L’industrie le reconnaît volontiers, le jeu vidéo est encore dans l’adolescence. C’est pourquoi il faut regarder avec tolérance ses excès et errements. Notamment quand il donne la vedette à des héroïnes grossièrement bimbos. Comme ailleurs il s’agit alors de distinguer le produit racoleur du sincère.
Dans le catalogue de l’éditeur japonais Konami, la simulation de catch Rumble Roses découle par exemple d’un calcul marketing : féminiser les populaires jeux de catch pour tenter un succès. Le résultat : des poupées gonflées malhabiles dans un festival de positions explicites. Le Dead or Alive de Tecmo, en revanche, a fait le chemin inverse. Vrai jeu de combat cherchant à se faire remarquer, le studio eu l’idée maligne dès 1997 de donner à ses guerrières des formes généreuses. Pari réussi et réinvesti depuis dans des extensions de plus en plus abouties. Cette Ultimate édition, désormais jouable en ligne sur Xbox, compile les premiers épisodes et rehausse aux normes techniques d’aujourd’hui le deuxième épisode. Sexy, oui, mais honorable.
- Dead or Alive Ultimate. Xbox. (Tecmo)
- Rumble Roses. PS2. (Konami).
François Bliss de la Boissière
(Publié en avril 2005 dans le mensuel Première)