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Best of Jeux 2021 : Les canons du succès

Same player shoot shoot and shoot again, les canons du jeu vidéo sont de retour en 2021. On a beau être farouchement pacifique et anti militariste dans la vraie vie, impossible de ne pas en passer par les armes virtuelles pour goûter au meilleur du jeu vidéo. En 2021 plus que jamais.

D’avantage que d’autres années sans doute, la difficulté d’un tel classement ne consiste pas à repérer les meilleurs jeux de l’année mais à établir un pseudo ordre de préférence. Quand on a l’opportunité volontaire de pratiquer tous les jeux significatifs, les bons et très bons s’imposent d’eux-mêmes. En revanche, au niveau d’achèvement technique et artistique atteint par tous ces titres, au nom de cet exercice annuel de synthèse, s’imposer un classement décroissant vire à l’injustice subjective. Je veux dire par là que les 10 jeux retenus ci-dessous, AAA déclarés et jeux dits indés dont la réalisation s’apparente à un AAA, méritent de s’aligner sur un seul et même podium.

Une sélection à vocation politiquement correct

Mon tri affiché cette année se veut en plus citoyen politiquement correct du jeu vidéo. Sans passer nécessairement par la case pseudo intello du jeu vidéo. En tant qu’expérience sensorielle complète, le jeu vidéo au sens plein et immersif reste encore physique et organique. Utiles et nécessaires à défricher le terrain, les propositions interactives froides et juste malignes, voire auteurisantes, ne suffisent pas à représenter le jeu vidéo qui passionne. Les très jolis JETT et Sable laissent par exemple un peu sur le bas-côté (et je n’ai pas, encore, joué à Psychonauts 2 dont le retour réchauffé « pour les fans » m’inquiète, sans doute à tort). Ce n’est pas tous les ans que Jonathan Blow sort un Braid ou un The Witness qui rejoignent, comme très rarement, les deux qualités, intellectuelles (ou cérébrales) et interactives. Tout cela pour dire que, par raison, instinct et culture croisée du cinéma, je privilégie d’abord les grands spectacles audiovisuels. D’autres chemins sont évidemment possibles du côté universitaire.

Plafonds de verre

Ainsi, pour, sciemment, éviter de mettre en avant les shooters 2021 (sauf l’inédit Returnal qui ne vise que des lumières) qui atteignent pourtant des sommets de jouabilité excentrique et raffinée, je pose donc les tout aussi remarquables Ratchet & Clank et Kena en haut de la liste. Cela évite aussi d’avouer avoir joué bien plus longtemps que raisonnable aux campagnes de tel ou tel classieux shooter. On aimerait aussi ne garder en tête que les titres totalement originaux comme l’éblouissant Returnal – dont je ne verrai jamais le bout, ou Deathloop qui malgré son génie fait beaucoup tourner en rond. Mais quand les suites brisent des plafonds de verre jusqu’à surclasser magistralement la qualité même des épisodes précédents, celles-ci deviennent des entités quasi autonomes, des reboots auto légitimés, de nouveaux repères qualitatifs. On pense bien sûr aux stupéfiants Forza 5, Ratchet & Clank, Resident Evil Village, Metroid Dread et même, encore plus inattendu après le psycho drame de 2020, Halo Infinite. Oui, en 2021, le jeu vidéo a été plus immersif et absorbant que jamais.

Mes 10 jeux vidéo préférés de 2021

1/ Returnal (avis ici)

2/ Forza Horizon 5

3/ Ratchet & Clank : Rift Apart (avis ici)

4/ Kena : Bridge of Spirits (avis ici)

5/ Resident Evil Village (avis ici)

6/ Metroid Dread (avis ici)

7/ Halo Infinite

8/ Deathloop (avis ici)

9/ The Ascent (avis ici)

10/ Marvel’s Guardians of the Galaxy (avis ici)

Indés au top aussi

Quand ils ne jouent pas la carte ouvertement rétro pixel, la frontière qui sépare jeux indés et grosses productions devient de plus en plus ténue. Ambitieux et réussis sur tous les plans, Kena et The Ascent par exemple n’ont absolument pas l’air de jeux indé. Les sept ci-dessous ne représentent qu’une infime partie de la production indé de l’année bien sûr. Mais j’ai bien joué ceux-là et ils m’ont presque autant estomaqué que les précédents listés en AAA. Sorti tardivement en décembre, White Shadows par exemple reprend avec brio le flambeau de INSIDE ou même Oddworld, et propose une vision à son tour bien personnelle du monde à travers un jeu de plateforme et de puzzle classique mais réinventé. Encore en early access, l’imprononçable (essayer en boucle) Arcadegeddon dégage une rétro énergie de l’arcade à Nintendo en passant par le Sega des 90s qui, frappée de rythmes hip-hop, le rend tout à fait moderne et digne de détourner la jeune population de Fortnite.

  • Little Nightmares 2
  • Death’s Door
  • White Shadows
  • It Takes Two
  • The Pedestrian
  • Arcadegeddon
  • The Gunk

Mention spéciale 2021

Sortis en 2021 et totalement réussis comme l’aventure principale, les 2 derniers DLC de Immortals Fenyx Rising (avis ici) ont permis à l’inédit d’Ubisoft Québec de prolonger sa formidable aventure à la Zelda.

François Bliss de la Boissière

White Shadows
White Shadows

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BEST OF 2009 : Les jeux, les jeux, les jeux

Cet espace à la marge depuis la fermeture de la façade officielle d’Overgame n’est pas mis à jour avec beaucoup de régularité – que les lecteurs encore de passage nous excuse. Mais, qu’on ne s’y trompe pas, la voix qui s’y exprime encore reste totalement attachée au jeu vidéo. Avec la même passion et la même exigence. Voici ce qu’elle a à dire sur les jeux vidéo qui ont marqué les 12 mois de l’année 2009.

