2 en genre honni du gamer averti: le free to play. Et pourtant, d’un coup presque tout l’univers de Destiny 1 et 2 et de leurs extensions sont accessibles gratuitement. Rien n’oblige alors à acheter la dernière extension Bastion des ombres qui vaut sans regret son prix. Soulignons en passant que, avec ou sans Activision, Bungie est en train de tenir son pari de faire de Destiny une plateforme en ligne durable (un MMO ou presque) tout en gardant un esprit de campagne. Et de tous les FPS du marché, la prise en main des gardiens de Bungie est toujours des plus satisfaisantes. Et visuellement, la SF de Destiny reste la plus majestueuse.

Dans la famille Square Enix, je choisis sans hésiter ce Dragon Quest Builders 2 qui ne surprend pas vraiment sauf à proposer le bond en avant que l’on ne savait pas avoir besoin après un premier jeu déjà épatant. Une jolie preuve que les développeurs ont souvent une case d’avance sur les envies et souhaits des joueurs. Ça aussi est rassurant.

Parmi les nombreux jeux indés, et pas forcément pratiqués, je retiens Arise, A Plague Tale et Sea of Solitude parce qu’ils semblent ajuster leurs moyens techniques (plus ou moins limités) à leur envie narrative propre, et non l’inverse. Ils projettent une sincérité, une intégrité artistique, qui entrainent l’adhésion affective immédiate et durable du joueur. Ils ont une histoire à raconter et se servent d’abord du lien interactif avec le joueur pour la véhiculer. Nouvelle preuve, pour qui en douterait encore, que la magie du jeu vidéo n’a pas forcément besoin d’un énorme budget pour exister.

François Bliss de la Boissière

Arise : A simple story


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DOSSIER 4/5 : Jouer, mode d’emploi en famille 2003

Pour vous le jeu vidéo c’est… un lien social. Vous voulez… jouer avec vos parents, votre petit frère, votre grande sœur.

Ce qu’il faut savoir pour jouer en famille

Vous voulez convaincre papa et maman que les jeux sont une occupation géniale, les tenter de prendre la manette 5 mn pour « goûter », les embarquer un soir, enfin, dans une partie avec toute la famille réunie et vous en maître de cérémonie. Plus gros handicap pour entraîner un adulte dans un jeu vidéo : ils ne sont plus tellement sensibles aux mondes imaginaires. Faut se faire une raison, à quelques exceptions près, les dessins animés sont pour les enfants, les jeux vidéo aussi. Cela étant admis, les convaincre de faire une partie à plusieurs peut s’avérer plus facile à obtenir que prévu. A condition toutefois de respecter quelques précautions. Comme pour les enfants, l’âge des adultes est un facteur primordial. Pour des gens de 40 ans et plus, mieux vaut présenter un jeu sans leur proposer de jouer. Car il y a de fortes chances qu’ils n’arrivent à rien contrôler à l’écran avec la manette, qu’ils se sentent ridicules et tournent le dos pour de bon aux jeux vidéo. En dessous de 40 ans vous pouvez prendre le risque de leur tendre la manette, mais attention : en choisissant un jeu qui les intéressera assez pour qu’ils prennent le risque de paraître ridicule. À vous d’avoir découvert auparavant ses centres d’intérêts dans la vie. Pour simplifier, présenter un jeu de courses de voitures réaliste à papa sera rarement une erreur. Tenter maman avec un petit personnage mignon dans un jeu de plate-forme facile ou un jeu d’aventure, non plus. L’inverse serait en revanche catastrophique. Vous suivez le raisonnement ? Règles générales : ne pas imposer sa propre façon de jouer, aider discrètement par quelques conseils si la partie risque d’être interrompue inopinément, et laisser la personne avec la manette essayer des gestes absurdes à l’écran, quitte à choquer votre bon sens de joueur averti. Ce qui compte pour la personne à la manette c’est d’avoir l’impression d’avoir accompli quelque chose par rapport à elle-même, pas d’avoir réussi un objectif du jeu. Rassurer la personne par quelques compliments sur son habileté aidera considérablement. Eviter impérativement les remarques désobligeantes ou moqueries bon enfant sous peine d’arrêt brutal et définitif de votre démonstration.

Pour convaincre Papa…

  • Racing Evoluzione (Xbox)
    Les voitures sont vraiment belles, les décors réalistes aussi, et surtout la conduite est d’une facilité déconcertante. Idéal pour entraîner papa sans le cabosser. Plus réaliste et plus lourd, Gran Turismo Concept 2002 est aussi un bon exemple.
  • Tiger Woods PGA Tour 2004 (PlayStation 2, Xbox, GameCube et PC)
    Réaliste, posé et donc sérieux, voilà une simulation de golf idéale pour que papa se prenne au jeu malgré lui. Si les réglages le laissent de marbre, tentez donc Rocky sur consoles. L’exemple sera frappant.
  • FIFA 2004 (PlayStation 2)
    Ce n’est sans doute pas le meilleur jeu de foot, mais le sigle officiel, les équipes connues et les vrais matches font craquer n’importe quel amateur de foot, même du dimanche.

Pour convaincre maman…

  • Luigi’s Mansion (GameCube)
    Sans misogynie aucune, le principe de l’aspirateur qui aspire tout fera forcément mouche chez maman, surtout dans un environnement presque en 2D facile d’accès. Le célèbre Pac-Man des années 80 reposait sur le même principe, c’est dire.
  • Super Mario Sunshine (GameCube)
    Oublier les objectifs du jeu, lancez maman avec Mario et son pistolet à eau là où il y a des flots de gadoue et vous êtes sûr de vous entendre.
  • Billy Hatcher and the Giant Egg (GameCube)
    Maniabilité un peu pointue pour maman mais devrait convenir à une démonstration. Souligner le principe des œufs qui grossissent au fur et à mesure qu’ils avancent, puis leur fructueuse éclosion. Si l’action lui paraît trop confuse à l’écran, rabattez-vous sur Dog’s Life sur PlayStation 2.

Pour jouer en famille…

  • Mario Party 4 et 5 (GameCube)
    Le principe du jeu de l’oie mais dans la télé. Les dés sont virtuels comme le plateau, mais les gages eux devront être effectués à la manette. Tout le monde peut jouer mais, surtout, faites attention à rester modeste en gagnant les mini-jeux.
  • Super Monkey Ball 2 (GameCube)
    Aux multitudes de circuits farfelus où il faut empêcher un petit singe de tomber dans le vide, viennent s’ajouter des adaptations rigolotes de jeux de billards, de bowlings, de golf et de tennis… A quatre c’est de la balle !
  • EyeToy : Play (PlayStation 2)
    Une petite webcam placée au-dessus de la TV vous filme en train de nettoyer des vitres virtuelles, de suivre des mouvements de danse, ou de chasser des insectes. Accessible absolument à tous et un véritable vivier de fous rires garantis.

DOSSIER : Jouer, mode d’emploi 2003…

  1. Ce qu’il faut savoir pour commencer
  2. Ce qu’il faut savoir pour jouer en célibataire
  3. Ce qu’il faut savoir pour jouer et vivre en couple
  4. Ce qu’il faut savoir pour jouer en famille
  5. Ce qu’il faut savoir pour jouer en groupe
Dossier réalisé avec légèreté par François Bliss de la Boissière

(Publié dans VSD Hors série Jeux vidéo n°2 en novembre 2003)

VSD HS 2 Dossier jouer 2003


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