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Silent Hill 3 : de pire en pire

La presse américaine a la main sur une première version jouable de Silent Hill 3 sur PS2 depuis quelques semaines. Premier verdict ? C’est de pire en pire. Bon signe, non ?

Silent Hill 3

Rien à faire de notre côté, nous ne trouvons pas une bonne idée d’avoir pour ce troisième Silent Hill une héroïne blonde à jupe courte. Les épisodes précédents avaient très bien réussi à imposer un pauvre type comme personnage principal : un papa désespéré à la recherche de sa fille, un mari inconsolable courant après sa femme décédé. Le succès du personnage Marie à la fois annexe et crucial dans Silent Hill 2 doit y être un peu pour quelque chose. Enfin il faut bien essayer de se renouveler…

Douglas… Crevant

Donc Silent Hill 3… Heather Morris, une jeune adolescente lâchée dans une ville tantôt presque normale, tantôt représentation de l’enfer. Au début du jeu, lampe torche à la main, Heather est déjà en plein cauchemar dans un parc d’attraction sanglant. Typique d’un mauvais rêve, elle chute d’un chariot de montagne-russe pour se… réveiller dans une ville apparemment normale. Pas pour longtemps… Un curieux détective du nom de Douglas Crevant insiste lourdement pour lui parler de sa naissance alors que la jeune fille n’aspire qu’à une chose : rentrer chez elle. A terme, elle s’enferme dans une salle de bain avant de s’échapper par la lucarne. Le vrai cauchemar commence là, dans une ruelle qui n’en finit plus de s’allonger vers… le néant.

Noise effect

Le procédé de noise effect qui salopait volontairement l’image dans SH2 pour lui donner un aspect granuleux sera donc toujours présent, mais seulement dans les phases obscures du jeu. L’image sera propre lorsque Heather évoluera normalement dans la ville. Le contrôle de la fille est semblable aux précédents réglages avec, nous disent les américains, un assouplissement notable des déplacements dans la 3D. Et, comme les images du jeu le montrent, l’impression d’étouffement sera moins marquée avec des espaces plus spacieux. Heather manipulera plus d’objets que ses prédécesseurs, y compris de la viande crue utile pour détourner les attaques des carnivores informes (merci Abe). Plus d’armes sont aussi à prévoir, dont une mitraillette et un lance-flammes qui font quand même un peu hérétiques par rapport à l’ambiance de vulnérabilité jusque-là suscitée par ces aventures. La bande son sera aussi travaillée que les précédentes avec, toutefois, une tendance à l’adoucissement, peut-être dû à l’apparition de chœurs avec la musique.

Enfin, quelles que soient les réserves que l’on puisse émettre à titre personnel sur la nouvelle direction suivie, les américains le confirment : la folie malsaine inhérente à la série est toujours là. Silent Hill 3 semble prévu pour le printemps 2003 au Japon et cet été aux USA.

François Bliss de la Boissière

(Publié en février 2003 sur Overgame)

 


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Comme dans la rue, pas de minimum requis. Ça fera plaisir, et si la révolution des microtransactions se confirme, l’auteur pourra peut-être continuer son travail d’information critique sans intermédiaire. Pour en savoir plus, n
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Silent Hill 2 : Inner Fears : cauchemar sans fin

David Lynch, Francis Bacon et quelques autres sont les inspirations d’une aventure intérieure conçue sans concession par trois jeunes concepteurs japonais de jeu vidéo. Commencé sur consoles Sony, le mauvais rêve de Konami a prolongé son purgatoire sur Xbox et continuera sur PC…