InFamous

Best of jeux 2009

Comme d’habitude ici, les créations originales restent privilégiées aux suites attendues, même quand celles-ci font mieux que leurs prédécesseurs ou que les titres inédits. On ne voit pas pourquoi les gamers devraient payer les répétitions et les pots cassés de productions qui auraient besoin de 3 épisodes pyés plein tarif pour trouver leur bonne formule. Le Work in progress live et payant devrait cesser pour les grosses productions. Un mot aux développeurs à propos des contenus additionnels. Ne placez pas la difficulté des chapitres inédits à acheter au niveau de la fin du jeu principal. C’est une décision qui déboute les candidats potentiels. La majorité des jeux ne sont pas terminés par les joueurs, souvent à cause de la difficulté, mais on peut tout à fait avoir envie d’y jouer davantage. A condition de ne pas se faire laminer dès le début du DLC.

Meilleurs jeux originaux / consoles de salon 2009

– InFAMOUS (PS3) : Le studio Sucker Punch a tout compris des besoins et des envies d’un free roaming game pour sa première réalisation PS3. Le jeu qui dégage le plus de liberté physique, qui offre le plus d’aptitude et de plaisirs à la gymnastique sur les toits depuis toujours. Bien plus sophistiqué au bout des doigts que l’excellent Assassin’s Creed II par exemple.
– Little King’ Story (Wii) : Encore un bijou pour tous les âges qui passe inaperçu sur une Wii qui ne se porte jamais mieux que quand elle accueille des expériences graphiques et interactives artistico-créatives. Douillet comme un RPG époque 16 bits, agréable comme un Pikmin, fin comme un Okami, drôle comme une BD d’humour transgénérationnelle.
– DJ Hero / The Beatles : Rock Band (ex aequo) : S’il fallait en retenir 2 dans la déferlante des jeux musicaux, ce serait immanquablement ceux-là. Un peu raide et décevant côté musique, DJ Hero raccroche enfin la guitare au profit d’un platine de mixage. La très chic version Beatles de Rock Band signe aussi la fin de la domination du gros rock sans nuance sur le genre. À apprécier comme de nouveaux départs même si dans les 2 cas les prix de vente restent prohibitifs.
– Batman : Arkham Asylum : Ça déborde de muscles apparents mais ils étaient déjà bien visibles dans la BD de référence. L’adaptation réussie d’un univers venant d’un autre médium est si inhabituelle quelle provoque un choc que l’on voudrait voir se répercuter sur toutes les autres tentatives.
– Mini Ninjas : Un gentil héritier des Zelda, du cell shading, de la culture Ninja, de la bande-dessinée, du dessin animé et, plus généralement, d’un bon esprit qu’on aimerait retrouver plus souvent dans le jeu vidéo.
Meilleures suites 2009 / consoles de salon
– Assassin’s Creed II (Xbox 360) : Confirmation que le premier jeu n’était qu’un brouillon, que l’ambition du projet nécessitait encore plusieurs années de travail, et que l’équipe d’Ubisoft Montréal est capable de mener à bien des jeux d’une qualité technique et artistique exceptionnelle.
– Uncharted 2 : Among Thieves (PS3) : Confirmation que le premier jeu était si formidable qu’il fallait tomber dans la surenchère pour faire mieux. Génial mais attendu. La rançon du talent.
– Forza Motorsport 3 (Xbox 360) : En trois temps et autant de tentatives, la série Forza réussit à se hisser à la hauteur technique du modèle Gran Turismo. Il manque encore une richesse structurelle mais en terme de conduite il n’y a pas mieux. En attendant le retour du patron.
– Killzone 2 (PS3) : Plus une réinvention qu’une suite puisque le premier jeu date de la PS2, Killzone 2 lasse quand il se la joue Call of Duty de l’espace mais épate par sa technique, la réactivité des ennemis et quelques fulgurances graphiques.
– Colin McRae : Dirt 2 : Un confort de conduite en toutes circonstances, mêmes les plus chaotiques, pour une réalisation technique très impressionnante qui cache avec habilité quelques raccourcis de game design, comme le manque de trajets A-B au profit de circuits en boucle déplacés en si grand nombre dans une simulation de rallye.
– Call of Duty : Modern Warfare 2 : Peu à redire en terme de dynamique de gameplay, de recherche de rythme et d’impact sensoriel, la série reste maître sur ce terrain. Si seulement un minimum de cohérence intellectuelle voulait bien suivre.
– Silent Hill : Homecoming : Le pire était à craindre de ce développement confié à une équipe américaine et le meilleur en est presque sorti. Techniquement abouti, respectueux des codes esthétiques et des frissons originaux, non seulement cet épisode ne fait pas honte aux précédents mais il fait mieux que d’autres.
– Street Fighter IV : Bien vu Capcom qui opte pour un relookage visuel BD chic spectaculaire tout en gardant les bases du gameplay 2D original. Consensus générationnel réussit. Au point que l’exploitation de la série semble déjà bien relancée avec un « Super » SFIV déjà attendu au début 2010.
– Fight Night Round 4 : À chaque itération, EA Canada signe de mieux en mieux sa droite, sa gauche, son jeu de jambes, et la modélisation hyper réaliste des boxers en sueurs. Très impressionnant.
Meilleurs outsiders avec du style
– Borderlands : Les affolants et hilarants trailers conduisent à un mélange de FPS et de RPG plus prometteur que totalement satisfaisant mais bouillonnant d’envies contagieuses. Le délirant et abouti design s’inspire directement du trait BD de Tanino Liberatore (Ranx Xeros) pour accoucher d’un univers punk/Mad Max original dans le jeu vidéo.
– The Saboteur : Plus fantasmé que sérieux, le Paris vu de Californie a le mérite d’esthétiser un Paris noir & blanc que n’oserait même pas l’amateur de chromo Jean-Pierre Jeunet et d’offrir, via un DLC offert aux acheteurs neufs du jeu, des nudités full frontal de cabaret agréablement (dé)culottées.
– Brutal Legends : Beaucoup de soin, de bonnes volontés, d’idées même, mais le look et l’ambiance hard rock US, têtes de mort et dragon c’est à la fois très américain et plus ringard que contemporain, même avec clins d’œil.
– WET : Raté mais avec panache. L’ambiance pulp 70’s régurgité par la culture Tarantino aurait pu faire merveille si le gameplay avait été à la hauteur des trailers punchy.

Best of mobiles

– Grand Theft Auto : Chinatown Wars (DS) : Belle réinvention du principe de jeu qui se fait l’écho de la version 3D tout en rappelant les origines top down view 2D de la série tout en exploitant les possibilités tactiles du stylet de la DS. Encore un incroyable exemple de game design pensé jusqu’au bout par Rockstar.
– Rythm Paradise (DS) : Nintendo se penche à son tour sur les jeux de rythmes musicaux et, patatras, trouve le moyen de remettre en même temps sur la table tous les principes déjà établis pour mieux les contourner, les explorer et interroger sans le dire la position du joueur. A ce niveau de manipulation post WarioWare on reste le souffle coupé.
– Rolando 2 : Quest for the Golden Orchild (iPhone) : Originellement pompé sur les LocoRocos de la PSP et PS3, cette création indé trouve sa marque originale grâce une inventivité tout terrain (littéralement) et à l’exploitation des possibilités de contrôle de l’iPhone.
– The Legend of Zelda Spirit Tracks (DS) : La réexploitation du moteur graphique et des couleurs cartoons rugueuses sur DS commencent à sentir le réchauffé, peut-être aussi à cause d’un tchoutchou sympathique mais peu sexy à côté du bateau précédent. Un rapport je t’aime/moi non plus commence à s’instaurer avec les personnages historiques de Nintendo qui répondent de plus en plus présents comme des fonctionnaires du jeu vidéo.
– Big Band Mini (DS) : Encore une évidence de réinvention maligne et raffinée d’un gameplay à l’ancienne par les super artisans (c’est un compliment) du studio français Arkedo déjà responsable du génial Nervous Brickdown
– Edge (ou Edgy) (iPhone) : Les choses les plus simples peuvent devenir les plus fascinantes avec le bon équilibre de design graphique épuré, de game design et de touché. Un puzzle action game qui se réinvente lui-même grâce, encore, aux contrôles inhabituels de l’iPhone.

Best of rééditions…

– Donkey Kong Jungle Beat (Wii) : Un oublié explosif de la ludothèque GameCube qui retrouve une nouvelle vie, toujours aussi épuisante, avec le couple Wiimote/Nunchuk à la place des Bongos originaux.
– Pikmin 1 et 2 (Wii) : Impossible de manquer les si logiques remixes versions Wii des dernières vraies créations originales signées Shigeru Miyamoto dans la catégorie jeu vidéo « traditionnel ».
– God of War trilogy (PS3 US)
– Metroid Prime Trilogy (Wii)
– Chrono Trigger (DS)
– Myst (iPhone) : Vertige, le responsable de la popularisation du support CD-Rom dans les années 90 se joue maintenant en touchant un écran lové dans la paume de sa main. Choc spatio-temporel.
– Banjo-Tooie (XBL)
– Flashback (iPhone)
– Oddworld 1 et 2 (PSN)
– Final Fantasy VII (PSN)
– The Secret of Monkey Island : Special Edition (XBL / PC)
– Fable II en épisodes (XBL) : Belle initiative de Peter Molyneux de trouver un nouveau public en le convainquant de jouer, et donc de payer, chapitre par chapitre. D’autant plus courageux que le jeu n’a pas été conçu pour ce morcellement. Un probable modèle pour le jeu dématérialisé de demain.

Best of jeux téléchargeables

– Flower (PS3) : Jeu de l’année pour les magazines les plus affutés et qui auront raison. Sortie du bouillonnement subaquatique créatif du déjà exceptionnel flOw, Flower constitue indubitablement un énorme progrès dans la notion même de ce que peut exprimer un jeu vidéo.
– PixelJunk Shooter (PS3) : Encore une mine d’or sensorielle néorétrograde et totalement jouable de l’équipe déjà responsable d’Eden.
– Shadow Complexe (Xbox 360)
– NyxQuest : Kindred Spirits (WiiWare)
– Lost Winds 2 Winter of the Melodias (WiiWare)
– Trine (PS3 mais trop cher à 20 €)
– Machinarium (Mac/PC) : Un pointé-cliqué à l’ancienne à l’ambiance cliquetis zen humour noir qui entraine la scène des Flash games vers de nouvelles profondeurs.