Silent Hill 2

La plupart des jeux poussent le joueur à s’extérioriser. Destruction, course au score, massacres en masse ou au détail contribuent à la même catharsis. Le jeu en général sert à évacuer fantasmes et trop plein d’énergie. A contre-pied de ce qui est attendu, l’ambiguë aventure de Silent Hill 2 conduit le personnage principal du jeu, et donc le joueur, à l’introspection, à la rétention d’énergie. Point d’euphorie ici, nulle récompense ni bons points ne sont à attendre. Le jeu fonctionne plutôt en termes de soulagements progressifs. Soulagement quand le crissement insupportable d’un monstre rampant s’arrête, soulagement quand une porte parmi les dizaines de la ville abandonnée accepte enfin de s’ouvrir, soulagement quand un poème ésotérique donne accès à une nouvelle clé…

Il y a autant de différences entre Silent Hill 2 et le reste de la production des jeux vidéo qu’entre un film de David Lynch et un blockbuster à la Michael Bay. L’œuvre renfermée des trois artistes japonais de Konami – un producteur designer, un musicien et un concepteur animateur (marionnettiste virtuel), puise son inspiration bien au-delà du jeu vidéo et de la culture pop habituelle. La balade rock acoustique, déchirant thème mélancolique principal de l’aventure, introduit gentiment une effrayante bande son bruitiste que ne renierait pas le David Lynch d’Eraserhead. Le design des monstres informes descend explicitement des peintures écorchées vives de Francis Bacon, leur animation du film l’Echelle de Jacob d’Adrian Lyne. Le rythme des évènements et des maigres dialogues renvoie encore une fois à David Lynch, celui de l’insaisissable ville perdue de Twin Peaks.

Alors que, vague satisfaction primitive de joueur, le dénommé James Sunderland à la recherche de sa femme morte mais peut-être vivante, élimine jusqu’à l’écœurement les monstres à coup de barre à mine ou de talon, l’approximation volontaire des contrôles rend l’affaire hasardeuse, irritante. L’empathie entre le joueur et le pauvre James si peu maître de la situation fonctionne sur des sentiments d’incertitudes partagés, d’aveuglements réciproques provoqués autant par le brouillard omniprésent que par une histoire dont on ne sait pas si elle existe de manière objective ou si elle est cauchemardée par James. Peut-être le purgatoire intemporel de James, ou celui de sa femme Mary qui envoie apparemment des lettres de l’au-delà, l’histoire de Silent Hill 2 continue son parcours existentiel sur Xbox et sur PC après avoir marqué la PlayStation 2.

Juste pour lever un peu le voile, non sur le mystère mais sur le remarquable travail graphique, une nouvelle option permet de supprimer l’effet granuleux, de sous-exposition volontaire de l’image. Une fonction qu’on laissera scrupuleusement de côté pour apprécier à sa juste valeur l’équilibre visuel voulu par les auteurs. Il faudra aussi sans doute s’abstenir de traverser le chapitre inédit et indépendant de cette nouvelle édition avant d’avoir fini l’aventure principale. Quête introspective inédite dans le jeu vidéo, Silent Hill 2 accuse sans doute quelques flottements. Mais comme tout travail artistique et de recherche, ce jeu là n’est qu’une des marches de l’escalier qui conduit inexorablement le jeu vidéo vers l’âge adulte. Silent Hill 3 est déjà attendu, mais en décidant de placer au centre de cette nouvelle aventure une jeune femme aussi courtement vêtue que lourdement armée, on se demande si la série ne prend pas le risque de céder son âme aux tentations clichées et marketings. Silent Hill 2 resterait alors une œuvre unique.

Silent Hill 2 : Inner Fears 1 joueur Genre : Survival Horror cérébral + 1 chapitre inédit sur Xbox (disponible) et sur PC (sortie le 28 février 2003)

François Bliss de la Boissière

(Publié en février 2003 sur Overgame)

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Comme dans la rue, pas de minimum requis. Ça fera plaisir, et si la révolution des microtransactions se confirme, l’auteur pourra peut-être continuer son travail d’information critique sans intermédiaire. Pour en savoir plus, n
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Silent Hill 2 : Cauchemar sans fin

David Lynch, Francis Bacon et quelques autres sont les inspirations d’une aventure intérieure conçue sans concession par trois jeunes concepteurs japonais de jeu vidéo. Commencé sur consoles Sony, le mauvais rêve de Konami continue son purgatoire sur la console de Microsoft.