Best of DLC (contenu additionnel)

– WipEout HD Fury (PS3) : Totalement époustouflant.
– GTA IV : Episodes from Liberty City (The Lost and the Damned / The Ballad of Gay Tony) Xbox 360
– Mirror’s Edge (PS3)
– The Saboteur

Déceptions dramatiques…

– Resident Evil 5 : Psychorigide à tous les niveaux : gameplay raide antédiluvien, aveuglement à l’imagerie africaine exploitée vulgairement.
– Wii Sports Resort : Miis, visuels, bruitages, « musiques », vus et revus et réentendus maintenant depuis 3 ans et la sortie du premier Wii Sports. Ce n’est plus drôle.
– The Conduit (Wii) : Les commentaires post E3 2009 ont laissé croire à l’existence d’un super FPS bien tenu sur la Wii. A l’arrivée le jeu hyper rigide rappelle l’époque Nintendo 64 plus qu’autre chose.
– New Super Mario Bros. Wii : Sans faire de procès d’intention à Nintendo et Miyamoto-san qui ont certainement raison de viser une catégorie de public nostalgique ou encore déconcerté par la 3D, on s’étonne de la platitude de l’ensemble, du niveau de difficulté absurde dès le 2e monde dans le sable qui, après coup, explique davantage la présence du Super Guide. Et les parties chaotiques à plusieurs n’ont pas la suavité juvénile de Little Big Planet.
– Bionic Commando : Tout semblait réunit pour relancer le héros dans les années 2000 et puis, au touché, le jeu échoue à faire plaisir.
– Fuel : L’open world version courses motorisées donne envie sur le papier et peine à trouver vraiment ses marques. Même l’impeccable série Burnout a déconcerté en s’y essayant. A fortiori un jeu techniquement faillible.
– Avatar : L’attraction du film de Cameron était si forte qu’on a cru que le miracle espéré du film (et plutôt atteint) irait jusqu’au jeu. Hélas, le relief du jeu ne profitant à personne, il ne reste qu’un jeu d’action bien morne.
– Gran Turismo (PSP) : Non seulement jouer sur PSP est une épreuve en soi – temps d’accès, MAJ fréquentes, autonomie – mais la version a minima du monstre de Polyphony Digital perd tout intérêt sans sa maniabilité haut de gamme et sa structure complexe.

Faits notables du point de vue gamers…

– La consolidation des jeux open world désormais presque tous fiables : Assassin’s Creed II / The Saboteur / Prototype / Borderlands…
– Le succès commercial stratosphérique de COD : Modern Warfare 2 qui risque de faire – comme GTA en son temps – un paquet d’émules (à commencer par le reboot de la série Medal of Honor d’Electronic Arts).
STOP…
– La game Musicexploitation ! Selon les pays pas toujours alignés, Guitar Hero World Tour + Metallica + Van Halen + Greatest Hits +, enfin, le 5 en 12 mois ça fait beaucoup, non ? Sans même compter les versions portables, les Rock Band 2 + Classic Rock Track Pack + Country Track Pack + Track Pack Metal + The Beatles + Lego Rock Band c’est aussi l’overdose. Et que dire du spamming permanent des stores Xbox et PS3 que constitue l’empilement interminable de chansons à acheter au détail pour les uns ou les autres. Et par dessus tout ça on rajoute un Band Hero, un Rock Revolution. Et on s’étonne que le pourtant pas si mal DJ Hero ne trouve pas sa place ? Comment ça il y aussi une multitude de jeux de karaoké ?!
– La Sonicexploitation de plus en plus dure, et embarrassante.
– Les trop nombreux et peu intéressants contenus additionnels de l’adorable Little Big Planet qui frôlent la mendicité et finissent par polluer le PS Store.
– Le racolage à outrance du public de masse par Nintendo.
– Les packs consoles démultipliant les offres, les tarifs, les ristournes sous 3 mois (et pourquoi pas tout de suite), les écarts de prix et la reconduction des fractures numériques (sans DD ? 60 Go ? 120 Go, 250 Go ?).
– Les « carnets de développeurs » pseudos documentaires making-of promotionnels jusqu’à l’obscénité.

ENCORE…

– Noby Noby Boy
– Les jeux en noir & blanc façon The Saboteur.
– Les jeux concepts à vocation universelle comme Flower.
– Les remixes HD façon les Banjo Kazooie sur Xbox Live ou les God of War sur PS3.(Qui a dit Ico et Shadow of The Colossus en parallèle à la sortie de The Gardian ?)
– Le fignolage incroyable des jeux supervisés par Sony. Killzone 2, Uncharted 2, Ratchet & Clank, inFAMOUS, Flower… c’est un quasi sans faute non ?
– Le dynamisme et la capacité de renouvellement de l’interface de la Xbox 360.
– Le jeu en relief envisageable sur PS3 dès 2010 !

François Bliss de la Boissière

 


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FORZA MOTORSPORT 3 vs GRAN TURISMO 5 : Les absents ont toujours tort

De l’art et la manière dont regorge Gran Turismo, Forza 3 a du second et pas encore du premier. Inutile de faire semblant, chaque minute de Forza 3 renvoie à son modèle Gran Turismo. Alors regardons en face.

Forza 3

Quatre ans. Il aura suffit de seulement quatre années à la série Forza Motorsport initiée par Microsoft pour se hisser à la hauteur de Gran Turismo. Quatre années qui correspondent peu ou prou à l’OPA technologique que les États-Unis ont réussi à faire sur l’industrie du jeu vidéo japonaise. Dès la première tentative sur Xbox en 2005, Microsoft cachait à peine son objectif : faire sur sa console l’équivalent du fameux Gran Turismo de la japonaise PlayStation 2. Une tâche colossale qui a laissé quelques malheureux candidats sur le carreau (un soupir pour Sega GT sur Dreamcast par exemple). Prêt à tout pour convaincre définitivement le compatriote Electronic Arts alors leader de rallier sa cause sur Xbox, Microsoft a du jour au lendemain accepté de stopper la production de simulations sportives sous sa propre marque dès 2004. Mais tant qu’il s’agissait de concurrencer les productions japonaises impossibles à séduire ou indexer, le géant américain n’a pas lâché prise. Le résultat après trois tentatives progressant à la vitesse de l’écrasante volonté américaine, un Forza troisième du nom, et déjà aussi deuxième essai sur console HD, qui frôle pour de bon la référence toutes catégories confondues.