Silent Hill 2 Inner fears Xbox

La plupart des jeux poussent le joueur à s’extérioriser. Destruction, course au score, massacres en masse ou au détail contribuent à la même catharsis. Le jeu en général sert à évacuer fantasmes et trop plein d’énergie. A contre-pied de ce qui est attendu, l’ambiguë aventure de Silent Hill 2 conduit le personnage principal du jeu, et donc le joueur, à l’introspection, à la rétention d’énergie. Point d’euphorie ici, nulle récompense ni bons points ne sont à attendre. Le jeu fonctionne plutôt en termes de soulagements progressifs. Soulagement quand le crissement insupportable d’un monstre rampant s’arrête, soulagement quand une porte parmi les dizaines de la ville abandonnée accepte enfin de s’ouvrir, soulagement quand un poème ésotérique donne accès à une nouvelle clé… Il y a autant de différences entre Silent Hill 2 et le reste de la production des jeux vidéo qu’entre un film de David Lynch et un blockbuster à la Michael Bay.

Au-delà du jeu vidéo et de la pop culture

L’œuvre renfermée des trois artistes japonais de Konami – un producteur designer, un musicien et un concepteur animateur (marionnettiste virtuel), puise son inspiration bien au-delà du jeu vidéo et de la culture pop habituelle. La balade rock acoustique, déchirant thème mélancolique principal de l’aventure, introduit gentiment une effrayante bande son bruitiste que ne renierait pas le David Lynch d’Eraserhead. Le design des monstres informes descend explicitement des peintures écorchées vives de Francis Bacon, leur animation au film l’Echelle de Jacob d’Adrian Lyne. Le rythme des évènements et des maigres dialogues renvoient encore une fois à David Lynch, celui de l’insaisissable ville perdue de Twin Peaks. Alors que, vague satisfaction primitive de joueur, le dénommé James Sunderland à la recherche de sa femme morte mais peut-être vivante, élimine jusqu’à l’écœurement les monstres à coup de barre à mine ou de talon, l’approximation volontaire des contrôles rend l’affaire hasardeuse, irritante. L’empathie entre le joueur et le pauvre James si peu maître de la situation fonctionne sur des sentiments d’incertitudes partagés, d’aveuglements réciproques provoqués autant par le brouillard omniprésent que par une histoire dont on ne sait pas si elle existe de manière objective ou si elle est cauchemardée par James.

Purgatoire interactif

Peut-être le purgatoire intemporel de James, ou celui de sa femme Mary qui envoie apparemment des lettres de l’au-delà, l’histoire de Silent Hill 2 continue son parcours existentiel sur la Xbox après avoir marqué la PlayStation 2. Juste pour lever un peu le voile, non sur le mystère mais sur le remarquable travail graphique, une nouvelle option permet de supprimer l’effet granuleux, de sous-exposition volontaire de l’image. Une fonction qu’on laissera scrupuleusement de côté pour apprécier à sa juste le valeur l’équilibre voulu par les auteurs. Il faudra aussi sans doute s’abstenir de traverser le chapitre inédit et indépendant de cette version Xbox avant d’avoir fini l’aventure principale. Quête introspective inédite dans le jeu vidéo, Silent Hill 2 accuse sans doute quelques flottements. Mais comme tout travail artistique et de recherche, ce jeu là n’est qu’une des marches de l’escalier qui conduit inexorablement le jeu vidéo vers l’âge adulte.

Silent Hill 2 : Inner Fears (Xbox / Konami / 1 joueur / Genre : Survival Horror cérébral / Sortie 4-10-2002 / Score : A)

François Bliss de la Boissière

(Publié en novembre 2002 dans le mensuel de cinéma : Score #7)

 


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