Gran Turismo, encore au garage

Pendant la même période, depuis le dernier grand rendez-vous Gran Turismo 4 sorti quelques mois avant le premier Forza sur PlayStation 2 en 2005, le maestro de Polyphony Digital est quasiment resté au garage. Le Gran Turismo HD Concept gratuit au lancement de la PlayStation 3, l’esquisse Gran Turismo 5 Prologue en 2008 et la nouvelle démo GT Academy 2010 offerte le 17 décembre prochain sur PSN continuent de teaser un Gran Turismo 5 complet qui joue indéfiniment les timides (mars 2010 au Japon). Et avec raison quand on voit le seuil qualitatif atteint par Forza 3. Mieux valait pour Sony et son studio laisser passer l’orage, observer l’adversaire, analyser les innovations et le fiable mode en ligne, point fort des productions sur Xbox 360. Quitte à se contredire, le célèbre patron du studio japonais, Kazunori Yamauchi, avait déclaré en juin dernier que GT5 était, au fond, prêt à sortir à n’importe quel moment, sous entendu quand son éditeur Sony le souhaitait. Au moment d’annoncer que le jeu ne serait commercialisé qu’au début 2010 et non à Noël 2009 comme supputé par tout le monde, Sony place un panneau descriptif à côté de la démo de GT5 du Tokyo Game Show de septembre qui précise que seulement 65 % du développement du jeu serait terminé. Que croire ? Peu importe. La réalité concrète aujourd’hui se nomme Forza Motorsport 3 et se joue dès cette fin d’année. A condition d’être équipé d’une Xbox 360.

Prise de distance

Forza 3 impressionne d’autant plus qu’il est seul en piste et a enfin compris les détails de mise en scène de l’interface lui greffant le cachet classieux qui lui manquait encore. Après les chocs telluriques Colin McRae Dirt 2 et d’un Need for Speed : Shift bien énervé, la force tranquille affichée et démontrée manette en main par Forza 3 a des allures de maître du jeu prenant de la hauteur. Le blanc des menus, les légers reflets des typos, les quelques lignes fines qui séparent des menus simples et épurés, l’électro chic et neutre de Lance Hayes, même la langueur des chargements entre les menus semble chercher une zen attitude imposant le respect à la Gran Turismo. Car le work in progress du studio Turn 10 appartenant à Microsoft va jusqu’à imiter, sans doute sans le vouloir, les défauts de son aîné. Les chargements bien trop longs des circuits, l’aliasing marqué, voire le petit pop up occasionnel d’un bout de décor, prouvent que la physique des moteurs et de la dynamique des jeux de voitures de ce calibre mangent une belle tranche des capacités de calculs, même des dernières consoles haut de gamme (cela étant dit, Dirt 2 des prodiges anglais de Codemasters, se passe à 99% d’aliasing sur Xbox 360 ET sur PS3).

Replay forever

Plutôt bien conditionné avant d’arriver enfin en piste, l’apprenti pilote ne doute plus de rien une fois la course lancée. Comme toujours, et heureusement, c’est dans l’action et l’échange interactif entre le gamer et le jeu que tout se joue. Plus vive que celle de Gran Turismo, sans doute un rien moins réaliste, la prise en main des voitures de Forza 3 offre tous les plaisirs d’une pseudo simulation. Les mains y croient et la tête suit. Nul doute que l’on pilote tel bolide, que l’on dispute la ligne d’arrivée avec 7 autres concurrents. Surtout, contrairement aux célèbres files indiennes de Gran Turismo, les NPC (Non Playable Cars) adoptent des comportements beaucoup plus excitants tout en restant tout à fait crédibles sur la piste. Les sorties de pistes des adversaires ne font pas forcées, le peloton cache bien son jeu, respecte les mêmes règles de conduite que le joueur, à la merci d’une fausse manœuvre crédible ou d’un dépassement risqué. Comme dans Gran Turismo pourtant, le pilote peut encore jouer sans réelle pénalité les stocks cars indélicats pour franchir un virage ou ouvrir le peloton. Optionnel, l’impact sur la conduite des dégâts visuels et mécaniques se règle à volonté. Il faudra voir quelle route les voitures incassables de Gran Turismo 5 emprunteront après cette leçon de maîtrise. Le premier Forza avait imposé le très malin système de ligne de conduite dessinée sur la route devant la voiture, au point de voir les apéritifs Gran Turismo 5 l’adopter. Polyphony Digital suivra-t-il également Turn 10 avec la mise à disposition totalement à volonté et illimité d’une fonction replay en cours de course, même de carrière officielle, comme l’ose Forza 3 ? Cette innovation conceptuelle inventée par Codemasters dans Race Driver : Grid puis Dirt 2 est en passe de s’imposer comme une option finalement indispensable. Pour les apprentis conducteurs comme pour les amoureux de la perfection, le bouton rewind appartient désormais au set de commandes du véhicule aux côtés de l’accélérateur, du frein et des passages de vitesse. Appuyer rapido sur le bouton Select du rewind avant de heurter de plein fouet la palissade et d’entendre le cash honteux devient éventuellement un mini défi en soi. Chacun y trouvera son utilité, y compris celui de le juger tabou et donc d’apprendre à le contourner. Encore un défi…

Encore un petit effort

Ce que ne fait pas Forza 3 en revanche et que Gran Turismo 5 ne manquera pas de proposer et souligner à sa sortie, c’est offrir des parcours de rallye et une météo variable. Pas de nuit, pas de pluie, pas de neige ou de verglas dans Forza 3, le soleil brille tous les jours dans des décors au rendu inégal, plus arcade à la Sega Rally que vraiment photo réaliste, et les carrosseries qui reflètent tout dans les moindres détails ne s’en portent pas plus mal. Mais en terme de renouvellement de l’expérience de la conduite, la simulation de Microsoft arrive vite à une limite. Même avec un échantillonnage de 400 voitures, et surtout 100 tracés officiels déjà bien souvent parcourus ici ou ailleurs. Toutes les pistes sur goudron renvoient ainsi le même impact de conduite, et beaucoup trop vite dans la structure pourtant assez élaborée du mode carrière, la difficulté se corse surtout en augmentant le nombre de tour des championnats. Le principe de répétition est évidemment inscrit dans toute pratique du sport. Il dessine aussi les limites de l’exercice. Beaucoup plus élaborée de ce point de vue là, la série Gran Turismo arrange ce mal nécessaire en multipliant les variations, les mini épreuves et les franchissements des fameux permis de conduire, test par test, centième de seconde par centième de seconde. Et, surtout, sur le modèle d’un bon RPG, Gran Turismo intègre la digestion progressive de son complexe système de jeu comme faisant partie du jeu lui-même. Efficace et sans doute trop direct malgré quelques fourches de choix, Forza 3 déroule son arborescence avec confiance mais sans magie.

Aîné et cadet nez à nez

Forza n’a plus Gran Turismo dans sa ligne de mire quelque part à l’horizon d’une route sinueuse, mais contre son pare-choc avant sur une ligne droite commune qui ne fait plus de quartier. En ne sortant pas à Noël 2009 et en laissant la passable version PSP Go prendre sa place, Gran Turismo 5 s’est offert un répit de quelques mois. La série de référence finira sans doute par arrêter de snober dans son coin en promettant le Graal de la simulation de conduite et rejoindre la grille de départ. En attendant, Forza est seul en piste* et les pilotes virtuels n’ont pas à se poser de dilemme déchirant.

* En tête aujourd’hui faute de concurrent, Forza 3 ne lâchera pas facilement sa pole position. A peine l’annonce de la nouvelle démo GT Academy 2010 mâtinée de championnats réels tombée le 3 décembre (pour le 17), Microsoft annonce 5 jours plus tard avoir vendu 1 millions de Forza 3 et la disponibilité immédiate d’un pack de nouvelles voitures à télécharger (400 points) ! La course n’est vraiment pas terminée.

François Bliss de la Boissière

 


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Festival du jeux vidéo à Paris : 16+ petites impressions sans langue de bois manette en main

La journée réservée presse du jeudi 17 septembre a permis d’essayer sereinement la plupart des jeux présentés. La foule publique attendue des trois jours suivant (18-20 et 21 septembre) va forcément compliquer l’accès aux jeux. Avec beaucoup de passion et de patience, l’attente devant chaque borne devrait tout de même valoir le coup. Bruyants podiums avec danseurs et danseuses, jolies hôtesses et figurantes costumées dans les allées et quelques décors donnent à ce salon parisien des allures de petit E3 pas désagréable. Après la réussie Games Convention de Cologne et l’annulation à la dernière minute de l’événement GameOn de Londres en novembre, le Festival de Paris devient vite indispensable. En attendant le Micromania Games Show qui s’installera à la Grande Halle de la Villette en octobre.

Nous avons donc pu jouer à 16 jeux (!) au fil de l’inspiration et observer quelques autres… Le grand événement technique du salon se présente sous la forme de plusieurs écrans Panasonic de 103′ (261 cm de diagonale). De véritables monstres sur lesquels Ubisoft fait une démonstration assez laborieuse en pleine allée de Splinter Cell Conviction et, dans une toute petite salle drapée noire, du jeu Avatar en 3D. Une présentation de luxe sur un tel écran au résultat inégal. Les effets de perspectives, d’avant et d’arrière plan de la 3D stéréoscopique fonctionnent plutôt bien avec les lunettes polarisantes. Voir les indicateurs du jeu flotter devant l’écran ajoute bien à l’effet un peu irréel de l’image. Les réserves viennent plutôt du moteur graphique du jeu lui-même. Bien qu’il utilise celui de Far Cry 2 comme l’annonce le démonstrateur d’Ubisoft Montréal où le jeu est conçu, l’affichage saccade, la définition semble basse (version Xbox 360 en démo), les contours peu nets et aliasés de la si importante jungle de Pandora. L’eau sur le sol est rudimentaire, les effets d’éclaboussures quasi inexistants. Du côté du gameplay le contact entre les personnages et le décor laisse à désirer. Bref c’est un jeu loin d’être fini, et si l’on sait que l’assemblement technique de certains gros jeux se fait à la dernière seconde (on se souvient du premier Halo plein de hoquets quelques semaines avant sa sortie), la sortie calée pour la fin novembre, avant celle du film le 16 décembre, ne laisse pas beaucoup d’espoir.

Assassin’s Creed 2 était lui aussi présenté de façon magistrale dans une petite salle à part pour un résultat en demi teinte. La section présentée se déroule dans des sous-sols aux décors de pierre assez neutres, loin des bâtiments colorés italiens attendus en surface. Les déplacements d’Ezio se calent pour l’essentiel sur ceux d’Altair et, mis à part des aptitudes comme celle, montrée, de pouvoir poignarder deux personnes en même temps dans le dos (!), en se laissant tomber d’une hauteur par exemple. On ne sent pas, avec cette démonstration, un changement significatif. Une section de saute-mouton et de plate-forme à la Prince of Persia ne réussit pas non plus à donner plus de poids aux actions du personnage. Il saute beaucoup trop vite d’une poutre à l’autre, ne semble pas avoir la pesanteur de son corps et se résume à une version superficielle des déplacements acrobatiques du dernier Prince of Persia. Même si le voir s’accrocher à des chaines suspendues et de s’y balancer réjouit.

Les 3 gros jeux multi-joueurs installés dans des décors thématisés se sont laissés regarder de plus ou moins loin. Y accéder demande plus de temps et d’organisation collective que les manettes simplement disponibles. Un coup d’œil rapproché à Halo ODST laisse visuellement très froid. Rien de neuf, des effets et des environnements bien connus et une image à la résolution plutôt basse. À réserver visiblement aux grands habitués des parties en ligne. Deux regrets : ne pas voir pu assister à la présentation d’Aliens vs Predator chez Sega pour cause de présentations trop espacées dans le temps, et de Battle Field Bad Company 2 dont les postes n’ont pas voulu fonctionner.

Gran Turismo 5 et Forza 3 : Tous les deux disponibles sur des écrans et dans des baquets, le plaisir du premier contact avec les deux monstres va très nettement en faveur du jeu sur Xbox 360, alors qu’un seul circuit est pourtant praticable. Forza surprend d’ailleurs avec des couleurs pétantes à la Sega qui l’éloigne un peu du réalisme photographique, il faut bien l’avouer, de plus en plus désincarné de Gran Turismo. Les tracés déjà connus du jeu de Polyphony, l’aliasing flagrant, et la lourdeur générale transforment Gran Turismo en vieux dinosaure figé dans sa formule. Les maigres extraits ne donnent pas, on l’espère, la mesure du jeu complet. Signalons quand même que les icones des menus et le curseur qui les survole vont beaucoup plus vite que l’interface de GT5 Prologue. En bon copieur de Gran Turismo, Forza 3 accentue encore son réalisme avec une prise en main d’une efficacité redoutable. Plusieurs tours dans un baquet avec un volant estampillé Porsche donne toute la mesure de l’exercice physique demandé ici. Sur la base de ce premier essai, Forza 3 renvoie à l’arraché le plus d’excitations visuelles, sonores et nerveuses.

Le retour des beat’em all, ou plutôt des slash’em all : Pratiquer l’un après l’autre Bayonetta, Dante’s Inferno et God of War III et même Ninja Gaiden 2 – le Brutal Legends esquivé pourrait s’ajouter à cette liste – provoque une certaine gène. Avec, bien sûr des variations bien à eux, les 3 premiers jeux déclinent le même gameplay, la même procédure générale de jeu. Les grands moulinets d’armes extensibles des uns et des autres font voler avec la même efficacité les vagues d’assaillants surnaturels au point que les mêmes gestes de bases semblent interchangeables d’un jeu à l’autre. Les petits et gros combos évidemment varient, comme la mise en scène de certaines extravagances, mais ces jeux là se ressemblent trop et ne devraient pas sortir en même temps au premier trimestre 2010 comme actuellement planifié. Pour entrer dans quelques détails, Dante’s Inferno semble accentuer davantage les énigmes de passage. Plutôt abscons, l’exemple donné à jouer à base de leviers, de déplacements de socles et de contrepoids n’était pas très probant. Les menus et les différentes possibilités de gestion apparaissent dès maintenant très plaisantes. L’amour des détails de l’équipe derrière Dead Space se ressent. Le Bayonetta japonais décline ouvertement et légitimement l’ADN de Devil May Cry puisque le même créateur en est responsable. Les animations de l’héroïne à la Sarah Palin mérite toute l’attention des hétéros. Elle n’hésite pas à onduler outrageusement du bassin par provocation et le déclenchement de certains combos font disparaître sa combinaison moulante pour laisser voir en une fraction de seconde sa nudité (à la Samus Aran période 16 bits). Très chaud pour un jeu vidéo. Une attraction qui cacherait presque une mise en scène des combats complètement délirante avec des entités monstrueuses sortant du sol et des jets de matières et de couleurs hors normes. Joué en mode Normal après avoir jeté un œil aux différents modes assistés bien présents et bien expliqués dans les menus, l’affaire fonctionne avec une belle aisance. Bayonetta se révèle beaucoup plus impressionnant en jouant que dans les extraits vidéo. Commun aux 3 jeux, le spectaculaire jaillit sans effort du moindre bouton. Entre les mains, God of War III a pour lui une familiarité confortable. Peut-être trop, coups et QTE se déclenchent sans surprise. L’ensemble s’appuie sur une fluidité particulièrement convaincante, le personnage solidement ancré dans son monde et les animations d’une rigueur exemplaire. Un passage où il fallait franchir des obstacles en s’accrochant plusieurs fois à la suite aux pattes de harpies capricieuses a bien posé quelques problèmes mais avec un peu plus d’application et sans doute d’adresse, un joueur plus habile doit pouvoir manœuvrer ça sans problème. Rien ne surprend dans cet extrait de God of War III mais tout fait plaisir. Ninja Gaiden 2 quant à lui, plus mécanique dans ses mouvements et déplacements, devient capable, dans le petit parcours essayé sous tutorial, de courir sur les murs façon Prince of Persia. Plus vertical, puisque le niveau se déroule dans les escaliers d’une pagode géante, et quand même plus sobre que ses congénères à la sauce mythologique, la démo renoue avec le gameplay à la fois travaillé et raide de la série.

Sur Wii, Red Steel 2 et Dead Space Extraction, présenté lui dans les tentes ouvertes du stand Nintendo, arrivent difficilement à retenir l’attention, avec leurs petits écrans et leur basse résolution, et à générer un plaisir de jeu spontané avec leur maniabilité compliquée. Il faut impérativement un ou une hôtesse à côté pour expliquer comment jouer (un comble pour la Wii tout public) et même comme ça, le début de Dead Space Extraction oblige à affronter un monstre trop gros pour soi, demandant trop d’effort physique et une coordination entre la Wiimote et le Nunchuk qui ne s’apprend visiblement pas en cinq minutes. L’ambiance et certains détails reflètent pourtant bien l’univers de Dead Space et le jeu mérite sûrement plus d’attention. Red Steel 2 n’appelle pas beaucoup de reproche ni d’enthousiasme. Le réussi aspect visuel dessiné presque cellshadé flatte un peu l’œil comme le décor entre western et Japon féodal. La prise en main, après explications, s’avère certainement plus efficace et moins trouble que sur le premier Red Steel. Déplacements, mouvements d’épée, reconnaissance des mouvements de la main fonctionnent apparemment avec assez de fidélité. On y croirait plus si les situations de jeux avaient un peu plus d’originalité. Épée, pistolet, époque, prise en main… Red Steel (2) continue d’être tout et rien et donc d’avoir un problème d’identité.

The Saboteur : L’outsider presque caché au stand chez Electronic Arts se laisse pourtant regarder et jouer comme un jeu à l’environnement totalement inédit. Quelque part dans la France de la Seconde guerre mondiale, un ouvrier en casquette et manches retroussée, un début en noir et blanc sous la pluie avec taches de rouges évidemment nazis, une campagne vallonnée avec petits murs de pierre, des oiseaux innocents qui se dégomment au vol, clochers au loin, Tour Eiffel irisée aussi…, l’ambiance et le rythme posé du jeu tranchent nettement avec l’hystérie du reste du salon. La prise en main à la 3e personne aussi à base de visée tranquille et de cachecache derrière les caisses ou murs et d’échelles à grimper ou descendre. Tout irait bien si dès le départ le level design n’avait pas recours à des répétitions de couloirs et d’espaces digne d’un jeu vidéo paresseux et non d’une architecture crédible.

DJ Hero : La proue musicale du stand Activision dont les couleurs, la musique et les faux musiciens de Guitar Hero 5 sur scène ont fini par attirer le nouveau ministre de la culture en visite. Un casque sur la tête et une platine DJ Hero sous les mains ont permis d’échapper un moment au superficiel brouhaha politique pour vérifier que, oui, l’interface de jeu de DJ Hero fonctionne bien. L’exercice sera clairement moins convivial et sexy que le rock band multi instrumentistes, même avec 2 platines simultanées, mais le plaisir de jeu descend sans équivoque de celui des Guitar Hero. L’option pour gaucher place curieusement les 3 boutons colorés sur l’extérieur du disque plutôt qu’à sa position initiale à l’intérieur. Retourner la platine pour utiliser la main gauche ne semble pas possible. Un détail minoritaire. La fausse platine de disques qui permet de singer les scratchs ne fait pas toc (juste un peu tristoune, stickers colorés à venir probablement) et s’avère même assez lourde pour demander un vrai effort musculaire pour scratcher avec tel ou tel doigt appuyé sur la couleur demandée. Petites déceptions avec l’intérêt acoustique des mixes des Daft Punk, notamment celui qui absorbe de façon très anecdotique le We will Rock you de Queen.

Uncharted 2 : Among Thieves : Est-ce vraiment utile de confirmer qu’il s’agit là d’un grand jeu ? Que ce qu’on voit de spectaculaire en vidéo a encore plus d’impact la manette en mains ? La richesse visuelle des détails et des couleurs n’a d’égal que dans le raffinement des contrôles du personnage. Ça shoote beaucoup dans le centre urbain explosé jouable, mais les phases de grimpette sur les façades et dans les bâtiments détruits laissent augurer du meilleur. Petit moment privilégié recommandé : jouer installé sur la banquette arrière d’une petit Fiat 500 sortie tout droit des décors du jeu.

Heavy Rain : Deux impressions simultanées ressortent après avoir pris le jeu en main. Impatience et doutes face à une séquence d’enquête sous la pluie bien trop lente et lourde. Et une stimulante et, pour le coup vraiment inhabituelle, séquence où une jeune femme se maquille, s’habille et va, toujours sous le contrôle minutieux de la manette, séduire un mafiosi sur la piste de danse d’un night-club. Maintenir une pression permanente sur le bouton R2 pour marcher et ne pas pouvoir courir irrite d’emblée. Les gestes contextuels à accomplir avec le stick droit quasi organique, l’affichage évanescent des pensées des personnages en appuyant sur L2 et les secousses de la manette qui complètent les gestes à l’écran, en revanche, surprennent et enthousiasment. Il y a là nettement « more than meet the eyes » (plus que ce que les yeux ne peuvent voir) et cette aventure ne se mesurera pas en quelques minutes de prise en main sans contexte, et sans musique.

New Super Mario Bros : Jouable uniquement à plusieurs, le nouveau Mario sur Wii fait tout sauf neuf. L’impression d’avoir déjà vu et pratiqué les niveaux mille fois laisse un peu sur le carreau malgré l’envie enfantine que procure toujours un jeu Mario. La description du gameplay et des contrôles impeccables ne nécessite aucune explication au-delà de la réserve chronique de la prise en main à l’horizontale de la Wiimote. Cette incarnation Wii du succès de la DS réussira-t-elle à sortir des casquettes et Mario et Luigi des surprises permettant de rouvrir grand les yeux sur le monde Nintendo ? Mario et Luigi faisant de la luge sur le ventre rhabillé en costumes de pingouins font-ils rire ? On demande à voir.

François Bliss de la Boissière

 


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Comme dans la rue, pas de minimum requis. Ça fera plaisir, et si la révolution des microtransactions se confirme, l’auteur pourra peut-être continuer son travail d’information critique sans intermédiaire. Pour en savoir plus, n
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